Les Jeux olympiques de Paris ont pris fin, hier, après une quinzaine de jours de compétition acharnée riche en émotions et parfois en rebondissements.
Il y a eu du suspense, des surprises, des exploits inouïs, des records en veux-tu en voilà, en somme tout ce qu’on aime dans le sport. Comme on dit, c’est à la fin du bal qu’on paye les musiciens. L’heure désormais est au bilan, chaque pays essaye de tirer les enseignements de sa participation. Certains sont ravis de leurs moissons, d’autres le sont moins, mais d’une manière générale chacun est plus ou moins à sa place dans la hiérarchie mondiale. D’ailleurs, ce sont les trois mêmes pays qui occupent les trois premières places du podium qu’à Tokyo. Même l’ordre n’a pas changé. On retrouve les Etats-Unis, la Chine et le Japon. Les deux premiers avec le même nombre de médailles d’or (40), mais les USA l’emportent largement au nombre des médailles (126), contre 91 pour le Chine. Le leadership s’est joué lors de la dernière compétition au programme. L’équipe de basket-ball américaine féminine, largement favorite, devait battre la France, pour reprendre la tête du classement général. Mission accomplie, même si cela a été plus compliquée que prévu. Les Américains ont surtout repris leur suprématie en athlétisme écrasant la concurrence, alors que la Jamaïque qui leur tenait tête en sprint n’ont pratiquement pas existé. Visiblement, les Jamaïcains sont en période de transition avec des jeunes très prometteurs, mais qui n’ont pas encore la carrure pour rivaliser avec leurs éternels rivaux. Mais les spécialistes pensent que l’avenir du sprint est en Afrique. Le Botswanais Letsile Tebogo a annoncé la couleur en écœurant les Américains sur 200 m. Il y a lieu de noter aussi la belle victoire de la jeunes Julien Alfred de Sainte-Lucie sur 100 m. Elle a réussi à mettre son pays sur la carte. Si les Américains ont survolé l’athlétisme, ce n’était pas le cas en natation ou l’Australie a pu leur tenir tête. L’écart est infime entre les deux pays, même si les représentants de la bannière étoilée restent toujours en tête. Voilà pour les deux disciplines phares des Jeux olympiques. Pour le reste, on retrouve les Chinois un peu partout un peu moins dans les sports collectifs. Ils ont réalisé des grands chelems en tennis de table, en plongeon, des sports qu’ils dominent outrageusement. Quant au Japon, on l’attendait surtout au judo, mais il s’est finalement distingué à la lutte remportant pas moins de huit médailles d’or dans cette discipline. Certes, les judokas nippons ont fini premiers, mais avec seulement trois médailles d’or, loin de leurs standards habituels, notamment par rapport à Tokyo où ils ont raflé neuf titres sur les 14 en jeu. Cela n’a pas empêché le pays du soleil levant de terminer troisième devant l’Australie, la France et les surprenants Pays-Bas, alors que la Grande-Bretagne a rétrogradé de trois places par rapport à la dernière édition. Quid des athlètes algériens ? On tablait sur trois médailles et on les a eues. Kaylia Nemour et Imane Khelif n’ont pas flanché, malgré la pression. Elles ont remporté deux médailles d’or historiques, alors que Djamel Sedjati s’est contenté du bronze sur 800 m à l’issue d’une course très relevée, peut-être la plus relevée de l’histoire sur 800 m. Du coup, l’Algérie égale son record réalisé en 1996 à Atlanta avec deux médailles d’or et une de bronze. En tout cas, c’est beaucoup mieux que le zéro pointé à Tokyo. Est-ce à dire que notre se porte mieux ? Pas vraiment. Fondamentalement, rien n’a changé, on doit ces exploits à des individualités exceptionnelles, mais le sport chez nous se cherche toujours. On n’arrive pas à établir des traditions et les ancrer dans les esprits pour devenir une nation sportive par excellence. Mais le sport n’est que le reflet de la société. Si on ne progresse pas dans les autres secteurs de la vie, il lui sera difficile de s’épanouir et de prendre son élan. En attendant, on dépend du talent exceptionnel de quelques athlètes pour nous sauver la face.
