Une histoire à écrire

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Photo conception L'Echo d'Algérie@

Va-t-on commémorer cette Journée du chahid comme on le fait de toutes les dates marquantes de l’histoire tumultueuse de ce pays ? C’est-à-dire en traçant un programme qui relève plus du protocolaire que du souvenir, avec dépôt de gerbe de fleurs, recueillement, lecture de la Fatiha et une collation au siège de la wilaya ?

C’est que les célébrations se suivent et se ressemblent et plus on s’éloigne des dates-phares de notre révolution, plus on s’en détache courant le risque de l’oubli. Mais faute de programme scolaire solide enseignant les véritables péripéties de notre glorieuse lutte de Libération nationale, la réduisant à des hauts faits d’armes et c’est tout. On a même dévolu à la religion la responsabilité des opérations et à l’allure où va le travestissement, le peuple algérien a combattu non pas une puissance coloniale, mais des mécréants venus dévoyer l’Islam. En tout cas, c’est ce qui s’enseigne de plus en plus dans nos établissements scolaires. Il y a sans doute de la frilosité et surtout de l’incompétence à apprendre à nos élèves que les chouhada ont combattu pour la patrie et pour recouvrer une liberté confisquée ainsi que contre les graves injustices commises par la soldatesque française. D’ailleurs, dans les manuels scolaires, l’histoire commence en 1954 lors du déclenchement de la Guerre de Libération nationale et l’on privilégie les faits teintés d’héroïsme plutôt que les événements réels et le rôle prépondérant de la population, son soutien, sa logistique et sa participation active.

D’ailleurs, l’histoire tumultueuse de ce pays commence bien avant et la colonisation française débute par les horreurs des enfumades du Dahra dans les premières années de l’invasion. Même la production culturelle ne suit plus l’histoire et on ne tourne plus de films sur la Guerre de Libération nationale, ni de pièces de théâtre ni d’autres supports… C’est comme si le thème était démodé alors que de l’autre côté de la frontière, la Seconde Guerre mondiale fait toujours recette dans la production cinématographique. Attention ! On se dirige vers l’oubli…