Les Palestiniens commémorent, lundi, le 75e anniversaire de la Nakba qui a vu l’expulsion d’environ 800 000 citoyens de leurs terres par l’entité sioniste, dans un contexte marqué par une multiplication des crimes de l’occupation, alors que le peuple palestinien demeure attaché à sa terre, à ses racines et à tous ses droits nationaux inaliénables.
La «Nakba» qui signifie «grande catastrophe» ou «tragédie» fût pour les Palestiniens la création de l’entité sioniste en 1948 sur les trois quarts de la Palestine poussant environ 800 000 Palestiniens, aujourd’hui plus de 6 millions avec leurs descendants, à se réfugier dans des pays voisins. La catastrophe fût aussi la destruction entre 1947 et 1949, de plus de 500 villages palestiniens, dont le plus connu est Deir Yassine, avec ses 250 habitants massacrés par les forces d’occupation. Le projet sioniste s’est en effet accompagné de tueries, d’expulsions, d’exécutions et de meurtres de masse. Comme chaque année, les Palestiniens vivant à Ghaza, dans les territoires occupés où à l’étranger, marquent cette date historique du 15 mai par des manifestations et des activités dans le but de réaffirmer leur attachement aux constantes nationales, notamment l’établissement d’un Etat palestinien indépendant avec Al Qods pour capitale et le droit au retour des réfugiés palestiniens. Les Palestiniens marquent souvent le 15 mai comme un rappel de leur souffrance collective, de leur patrie ancestrale, de l’occupation continue de leur terre et du blocus de Ghaza. Des millions de survivants de la Nakba vivent avec leurs descendants dans des camps de réfugiés à Ghaza sous blocus, en Cisjordanie occupée et dans d’autres pays voisins.
La Nakba palestinienne commémorée à l’ONU, pour la première fois de son histoire
Cette année, le Comité des Nations unies pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien (CEIRPP) commémore le 75e anniversaire de la Nakba au siège de l’ONU à New York, selon l’ONU qui précise que «pour la première fois de son histoire, cet anniversaire sera commémoré conformément au mandat de l’Assemblée générale», faisant un pas de plus contre l’entité sioniste. «Les commémorations donneront vie au voyage palestinien et viseront à créer une expérience immersive de la Nakba à travers de la musique live, des photos, des vidéos et des témoignages personnels», a poursuivi l’ONU. Le vote en faveur de cette décision avait eu lieu au mois de décembre dernier. 90 Etats avaient soutenu cette proposition palestinienne. Saluant cette décision, le président de l’Etat de Palestine, Mahmoud Abbas, a souligné qu’il s’agit de la première fois depuis 75 ans que l’ONU «ne nie pas la catastrophe». Il a insisté sur la nécessité pour les Palestiniens de marquer ce jour qui doit être «en tête de nos priorités afin de préserver notre narratif, auquel nous devons rester fidèles et que nous devons transmettre au reste du monde et qui est devenu la vérité grâce à laquelle nous combattons les mensonges et les narratifs fallacieux qui cherchent à biaiser l’histoire et les faits». Toutefois, le Président Abbas, a déclaré récemment que «le peuple palestinien vit les affres de la Nakba et la catastrophe des réfugiés depuis 75 ans, il fait face aux crimes de l’occupation qui, depuis 1967, se sont transformés en une colonisation continue qui viole les résolutions de la légalité internationale et poursuit ses pratiques de nettoyage ethnique et de racisme». Abondant dans le même sens, le représentant permanent de l’Etat de Palestine aux Nations unies, Riyad Mansour a déclaré dans ce contexte des commémorations à l’ONU de la Nakba, que «l’heure est venue de demander un nouvel avis consultatif» à la Cour internationale de Justice (CIJ), fustigeant l’attitude criminelle» des autorités de l’occupation sioniste. Ces derniers jours, la bande de Ghaza a vécu un «enfer» alors que des bombardements sionistes ont fait des dizaines de martyrs parmi les Palestiniens, a regretté le diplomate palestinien devant le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien. Et d’ajouter que les forces sionistes ont lancé des attaques sur Jénine, Naplouse, Beit Lahm et d’autres villes palestiniennes. Des colons ont pris d’assaut la ville de Houara, et Al Khalil demeure assiégée depuis 10 jours. Il a aussi déploré la mort en prison du détenu palestinien Khader Adnan au terme d’une grève de la faim de 86 jours et en raison de la politique de négligence médicale qu’adoptent les autorités sionistes. Et au moment où les Palestiniens s’apprêtent à commémorer le 75e anniversaire de la Nakba, une semaine d’une violence inouïe, a été enregistrée dans les territoires occupés. Le nombre de Palestiniens tombés en martyrs sous les balles de l’armée sioniste ou dans des attaques de colons extrémistes, a atteint désormais 145 victimes au 132e jour de l’année 2023, selon les chiffres de l’Association France Palestine solidarité (AFPS) publiés, samedi soir. Avec au moins 37 personnes tombées en martyrs à la suite d’attaques sionistes, à Jénine à Tulkarem et dans plusieurs villes de Ghaza, selon cette association, les Palestiniens vivent actuellement «la semaine la plus meurtrière de l’année 2023».