La sagesse, souvent perçue comme un don associé à l’âge et à l’expérience, repose en réalité sur deux facteurs majeurs, selon une étude récente menée par des chercheurs des universités de Waterloo et de Johannesburg. Publiée dans la revue Nature, cette étude révèle que la capacité des personnes âgées à prendre des décisions éclairées découle d’une combinaison de réflexion approfondie et de conscience socio-émotionnelle.
Dans le cadre du projet de recherche international « La géographie de la philosophie », les chercheurs ont examiné la perception de la sagesse à travers 16 cultures dans 12 pays. Ils ont comparé les opinions de participants âgés de 12, 45 et 75 ans. Les résultats montrent que les seniors, notamment ceux âgés de 75 ans et plus, sont perçus comme les plus sages, confirmant ainsi l’idée que la sagesse s’affine avec l’âge. Les participants à cette étude ont identifié deux caractéristiques principales de la sagesse, à savoir, l’orientation réflexive : Cette capacité consiste à réfléchir avant d’agir, à prendre en compte différentes perspectives et à utiliser l’expérience passée pour guider ses décisions. Les personnes sages évaluent calmement leurs options avant de faire un choix et la conscience socio-émotionnelle : Cette aptitude reflète la capacité à comprendre et à se soucier des émotions et des pensées des autres, à gérer les conflits et à offrir un soutien dans les moments difficiles. La sagesse, selon l’étude, réside dans l’équilibre entre ces deux aspects. Une réflexion sans prise en compte des émotions, ou une sensibilité émotionnelle sans logique, ne permet pas d’atteindre cette qualité. C’est en combinant la réflexion et l’empathie que les seniors peuvent faire preuve de discernement et donner des conseils avisés. Ainsi, cette recherche éclaire la manière dont la sagesse est perçue et vécue à travers les cultures, confirmant qu’elle ne se réduit pas à une simple question d’âge, mais dépend aussi d’une capacité à allier réflexion et sensibilité sociale.