Vaines querelles de langues

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Lors d’une cérémonie de commémoration du 1er Novembre, un collège de la banlieue algéroise a abrité un après-midi récréatif où des élèves ont pu interpréter des chants patriotiques et réciter des poèmes à la gloire de nos Martyrs. Ainsi après la déclamation de poèmes en arabe, une élève s’est avancée pour lire un poème écrit en français. Quelle ne fut sa surprise lorsque l’animatrice de la cérémonie – qui est en même temps enseignante d’arabe – annonça que l’élève en question allait déclamer un poème «dans la langue du colonisateur» ! Ce professeure ignore-t-elle que cette langue est enseignée dans son propre établissement ? La chronique déborde de ce genre d’anecdotes où l’on persiste à entretenir cette querelle inutile aux relents idéologiques, cette opposition entre deux langues qui fait énormément de tort à l’école algérienne qui doit s’ouvrir à l’universalité. Tandis que sous d’autres cieux, on apprend aux enfants comment s’adapter aux grandes mutations du troisième millénaire, à domestiquer les technologies qui ne cessent d’avancer, tandis qu’on crée des véhicules électriques, qu’on avance à grands pas dans les énergies renouvelables, qu’on est en train de conquérir d’autres planètes… chez nous, on en est encore à débattre de la langue qui nous sied le mieux, celle des constantes et de l’identité nationale.

A tel point que cette tyrannie à interdire à l’autre de s’exprimer comme il veut, déjà très présente dans le système éducatif, a gagné d’autres secteurs comme le sport à l’image de ce consultant d’une chaine de Télévision nationale qui «intime» à un invité de parler en arabe ! Ils sont de plus en plus nombreux à se croire les représentants exclusifs de «la langue du Coran», laquelle langue a été vidée de toute sa substance, sa puissance et sa pédagogie pour ne devenir qu’un instrument idéologique entre les mains de ceux-là qui se conduisent comme les chantres de la langue arabe et dont les enfants étudient à l’étranger. Dans de prestigieux établissements de France, de Suisse et de Grande-Bretagne.

T.Dj.