Ce fut une belle journée que ce mercredi qui célèbre la femme. Les fleuristes ont fait d’excellentes affaires, les parfumeurs aussi et même quelques bijoutiers. Pour dire que nos mères, épouses, sœurs, filles, méritent tous les égards sans démagogie aucune. Bien sûr, nous eûmes droit aux mêmes redondances, celles-là qu’on appelle le marronnier dans le jargon de la presse, c’est-à-dire qu’en cette journée nous retrouvons les mêmes formules, les mêmes commentaires, les mêmes reportages montrant des femmes présentes dans tous les corps de métier et comme chaque 8 Mars, on nous ressort une femme chauffeur de taxi, de bus et même pilote d’avion. Mais les associations féminines vous diront que question d’égalité, un long chemin reste à parcourir. Parce que les préjugés sont tenaces dans une société de plus en plus encline à faire des fixations qui frisent l’obsession sur le statut de la femme considérée comme une éternelle mineure. C’est l’un des thèmes favoris de beaucoup d’imams et de prêcheurs cathodiques qui répondent à une cascade de questions sur ce qui touche le licite et l’illicite dans le mariage, le divorce, la répudiation et toutes ces choses qui font croire que le problème sociétal principal est la femme. C’est vite évacuer d’autres réalités qui sonnent comme un cinglant démenti à cette misogynie nationale. A l’université, elles sont majoritaires et on les trouve occupant de très hauts postes de responsabilité dans les sciences médicales ainsi que les autres disciplines où elles font autorité. Ainsi, les sociologues diront qu’il n’existe pas de problème de la femme, mais de société. Une société visiblement en perte de repères au point de s’en prendre à «l’ennemi» tout désigné, la femme par qui les calamités et les catastrophes arrivent pour nous punir de la prétendue légèreté des mœurs. Une pensée pour ces femmes des pays en guerre, ces Syriennes, Libyennes, Irakiennes et Yéménites qui sillonnent les routes, fuyant les bombes, les bras chargés de nourrissons…ces bombes qui pleuvent, c’est aussi leur faute?