Une autre école est possible

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Il arrive à l’école algérienne de sortir des sentiers battus et de conjurer ce coquin de sort qui l’a depuis longtemps condamnée au sinistre. Ainsi, la presse nationale a pris le pli et tout commentaire ou quelconque article se rapportant au système éducatif, est toujours fonciè- rement critique et rapporte des faits gravissimes. Cela va du marasme qui s’est instauré pernicieusement dans notre école avec la généralisation des cours particuliers aux programmes obsolètes en passant par la violence devenue si coutumière que la ministre s’est fendue d’un communiqué pour rappeler que les châtiments corporels et les agressions verbales relèvent du strictement interdit. Là n’est pas notre propos, mais dans ces deux actions qui se sont déroulées dans deux établissements scolaires du pays et que nous avons jugé utile de rapporter. Dans la ville d’Oran, un enseignant fier des résultats probants de tous ses élèves qui ont décroché la moyenne, les a tous invités au restaurant et a payé le repas de sa poche ! La photo des élèves tous heureux et posant au resto, a largement fait le tour de la Toile. Dans la ville de Constantine, le directeur d’un lycée, féru de belles lettres, a écrit une belle pièce de théâtre et l’a montée aussitôt avec les meilleurs élèves. La grande première est prévue pour le mois de février. Ces deux exemples illustrent à eux seuls les énormes possibilités qui s’offrent au corps enseignant s’il veut réellement remplir sa mission, celle de transmettre le savoir sous toutes ses formes, au lieu de passer le plus clair du temps à édifier des carrières et à arrondir les fins de mois et en taxant les élèves. Jusqu’à cette violence devenue banale où l’on voit des éducateurs s’acharner à coups de gifles sur des enfants. Entre ce directeur qui a violemment tabassé une collé- gienne parce qu’elle était en retard et cet autre qui apprend le théâtre à ses élèves, on mesure le gouffre sui sépare les frustrés des pédagogues.