65e anniversaire du déclenchement de la  Guerre de libération. :   La Guerre de libération a consacré l’unité nationale et les principes de la  lutte du peuple algérien

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La Guerre de libération nationale a consacré les  principes de la lutte du peuple algérien et son unité nationale, donnant au  monde le meilleur des exemples à travers les valeurs de la Déclaration du  1er Novembre, a estimé le Directeur général des Archives nationales,  Abdelmadjid Chikhi.

  « La Guerre de libération nationale est venue consacrer des principes  ancrés chez le peuple algérien qui a mené une lutte acharnée et de longue  haleine pour s’imposer, l’unité nationale étant le plus importants de ces  principes car les Algériens étaient conscients que sans unité, leurs  efforts seraient vains », a affirmé M. Chikhi dans un entretien à l’APS à la  veille de la commémoration du 65e anniversaire du déclenchement de la  Guerre de libération. La Révolution a également consacré le principe de la préservation de  l’intégrité territoriale et de l’unité nationale », a-t-il ajouté, en  voulant pour preuve « l’élan du peuple tout entier, au lendemain du  recouvrement de la souveraineté nationale, contre toute tentative de  division ou de renversement ».  « L’Algérie étant depuis toujours prise pour cible, ses enfants sont  appelés à la vigilance et doivent la défendre en toute circonstance »,  a-t-il ajouté. Evoquant la Déclaration du 1er Novembre, le Directeur général des Archives  nationales a rappelé que « la Révolution a institué la notion de direction  collégiale dont les décisions font autorité ». Et d’expliquer, dans ce sens,  qu' »avant la rédaction de la Déclaration du 1er Novembre, les six chefs  historiques (Larbi Ben M’hidi, Mostefa Ben Boulaïd, Didouche Mourad, Krim Belkacem, Mohamed Boudiaf et Rabah Bitat) s’étaient réunis le 23 octobre  1954 à Rais Hamidou (Alger) pour approuver le texte ». « Le plus important dans la Déclaration du 1er Novembre n’est pas de savoir  qui l’a rédigée, mais les principes qu’elle renferme et qui ont été  approuvés par les six chefs historiques lors de cette réunion », a estimé M.  Chikhi. « Remettre en question le texte de la Déclaration c’est mettre en  cause ses auteurs et cela est inacceptable », a-t-il soutenu. Revenant sur les circonstances dans lesquelles s’est tenue cette réunion,  à savoir dans le secret le plus total car devant fixer la date du  déclenchement de la Révolution, le directeur général des Archives  nationales a fait savoir que la date en question n’a même pas été révélée à  la délégation extérieure de la Révolution algérienne au Caire qui n’a  d’ailleurs pris connaissance du texte de la Déclaration que dans la nuit du  1er novembre après que Boudiaf s’était rendu en Egypte pour le soumettre à  Ahmed Ben Bella, Hocine Aït Ahmed et Mohamed Khider. « La Déclaration du 1er Novembre a rassemblé les Algériens autour des  principes de leur Révolution et son texte était en accord avec leur  référence, donnant ainsi le meilleur des exemples au plan moral, un exemple  qu’aucun autre peuple au monde n’a su égaler », a estimé M. Chikhi, mettant  en évidence la « grandeur » de ce message humain car émanant, a-t-il dit,  d’un peuple « opprimé et meurtri par un colonialisme abject ».

 Les questions relatives aux archives, réglementées par la Loi

Concernant la collecte des archives nationales, le même responsable estime  que cette question « est sensible, en ce sens que les archives n’ayant pas  encore été collectées sont réparties entre individus et institutions »,  précisant que « la Loi autorise le recours à la force publique pour  récupérer les archives, mais je refuse de le faire, par crainte pour  l’intégrité de ces archives, mais aussi car la sagesse exige d’appeler les  citoyens et les institutions à ouvrir le domaine aux spécialistes en vue de  consulter ces archives, dans l’objectif de permettre aux chercheurs  d’accéder à la matière historique ».   Répondant aux critiques de certains chercheurs sur la difficulté d’accès aux archives nationales, le Directeur général des archives a indiqué que  « les questions relatives aux archives sont réglementées par le Loi. Il  incombe aux centres officiels d’archives de préserver l’équilibre social et  la quiétude au sein de la société, même si les archives étaient ouvertes,  les personnes qui ont en la charge sont en droit d’en interdire l’accès »,  a-t-il indiqué ajoutant qu’en sa qualité de Directeur des archives  nationales, il lui arrive quelques fois, de faire face à cette situation,  s’il décèle « chez le chercheur assez de sérieux, sans parler de  l’importance du thème, d’autant plus que la Loi autorise de donner le  document mais après retrait de certains noms de personnes et de lieux »,  a-t-il soutenu.    Dans ce contexte, M. Chikhi a rejeté « les accusations infondées, selon  lesquelles les archives ne seraient pas accessibles », déplorant la qualité  des auteurs de ces accusations dont des « intellectuels et chercheurs, la  majorité ne s’étant jamais rendue aux archives, ne serait-ce qu’une seule  fois ».  » Les documents sont là, en témoigne l’existence de 30 registres  renfermant des rapports de généraux français au moment de leur incursion en  Algérie durant la période comprise entre 1830 et 1854, lesquels font état  de l’avancée de l’armée française à l’époque », affirmant que ces documents  « n’ont été consultés par personne en dépit de leur disponibilité et des  trésors d’informations qu’elles recèlent concernant les agissements de  l’armée coloniale à l’époque et les massacres et actes de torture qu’elle  avait commis ». Pour ce qui est de l’éventualité de lever le caractère confidentiel sur  certains documents, le Directeur général des archives nationales a affirmé  avoir « déjà consulté les autorités concernées à cet effet, en vue de  prendre une position concernant la levée de la confidentialité sur ces  documents », faisant part de l’existence d’archives remontant à la Guerre de  Libération nationale, lesquelles ne sont pas encore parvenues au centre  national des archives, outre les archives « collectées après l’indépendance,  au niveau de toutes les wilayas historiques, lesquelles demeurent  confidentiels » .

L’Absence de la volonté politique à l’origine du retard accusé dans la  récupération des archives nationales auprès des autorités nationales

Concernant les derniers développements du dossier de récupération des  archives nationales auprès des autorités françaises et qui fait l’objet  d’examen par des commissions conjointes entre les deux pays, le Directeur  général a déploré « l’absence d’une forte volonté politique de part et  d’autre, pour aborder ce dossier, en dépit de l’existence d’accords entre  les deux pays en la matière dont l’application sur le terrain n’est pas  possible ». Le même responsable a indiqué qu »‘il est reproché à la patrie algérienne  d’être intransigeante avec les Français qui se proposent de transmettre des  copies des archives, alors que l’Algérie refuse depuis le recouvrement de  sa souveraineté nationale de réceptionner des copies d’archives considérées  comme propriété du peuple algérien « .    « L’Algérie n’a pas besoin de ces copies en l’absence d’un engagement de  l’autre partie à fournir les documents originaux à l’avenir », a-t-il  ajouté, rappelant avoir accepté depuis près de 8 ans de recevoir des copies  des archives, mais n’en avoir reçu aucune à ce jour ». M. Chikhi a exigé « l’application des règles juridiques reconnues à  l’échelle internationale » en matière d’archives, soulignant que la règle  principale stipule que « les archives sont la propriété du territoire où  elles ont été constituées, et partant l’Algérie est en droit de propriété  des archives qui se trouvent actuellement en France ». Il a rejeté, dans ce sens, « tout prétexte sur l’existence d’une partie de  ces archives qui concernerait la souveraineté française », affirmant la  disponibilité de la partie algérienne « à examiner la question, mais après  définition minutieuse des concepts +archives de souveraineté+ et +archives  de fonctionnement+ que les français se refusent à définir depuis cinquante  ans ». L’Algérie n’a même pas récupéré les +archives de fonctionnement+ qui  constituent « un droit », ce qui avait « entravé la réalisation du projet du  métro d’Alger pendant 30 ans, en raison de l’indisponibilité des plans de  construction des villes bâties par le colonisateur français », a-t-il fait  savoir. « La France refuse même de remettre les archives ottomanes », a soutenu le  directeur général des Archives nationales, précisant que l’Algérie « a signé  84 conventions avec les Français entre 1600 et 1830 et n’en a récupéré  aucune ». Le principal problème qui empêche la récupération des archives nationales,  en sus de la question « des archives de souveraineté », est le classement  français de certaines archives algériennes, comme étant un bien public  incessible, d’où la lenteur des discussions à ce sujet », a-t-il observé. Revenant à « la conjoncture difficile » que traverse le pays en ce moment,  M. Chikhi a estimé qu’il s’agit là « d’une étape de transition ». Il a  refusé, néanmoins, de s’exprimer au sujet de la « deuxième République », se  disant convaincu du principe de « viabilité de l’Etat algérien, car le  changement ne signifie pas la rupture avec le passé ». « L’Algérie a grandement besoin d’un président de la République pour sortir  de cette phase provisoire qui pourrait mener le pays vers le chaos », a-t-il  averti, soulignant « qu’il est du devoir des citoyens de voter lors de la  Présidentielle du 12 décembre, et le peuple pourra ainsi intervenir pour  prémunir l’Algérie contre tout complot, en demeurant fidèle au message des  chouhada ».

T.M