Théâtre: La pièce de théâtre «El’ Laz» présentée à Alger

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El’Laz (l’as), pièce de théâtre universaliste traitant des méthodes odieuses et abjectes des colonialismes oppresseurs à l’encontre des peuples colonisés, a été présentée lundi soir à Alger.

Accueilli au Théâtre national Mahieddine-Bachtarzi (TNA), dans le cadre du «Mois du théâtre», organisé en célébration du Soixantenaire de l’Indépendance, le spectacle a été mis en scène par Rabie Guichi sur une adaptation de sa plume travaillée en atelier, du roman éponyme paru en 1976 de l’écrivain algérien Tahar Ouettar (1936-2010). Tragédie traitée dans les courants, réaliste et symbolique, El’ Laz est un compte rendu de 90mn, sur ces attitudes et comportements d’agresseurs récurrents qui caractérisent depuis toujours, l’action des forces coloniales dans le monde, à l’égard des résistants de tous les pays opprimés. Dans une idée de génie d’où le spectacle puise sa force, Rabie Guichi a basé les visions conceptuelles et créatives de tous les ateliers qui ont œuvré à la préparation de ce spectacle, sur des éléments fictifs et symboliques, renvoyant à une forme d’universalité. Sujet aux descentes inopinées et aux exactions militaires, le peuple prolétaire, vit au rythme d’une terreur continue, programmée par les forces impitoyables de l’oppresseur qui a imposé un mode de vie où le désarroi et la précarité règnent en maître absolu. Pendant ce temps et dans le camp d’«en face», les résistants défendent leurs peuples et finissent par arriver en découdre avec leur ennemi, malgré quelques divergences de vues, s’apparentant à un exercice pratique et nécessaire qui augure à de meilleurs lendemains, sous les cieux d’un pays libre et indépendant. Dans des échanges intenses au rythme ascendant, les comédiens ont réussi à porter la densité du texte et combler par leur jeu l’étendue de la scène restée vide, animée uniquement par quelques «accessoires de récupération», dira le metteur en scène également scénographe du spectacle. Servi par 25 comédiens, dont Kamel Boumaza, Houari Chikhaoui, Fouad Bendoubaba, Si Ahmed Boumediène, AbdelIlah Moulay, Badr-Kamel Boumaaza, Bassem Chorfi, Batoul Ouriles, Fatima Zahra Ainar, Soumiya Belmouri, Nesrine Benmohamed Mohieddine, le spectacle a entretenu de manière récurrente l’adage populaire «Ma yebqa fel’oued ghir h’djarou» (ne restera de la rivière que ses rochers) pour dire que tout peuple opprimé finira par se libérer et  dénoncer le colonialisme dans toutes ses formes et à travers le monde. Rythmée par des musiques variées de différentes cultures du monde, la chorégraphie, œuvre de Slimane Habes a donné plus d’esthétique et de hauteur au spectacle dans ses différents tableaux. Rappelant que les méthodes et les pratiques de tous les colonialismes du monde sont les mêmes, le metteur en scène a réussi à transmettre les atmosphères de méditation souhaitées, tenant le public en haleine devant la pertinence d’un tel sujet porté pour la première fois sur les planches. La pièce de théâtre El’Laz qui attend d’autres dates de programmation à travers le territoire national, est produite par le Théâtre régional Bachir-Zehaf de Biskra.

M. Toumi