Les couche-tard plus intelligents ? Une étude révèle des résultats surprenants

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Un matin, ça ne sert à rien? L’idée reçue selon laquelle les couche-tard n’arriveraient à rien pendant la journée devra en tout cas être revue. Ils auraient des capacités cognitives supérieures à celles des couche-tôt, d’après une nouvelle étude publiée par des chercheurs de l’Imperial College de Londres.

Celle-ci s’appuie sur les tests d’intelligence, de raisonnement, de mémoire et de temps de réaction passés par 26 000 personnes et recensés dans la base de données UK Biobank. Les résultats ont ensuite été comparés aux habitudes de sommeil des participants. L’étude mesure donc comment la durée et la qualité du sommeil, ainsi que le chronotype (la préférence pour des activités matinales ou vespérales, c’est-à-dire du soir) de chaque personne affecte son cerveau.  Résultat : les noctambules et ceux qui se couchent à une heure « intermédiaire » ont « un fonctionnement cognitif supérieur » aux matinaux. Les couche-tard ont en effet obtenu des scores 7,5 % à 13,5 % plus élevés que les couche-tôt aux tests. « Notre étude montre que, au-delà d’être de simples préférences personnelles, ces chronotypes pourraient avoir un impact sur nos fonctions cognitives », indique l’autrice principale de l’étude, Dre Raha West. D’autres experts appellent cependant à interpréter ces résultats avec prudence. « Sans imagerie du cerveau, il est impossible de vraiment savoir si être “du matin” ou “du soir” influe sur la mémoire et la réflexion, ou si, à l’inverse, un déclin de la cognition change les habitudes de sommeil », tempère Jacqui Hanley, directrice de la recherche à l’Alzheimer’s Research Trust. Jessica Chelekis, experte du sommeil à l’Université Brunel de Londres, estime quant à elle que l’étude présente des « limites importantes » car elle ne prend pas en compte, par exemple, le niveau d’éducation ou l’heure à laquelle les participants ont fait les tests. « La principale qualité de l’étude est de remettre en question les stéréotypes sur le sommeil », ajoute-t-elle.

La durée du sommeil : Un facteur clé

La docteure West s’évertue toutefois à rappeler que les résultats de son étude ne signifient pas que tous les matinaux ont des capacités cognitives inférieures. Passer du tout au tout n’est de toute façon pas recommandé : « S’il est possible de changer ses habitudes de sommeil en se couchant graduellement de plus en plus tard, en gardant une routine scrupuleuse et en augmentant son exposition à la lumière le soir, devenir complètement vespéral lorsque l’on est matinal est complexe.» L’étude insiste : que l’on se couche à 21h ou après minuit, l’important est de dormir sept à neuf heures. C’est avant tout entre les durées de sommeil que la différence sur les tests cognitifs se voit. Les chercheurs prouvent également, sans surprise, que la jeunesse et une bonne hygiène de vie sont synonymes de meilleures performances cérébrales. « Nous avons constaté que la durée du sommeil a un impact direct sur le fonctionnement du cerveau, résume le professeur Daqing Ma, coauteur de l’étude. Et nous croyons qu’une gestion proactive des habitudes de sommeil est importante pour renforcer et protéger les capacités de notre cerveau. » Pour les auteurs, la population gagnerait à ce que des politiques publiques l’aident à améliorer ses habitudes de sommeil.

Neila M

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