Cela fait plus de vingt-cinq ans qu’il n’y a pas eu de cas de polio dans les Territoires palestiniens occupés. Mais cela pourrait changer. La découverte du virus dans les eaux usées de l’enclave inquiète les humanitaires.
Aucun cas humain n’a pour le moment été officiellement enregistré. Mais le risque d’une épidémie n’est plus très loin. Avant la guerre, le taux de vaccination contre la polio flirtait avec les 90% à Gaza. Depuis, comme pour toutes les autres maladies, il s’est effondré. Moins de la moitié des hôpitaux de l’enclave sont encore en état de marche. Et encore, très partiellement. Pour beaucoup de Gazaouis, les rejoindre n’est tout simplement pas possible. Comme il n’est pas possible de se prémunir efficacement contre une contamination à la polio, une maladie qui se propage par les eaux souillées. « Quand on connaît les difficultés d’accès à l’eau à Gaza, ça va être très compliqué pour les gens de suivre les recommandations de base de lutte contre la maladie. Se laver les mains, boire de l’eau propre… », explique le Dr Yadil Saparbekov, représentant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans la région. Et d’ajouter : « Ce n’est pas possible quand vous vivez dans des abris où il y a un WC pour 600 personnes ou que vous avez entre un litre et demi et deux litres d’eau par personne et par jour. » Si rien n’est fait pour contenir une probable épidémie, le risque d’une propagation de la polio à Gaza et au-delà des frontières de l’enclave est élevé, dit l’OMS. D’autant plus que d’autres maladies transmissibles circulent, comme l’hépatite A. Cela fait des mois que les humanitaires préviennent qu’à terme, les civils risquent plus de mourir de maladies que de la guerre à Gaza. Avec ou sans polio, c’est peut-être déjà le cas.