Yennayer est une fête traditionnelle marquant la fin de la saison agricole, antérieure à la venue des Romains, que les habitants de l’Afrique du Nord, les Numides, célébraient pour accueillir la nouvelle saison, a indiqué, mardi à Médéa, la chercheuse en patrimoine au Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (CNRPAH), Louisa Galeze.
«Ce qu’on appelle aujourd’hui Yennayer était désigné, à cette époque lointaine, de fête de l’agriculture par les Numides dont la vie était réglée par les travaux agricoles saisonniers», a relevé la chercheuse, lors d’une rencontre consacrée à l’événement, organisée à la maison de la culture Hassan-El Hassani. Il s’agissait en réalité, a-t-elle expliqué, d’un «rendez-vous» agricole marquant la fin de l’année agricole à laquelle sont venues se «greffer», au fil du temps, des coutumes et des traditions qui lui ont donné l’aspect festif qu’on lui connaît aujourd’hui. Célébré le 12 janvier, Yennayer tel qu’il est désigné de nos jours, était en réalité une fête agricole qui permettait aux populations de «faire le point» sur les réserves de denrées alimentaires de l’année, les préparatifs des prochaines récoltes agricoles, mais elle donne également lieu à des actes de solidarité envers les couches défavorisées de la société, selon Louisa Galeze. Cependant, de nouvelles traditions et coutumes ont été introduites au cours des siècles derniers dans la manière de célébrer cet événement, a-t-elle fait observer, ajoutant que ses «ajouts» ne diminuent en rien de la symbolique de l’événement et de sa portée sociale. Pour cette spécialiste, «Imensi» (dîner en tamazight) constitue l’élément le plus important dans la célébration de Yennayer. Déclinés sous différents aspects et saveurs, les plats traditionnels servis à l’occasion de Yennayer sont, d’après Louisa Galeze, un moment de partage entre les membres d’une seule famille ou entre voisins. «Yennayer était considéré comme un rendez-vous immanquable pour dresser le bilan d’une année de labeur et bien préparer l’arrivée du printemps», a-t-elle conclu.
Yasmina Hadjoudjou