La cause des acouphènes identifiée par des chercheurs

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Une étude américaine a mis en évidence une association entre les acouphènes chroniques et une hyperactivité dans le tronc cérébral. Environ 10 % de la population est concernée par les acouphènes. Ces bourdonnements – sifflements ou grésillements – peuvent être entendus d’une seule oreille ou des deux.

Ces bruits ne proviennent pas du monde extérieur et, le plus souvent, la survenue résulte d’une perte auditive. Les acouphènes peuvent aussi être la conséquence d’une lésion. « La grande majorité des acouphènes sont d’origine neurosensorielle. Ils résultent d’anomalies du fonctionnement de la voie auditive, qui peuvent survenir à tous les niveaux, de la périphérie (oreille) jusqu’au cortex », détaille l’Inserm. Mais, des scientifiques se sont intéressés à l’origine des acouphènes. Aux États-Unis, des chercheurs de l’Institut spécialisé Massachusetts Eye and Ear ont recruté 201 personnes qui n’avaient jamais ressenti ce désagrément et 64 qui ont déjà souffert d’acouphènes.

Des symptômes «débilitants»

Ils ont constaté que ceux qui souffrent de ces bourdonnements affichent une perte du nerf auditif non détectée par les tests auditifs conventionnels. Tous les participants à cette nouvelle étude ont réalisé des tests audition et ils avaient une audition normale. « Au-delà des bourdonnements persistants ou d’autres sons dans les oreilles, les symptômes des acouphènes sont débilitants chez de nombreux patients, provoquant un manque de sommeil, un isolement social, de l’anxiété et de la dépression, affectant négativement leurs performances au travail et réduisant considérablement leur qualité de vie », met en garde l’auteur Stéphane F. Maison. Et de compléter : « Nous ne pourrons pas guérir les acouphènes tant que nous n’aurons pas pleinement compris les mécanismes qui sous-tendent leur genèse. Ce travail est une première étape vers notre objectif ultime de faire taire les acouphènes. » Les scientifiques ont mesuré la réponse du nerf auditif et du tronc cérébral des patients. Résultats ? Ils ont découvert que les acouphènes chroniques n’étaient pas seulement associés à une perte du nerf auditif, mais que les participants présentaient une hyperactivité dans le tronc cérébral. « Notre travail concilie l’idée selon laquelle les acouphènes peuvent être déclenchés par une perte du nerf auditif, y compris chez les personnes ayant une audition normale », explique l’auteur de l’étude. « L’idée selon laquelle, un jour, les chercheurs pourraient être capables de ramener le son manquant au cerveau, et peut-être de réduire son hyperactivité en conjonction avec le recyclage, rapproche définitivement l’espoir d’un remède de la réalité », se félicite Stéphane Maison. Actuellement, il n’existe pas de traitement curatif de l’acouphène. Pour le moment, il s’agit de masquer le plus possible l’acouphène afin de ne pas impacter l’audition. Pour certains patients, il est nécessaire de mettre en place une thérapie cognitivo-comportementale afin d’apprendre à mieux gérer cette sensation au quotidien. Généralement, le processus d’habituation permet à ceux qui en souffrent de mieux le vivre au quotidien et de moins se focaliser sur ces bruits parasites.