Y a-t-il un islam de France? C’est ce que s’évertuent à faire croire de nombreux hommes politiques animés par la seule volonté de domestiquer une religion qui leur échappe pour la simple raison qu’ils n’en ont jamais saisi les fondements mêmes. La cantonnant à un rituel communautaire, les dirigeants français qui se sont succédé, qu’ils soient de gauche ou de droite, l’ont surtout confinée à une pratique faiseuse d’extrémistes prompts à se faire exploser. Cette incompréhension a amené les autorités françaises à céder la gestion du culte et particulièrement des mosquées de quartier à des officines plus proches du salafisme et du wahhabisme que de l’islam sunnite dans ses définitions de paix et de tolérance. Grassement financées par l’Arabie saoudite, ces lieux de prières se sont transformés en centres d’embrigadement pour jeunes recrues en partance pour le djihad en Syrie. Aujourd’hui que le Premier ministre français semble découvrir les vertus d’un «islam de France», il n’ignore certainement pas que des charretées entières de jeunes issus des banlieues et formatés pour combattre le mécréant en Syrie, se sont rendus au Moyen-Orient avec une facilité déconcertante. Parce que l’arrière-pensée d’en finir avec le dictateur Bachar a été plus forte que la volonté de protéger la France de ce retour de boomerang quand ces jeunes commettront des attentats sur son territoire. Aujourd’hui donc, devant la recrudescence des drames qui peuvent frapper n’importe où et n’importe quand, on essaye d’user de pédagogie en s’approchant d’une religion confinée à un ghetto. Il faut cependant savoir qu’il n’existe pas d’islam spécifique, de France ou d’ailleurs, mais d’une seule religion que des gourous financés par des officines occidentales et arabo-sectaires tentent de déformer. Tout comme le terrorisme ne se gère ni ne se manipule. Il se combat.