42e Conférence européenne de soutien et de solidarité avec le peuple sahraoui à Paris: La France doit revenir à ses valeurs fondatrices dans le domaine des Droits de l’Homme, de liberté d’égalité, selon les parlementaires algériens

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La 42e édition de la Conférence européenne de soutien et de solidarité avec le peuple sahraoui (EUCOCO se déroule à Paris. Cette Conférence annuelle de deux jours, organisée depuis 1976 de façon continue dans différentes villes européennes, à l’instar de Paris, Barcelone, Rome, Bruxelles, Valence et Madrid, est incontestablement, la plus importante manifestation internationale de solidarité avec le peuple sahraoui.

Selon le collectif d’organisation, quelque 300 participants, représentant des gouvernements qui reconnaissent la République arabe sahraouie démocratique (RASD), ainsi que des organisations nationales et internationales, prendront part à cette nouvelle édition de la Conférence de l’Eucoco. En sus des délégations officielles, des syndicalistes, des militants des Droits de l’Homme, des ONG et des associations amies avec le peuple sahraoui, sont également attendus au rendez-vous, comme chaque année. Durant la première journée de l’évènement, les participants se sont réunis en plénière, durant laquelle ils feront le point de la situation politique et humanitaire dans le Sahara occidental. Pendant la 2e journée, la conférence adoptera sa déclaration finale après les réunions des groupes de travail. Vendredi, deux conférences en rapport avec la question sahraouie ont été organisées : la première a eu lieu au niveau de l’Assemblée nationale française, organisée par des députés français solidaires avec le peuple sahraoui en présence de plusieurs de leurs homologues européens et africains, tandis que la seconde, une journée d’étude internationale tenue à l’université de Paris-Sorbonne, réunit des universitaires, sur la protection des Droits de l’Homme au Sahara occidental, dernière colonie en Afrique. Cette 42e Conférence intervient au lendemain d’une visite de deux jours de l’envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, Horst Kohler aux camps de réfugiés sahraouis, sa première tournée dans la région depuis sa nomination en septembre dernier.

Soutien de l’Algérie au peuple sahraoui et appel à l’Europe pour plus d’implication

La forte participation algérienne, par la présence des présidents des commissions des deux chambres parlementaires, démontre toute l’importance qu’accordent l’Algérie à la cause sahraouie, ces délégations parlementaire algérienne l’une conduite par le président de la Commission des affaires étrangères, de la coopération et de la communauté à l’Assemblée populaire nationale (APN), Abdelhamid Si Afif, ainsi que la délégation du Sénat conduite par le vice-président de la Commission des affaires économiques et des finances, Noureddine Djaâfar. Pour participer aux assises de deux jours qui se tiennent à Vitry sur Seine dans le sud de la capitale française, Paris, autour du thème de : «Autodétermination du peuple sahraoui, Droit inaliénable». Lors de l’ouverture de la plénière de la 42e conférence européenne, Noureddine Djaâfar a appelé «l’Europe des libertés et des Droits de l’Homme à assumer ses responsabilités», l’interpellant à répondre à certaines questions d’ordre international dont sa position vis-à-vis du conflit du Sahara occidental et la lutte du peuple sahraoui pour son indépendance. Le membre du Conseil de la nation, vice-président de la Commission des Affaires économiques et des finances, Noureddine Djaâfar, a lancé, hier, un appel à l’Europe pour plus d’implication dans la résolution des questions de décolonisation, notamment celle du Sahara occidental occupé par le Maroc, soutenu par la France, réitérant le soutien inconditionnel de l’Algérie au combat du peuple sahraoui pour son droit à l’autodétermination et la protection de ses ressources naturelles. Citant pour exemple la Suède qui, à travers son Parlement, a appelé à la reconnaissance de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), le sénateur algérien a exhorté les autres pays membres de l’UE à faire de même et de s’impliquer davantage dans le règlement des conflits. «L’objectif de notre action en tant que représentant du peuple est de rendre plus visible la question sahraouie qui fait face au black-out médiatique en Europe, et convaincre les pays européens à s’aligner sur la solution référendaire, clef de règlement du conflit», a déclaré Djaâfar, il a ajouté «que l’Europe se trouve impliquée dans la lutte antiterorriste, elle doit le faire en ce qui concerne les questions de décolonisation», a-t-il poursuivi. Le sénateur a, en outre, réaffirmé «le soutien indéfectible» de l’Algérie à la cause sahraouie, visant à défendre les droits du peuple du Sahara occidental occupé et la légitimité de son droit à l’autodétermination et l’indépendance. Djaâfar a, également, appelé à cette occasion, toutes les composantes de la communauté internationale à la mobilisation et à agir pour permettre au peuple sahraoui d’exercer son droit à l’autodétermination, et d’exprimer sa volonté en toute liberté afin de construire un Etat indépendant souverain. «Notre rencontre consacrée à la dernière colonie en Afrique, concerne la situation d’un peuple, soumis à l’asservissement, l’arbitraire et le pillage de sa richesse», a-t-il déploré. Le nonrespect des Droits de l’Homme, a-t-il estimé, a atteint «un seuil intolérable et tragique», levant le voile sur la responsabilité de la communauté internationale qui, a-t-il regretté, «n’arrive pas à retrouver ses marques en vue d’un règlement définitif de la question du Sahara occidental.

Ayachi appelle à revenir aux droits fondamentaux

Pour sa part, le président du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS), Saïd Ayachi, a souligné, samedi, à Paris, la nécessité de revenir aux fondamentaux du dossier du Sahara occidental et fixer une date pour l’organisation du référendum d’autodétermination en faveur du peuple sahraoui «Il faut absolument revenir à des fondamentaux du dossier à savoir l’organisation du référendum, aussi à ce qu’il a été promis au peuple sahraoui lors de la signature du cessez-le-feu en 1991, ainsi qu’à la préparation du référendum d’autodétermination, et fixer une date à celui-ci», a déclaré Ayachi en marge des travaux de la 42e édition de la Conférence européenne de soutien et de solidarité avec le peuple sahraoui (EUCOCO 2017). Ayachi a souligné que le dossier sahraoui connaît un «tournant décisif» dans son développement, avec la nomination du nouvel envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, Host Kohler, qui a pour mission de mettre les protagonistes autour de table de discussions sérieuses pour rechercher une solution à ce conflit». Ayachi a appelé à ce que «les choses se clarifient de façon définitive et que le Maroc revienne à la raison et engage des négociations sérieuses avec le représentant du peuple sahraoui, le Front Polisario, pour fixer une date du référendum qui permettra au peuple sahraoui de choisir librement son destin». Plusieurs thématiques seront à l’ordre du jour de cette conférence, à travers des ateliers et groupes de travail, qui porteront, notamment sur la situation politique, les Droits de l’Homme et les ressources naturelles, ainsi que la construction de l’Etat sahraoui en exil. Les participants devront mettre en évidence les efforts historiques de la RASD et du Front Polisario depuis 1976. Cette conférence est l’occasion pour les participants de lancer un appel urgent pour l’organisation sans délai du référendum d’autodétermination au Sahara occidental et mettre ainsi fin à l’occupation marocaine. Les participants avaient interpellé le secrétaire général de l’ONU, lui demandant de «conduire sans délai à son terme la décolonisation du Sahara occidental (…)

La délégation parlementaire algérienne propose la création d’une commission interparlementaire

Par ailleurs, la délégation parlementaire algérienne, participant à la rencontre sur le Sahara occidental à l’Assemblée nationale française, a proposé la création d’une commission interparlementaire permanente de solidarité avec le peuple sahraoui. «Nous proposons la création d’une commission interparlementaire permanente de solidarité avec le peuple sahraoui, constituée de parlementaires convaincus et solidaires avec la cause sahraouie», a affirmé le président de la commission des Affaires étrangères, de la Coopération et de l’Emigration de l’Assemblée populaire nationale (APN), Abdelhamid Si Afif. Cette commission, dont la direction a été proposée au député français JeanPaul Lecoq, a-t-il précisé dans son intervention, se réunira chaque année en marge de la tenue de la Conférence européenne de soutien et de solidarité avec le peuple sahraoui (Eucoco) pour «évaluer l’action parlementaire et arrêter toute stratégie à même de faire avancer le processus de règlement juste et durable» au Sahara occidental. Pour le chef de la délégation parlementaire algérienne, constituée de 6 députés et de 5 sénateurs, il est du devoir des parlementaires. Cette rencontre initiée par Jean-Paul Lecoq qui a regroupé plusieurs parlementaires européens et des responsables sahraouis. Pour Si Afif, la communauté internationale ne peut pas rester «spectatrice et apathique» face à la gravité de la situation «dramatique» du peuple sahraoui, d’où, a-t-il dit, «l’impérieuse nécessité de développer la mobilisation internationale pour briser le silence des uns, mettre un terme à la complicité de certains gouvernements avec le Maroc», préconisant l’exercice de pressions sur le Maroc pour l’arrêt de la répression, le respect des libertés fondamentales et la libération des prisonniers politiques sahraouis. Par ailleurs, il a rappelé que l’Algérie réitère son appui pour un règlement politique «juste et durable» qui pourvoie à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental. Pour sa part, Salah Goudjil, membre du Conseil de la nation, a fait observer que la persécution et la violence des Droits de l’Homme au Sahara occidental occupé ont atteint un niveau «tragique» et «intolérable». Cette situation dévoile ainsi, a-t-il expliqué, la responsabilité collective de la communauté internationale qui «éternise le conflit par sa passivité en n’arrivant toujours pas à imposer une solution radicale, juste et équitable», à travers un référendum d’autodétermination. Il a réaffirmé, à cet effet, que l’Algérie «demeure attachée à ses engagements historiques, à sa position de principe de soutien au droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination», appelant le Parlement européen à prendre position et à contribuer «davantage» au règlement de la question du Sahara occidental. Pour le membre du Conseil de la nation, le Maroc reste «par essence un pays colonisateur», rappelant le refus de ce dernier en 1960 l’indépendance de la Mauritanie, un pays s’inscrivant dans ses velléités colonialistes.