La solitude du praticien

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La santé est un domaine décrié et beaucoup s’acharnent sur un corps médical et paramédical accusés de ne pas faire leur travail. Certes, les récents événements tragiques qui ont eu lieu cet été comme le décès de plusieurs parturientes, pourraient conforter l’idée d’un laisser-aller au sein des structures médicales. Mais la réalité est tout autre. Pour l’anecdote, à Alger, un homme tombe et se blesse à la tête qui saigne alors abondamment. Il est vite évacué par les siens à l’hôpital de Bab El Oued. C’est un vendredi et il y a grand monde. Arrive le tour de notre patient et il est pris en charge par un jeune médecin qui faisait… deux gardes jumelées, l’une au service de neurochirurgie et l’autre aux urgences. Par manque de personnel. Il n’empêche ! Le praticien s’est acquitté de sa tâche avec un sérieux et une conscience exemplaire allant jusqu’à suturer lui-même le blessé parce que l’infirmier était débordé.

Et le tout avec le sourire, s’il vous plaît ! C’est dire que notre système de soins avec ses nombreuses insuffisances et ses problèmes reste quand même très fiable et même le ministre du secteur a reconnu la nécessité de mieux prendre en charge le malade et aussi d’améliorer les conditions de travail du personnel soignant. Mais alors pourquoi cette soudaine recrudescence des agressions de médecins et paramédicaux, notamment, aux services des urgences souvent décriés parce qu’incessamment débordés. Dans notre frénésie à tout critiquer, nous avons oublié l’essentiel, c’est que la gratuité des soins est toujours en vigueur dans un pays qui en a fait son sacerdoce. Cela fera 44 ans au 1er janvier prochain. Le tout malgré l’insuffisance de personnel qualifié comme le souligne le ministre qui précise qu’il faut quand même 13 ans pour former un spécialiste et quelques années pour qu’il acquiert l’expérience requise.

Le reste n’est que vaines conjectures.