Irak: L’armée s’attend à une victoire rapide à Mossoul, craintes sur la  population civile

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L’armée irakienne s’attend à une victoire  rapide de ses troupes à Mossoul contre l’organisation terroriste  autoproclamée « Etat islamique » (EI/Daech), sur fond de craintes sur le sort  de la population, selon des responsables militaires. « Dans les prochains jours, nous annoncerons la victoire finale sur Daech »,  a affirmé le général Abdel Ghani al-Assadi à Mossoul.

Il a estimé qu' »entre  200 à 300 terroristes, en majorité des étrangers », se trouvaient encore  dans la vieille ville de Mossoul. Jeudi, le Premier ministre irakien Haider al-Abadi avait estimé que le  soi-disant « califat » autoproclamé par Daech en juin 2014 sur les  territoires pris en Syrie et en Irak, touchait à sa fin. Le même jour, un  porte-parole de la coalition internationale conduite par les Etats-Unis, le  colonel américain Ryan Dillon, avait dit que la reprise totale de Mossoul,  était une question de « jours ». La moitié de la vieille ville de Mossoul a été libérée de la mainmise des  éléments de Daech, avait annoncé l’armée irakienne, soulignant que  plusieurs quartiers restent sous le contrôle des éléments de l’EI, y  compris al-Farouq al-Thaniyah, Raas al-Kour, al-Maidan, Bab al-Jadid, Bab  al-Toub et Sarijkhanah. Les forces d’élite du ministère de l’Intérieur irakien entourent des  dizaines d’éléments de l’EI, qui sont de différentes nationalités, dans le  nord de la vieille ville. Les forces irakiennes ont également annoncé jeudi avoir pris le contrôle  de la mosquée Al-Nouri. La mosquée et le minaret penché, connu sous le nom  de « Hadba » (« la bossue »), détruits la semaine dernière par les terroristes,  étaient des monuments emblématiques de Mossoul. Le minaret, dont la construction a été achevée en 1172, était un emblème  de la ville et est imprimé sur les billets de 10.000 dinars irakiens. Les  terroristes avaient planté leur soi-disant drapeau noir à son sommet, à 45  m de hauteur.  Dans ce contexte, des milliers d’enfants sont toujours pris au piège dans  les violents affrontements qui s’intensifient de jour en jour dans l’ouest  de la ville irakienne de Mossoul, a averti vendredi le Fonds onusien pour  l’enfance (Unicef). « La vie des enfants est confrontée à de multiples menaces », indique un  communiqué du Fonds, ajoutant que « ceux qui sont pris au piège des combats  se cachent dans leurs sous-sols, craignant le prochain assaut, et ceux qui  tentent de fuir risquent d’être tirés dessus ». Les combats se sont considérablement intensifiés, ces derniers jours, au  moment où les forces irakiennes, épaulées par la coalition internationale,  mènent ce qu’elles affirment être le dernier assaut contre pour déloger  Daech de Mossoul. L’Unicef rapporte que les enfants qui ont réussi à échapper de  Mossoul-ouest « montrent des signes de malnutrition modérée et portent des  séquelles psychosociales du conflit ». « Le sort de ces enfants et leur  survie doivent rester une priorité absolue aujourd’hui et dans les semaines  et les mois à venir », souligne le Fonds de l’organisation. De son coté, l’ONU s’est inquiétée vendredi de menaces croissantes,  notamment d’évictions forcées, contre des civils à Mossoul soupçonnés de  liens avec Daech que les forces irakiennes combattent pour reprendre la  ville. « Alors que Mossoul est progressivement libérée d’Isis (Daech), nous  assistons à une augmentation inquiétante des menaces, en particulier  d’évictions forcées, contre ceux soupçonnés d’être membres d’Isis (un autre  acronyme de Daech) ou dont les proches sont présumés être impliqués avec  Isis », a déclaré le porte-parole du Haut-Commissariat aux droits de  l’homme, Rupert Colville. Selon lui, « des centaines de familles ont été menacées de déplacement  forcé et de tels développements sont extrêmement inquiétants ». Le Haut-Commissariat a reçu des informations évoquant des courriers « dits  lettres nocturnes, laissées dans les maisons des familles ou distribuées  dans les quartiers » et avertissant les gens de partir à une date donnée  sous peine d’expulsion forcée. Ces menaces sont fréquemment liées selon lui à des accords tribaux  réclamant l’exclusion dans certaines zones de toute famille liée à l’EI. « Les gens courent un risque réel d’éviction forcée de leurs maisons et de  perdre l’accès au strict nécessaire y compris un logement adéquat, de la  nourriture, l’accès aux services de santé et à l’éducation », a-t-il  poursuivi. L’ONU appelle le gouvernement irakien à « agir pour mettre fin à de telles  évictions imminentes (…) », a-t-il dit, ajoutant que de telle évictions  pourraient « nuire à la réconciliation nationale et à la cohésion  sociale ».