Les trains de banlieue d’Alger assurant les lignes vers Thénia via Boumerdès pour la région Est et en direction de Blida via El Affroun pour l’Ouest n’ont pas sifflé, hier. Et pour cause, les cheminots ont «déraillé» et observé, hier, un arrêt de travail inattendu qui a pris du court les usagers de ce moyen de transport ô combien convoité en ces temps d’embouteillages sur les axes routiers de la capitale. L’on parle même de débrayages qui auraient été observés dans d’autres wilayas du pays, à l’image de Sétif, Béjaïa et Bordj Bou-Arréridj. C’est, pour rappel, la seconde fois en l’espace de sept mois qu’une grève est annoncée au niveau de la SNTF, la Société nationale du transport ferroviaire. Les grévistes, des conducteurs mécaniciens pour la majorité, ont voulu exprimer à leur façon et pendant une journée seulement les «deux poids, deux mesures» dont aurait fait preuve la Direction générale dans le reclassement et la promotion des travailleurs et regrettent à ce propos l’absence d’équité dans la confection des plans de carrière des employés de la SNTF. Pour le président du syndicat des cheminots, Sid Abdelkader, les travailleurs de l’entreprise sont en «colère» à cause de ces promotions qui ne répondent, selon eux, à aucune logique du fait que certains travailleurs qui ont été promus «ne le méritent pas». Ainsi donc, par cette action spectaculaire qui a perturbé le transport ferroviaire, les grévistes ont réussi à attirer l’attention des responsables de la SNTF même si les citoyens n’ont pas manqué d’exprimer leur désapprobation du fait qu’aucun préavis de grève n’a été communiqué. Le DG de la SNTF a menacé les grévistes de regagner leurs postes au risque d’être «sanctionnés» et surtout estés en justice. «S’il le faut on déposera plainte et c’est la justice qui va trancher», a mis en garde Yacine Bendjaballah. Il y a lieu de rappeler que les conducteurs de train avaient paralysé au mois de mai dernier le trafic ferroviaire en Algérie suite à l’appel de la fédération des cheminots et ce, en signe de protestation contre le non-respect de la plateforme de revendications du 12 avril 2016. Cette dernière comprenait en effet, cinq points. Il s’agit de la prime de travail de nuit, de l’indemnisation des week-ends et des jours de fête, de l’augmentation de la prime de surveillance de nuit, du repositionnement dans l’échelle professionnelle et du reclassement des conducteurs.
La SNTF a reconnu que les pertes de ce débrayage étaient énormes et s’élevaient à 10.000.000 DA par jour alors la grève a duré une semaine.