Transition énergétique: L’Algérie confirme sa nouvelle orientation stratégique

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Avec la création d’un haut conseil de l’énergie, placé auprès de l’autorité du président de la République et chargé de fixer les orientations en matière de politique énergétique nationale, l’Algérie aura confirmé sa nouvelle orientation en matière de transition énergétique.

Ce conseil est chargé de statuer sur les stratégies à suivre dans les domaines de la sécurité énergétique du pays à travers, notamment la préservation, le renouvellement et le développement des réserves nationales en hydrocarbures, et le suivi et l’évaluation de la mise en œuvre des plans à long terme pour le développement des infrastructures de production, de transport, d’approvisionnement, de stockage et de distribution des produits énergétiques. Il est appelé aussi à suivre l’introduction et le développement des énergies nouvelles et renouvelables, la transition énergétique vers un nouveau modèle national de production et de consommation d’énergie en fonction des ressources énergétiques et minières nationales et à suivre les engagements extérieurs et des objectifs stratégiques à long terme du pays. Il devra assurer le suivi de la régulation du marché énergétique national, l’impact de la situation énergétique nationale et internationale sur le pays, ainsi que la valorisation des ressources énergétiques et la dimension énergétique liée à l’environnement et au changement climatique. Le suivi des alliances stratégiques et les partenariats internationaux en matière énergétique, notamment les engagements et accords commerciaux à long terme et à portée stratégique font partie également de ses missions.

Lors du dernier Conseil des ministres, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a donné des instructions pour obliger toutes les communes du pays à utiliser l’énergie solaire dans l’éclairage public. Ces instructions ont été données à l’issue d’un exposé sur le secteur de la transition énergétique présenté lors du Conseil des ministres présidé le président de la République qui a ordonné d’obliger toutes les communes du pays à utiliser l’énergie solaire dans l’éclairage public, y compris au niveau des voies express et les zones montagneuses à l’instar des Aurès, l’Ouarsenis et Djurdjura. Le chef de l’Etat a insisté sur l’importance de rationaliser la consommation locale du gaz en vue de préserver les ressources énergétiques, et augmenter partant les capacités d’exportation, appelant à coopérer avec les pays développés dans les recherches sur les techniques de généralisation de l’utilisation des énergies renouvelables.

Il s’agit également de redéfinir les critères relatifs à l’importation des chauffages à utilisation domestique de manière à prendre en considération les normes de sécurité et la transition énergétique en cours. Concernant le secteur du bâtiment et des travaux publics, le Président Tebboune a ordonné d’orienter progressivement ce secteur vers l’adoption de normes environnementales peu énergivores permettant d’éviter l’utilisation de matériaux nuisibles à l’environnement, mettant l’accent sur l’interdiction d’utilisation du bois dans les projets de réalisation de logements, et son remplacement par le PVC afin de préserver la richesse forestière. Le chef de l’Etat a ordonné d’installer le Haut conseil de l’énergie, dans les meilleurs délais, pour lui confier les tâches de prospective et d’évaluation dans ce domaine. Le président de la République avait insisté sur la nécessité de la mise en place d’une politique d’efficacité énergétique stricte, appelant à l’utilisation immédiate de l’énergie solaire dans l’éclairage public, à travers toutes les communes de la République et à la conversion au sirghaz des voitures du secteur public.

Il avait indiqué que l’objectif à atteindre dans les cinq années à venir est de concrétiser une transition énergétique basée sur l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables de façon à répondre aux besoins de la consommation interne croissante et la généralisation des techniques de pointe pour assurer l’énergie, à l’instar des systèmes d’éclairage intelligent et les détecteurs au niveau des administrations, des structures publiques et du secteur économique. «Notre objectif est la création de postes d’emploi et de la richesse et la préservation de l’environnement, tout en donnant la priorité aux produits nationaux et ce dans le cadre d’un modèle économique nouveau basé sur la diversification de la croissance et l’économie du savoir», avait-il souligné.

Dans ce cadre, le président de la République avait appelé à la mise en place d’une politique d’efficacité énergétique stricte pour mettre fin au gaspillage et préserver en permanence les ressources énergétiques du pays, valoriser et renouveler les ressources en hydrocarbures en vue de reconstituer les réserves déjà consommées. A ce propos, il avait donné des instructions pour l’utilisation immédiate de l’énergie solaire dans l’éclairage public à travers toutes les communes de la République, ordonnant la conversion au sirghaz des voitures du secteur public, et d’encourager l’acquisition des voitures électriques et d’établir une carte géologique précise du pays pour l’exploitation de nos richesses nationales en vue d’en finir avec le recours systématique à l’importation. Par ailleurs, le président de la République avait appelé à constituer un Haut conseil de l’énergie composé des compétences nationales locales et celles établies à l’étranger insistant sur l’impératif de traiter avec l’investisseur étranger dans la transparence totale pour éviter toute ambiguïté.

Pour rappel, le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, avait qualifié le plan d’action du gouvernement de «pratique», car élaboré sur la base d’un «diagnostic minutieux de la réalité avec une vision prospective en vue de pallier les dysfonctionnements structurels majeurs dus à un cumul de plusieurs années d’opacité». M. Benabderrahmane a fait savoir que «ce plan est la ligne directrice de l’action du gouvernement portant des priorités à réaliser».

«Le plan revêt un caractère pratique et il a été élaboré suite à un diagnostic minutieux et une vision prospective basée sur l’examen des développements précédents tenant compte des mutations accélérées que connait le monde ainsi que la situation politique et socioéconomique du pays», a poursuivi le Premier ministre. Benabderrahmane a réaffirmé, à cette occasion, l’engagement du gouvernement à mettre en pratique le plan «en toute transparence et clarté», en vue de «pallier les dysfonctionnements structurels majeurs dus à un cumul de plusieurs années d’opacité et de mauvaise gestion avec tout ce qui en découle, à savoir la dilapidation des richesses du pays et le pillage systématique de ces ressources».

«Le gouvernement a pris en compte dans l’élaboration du plan, la valorisation des acquis enregistrés en termes de réalisation de programmes, la finalisation de ce qui reste en plus d’apporter les corrections nécessaires à certains, outre l’inscription de nouveaux programmes et activités, à travers lesquels, nous nous attèlerons à concrétiser le programme de développement ambitieux adopté par le président de la République et poursuivrons les réformes initiées dans les différents domaines pour bâtir l’Algérie nouvelle», a ajouté le Premier ministre. Il a mis en exergue l’importance «de poursuivre l’action sur la concrétisation des valeurs de la liberté, de la démocratie, de l’Etat de droit et du respect des droits humains», des principes «garantis par la Constitution».

Le gouvernement s’engage à «adapter la législation avec les dispositions constitutionnelles en parallèle avec la poursuite de la mise en œuvre du programme du président de la République portant sur une réforme globale de la justice à même de réaliser son indépendance, sa modernisation et sa numérisation et d’assurer l’égalité de tous devant la Justice», a-t-il souligné.

Dans le cadre de l’adoption d’une gestion «plus efficace» de la finance publique, le gouvernement, poursuit le Premier ministre, «poursuivra les réformes profondes engagées par l’Etat notamment celles budgétaires de façon à assurer plus de transparence dans la gestion du budget de l’Etat, lutter contre le gaspillage, réformer profondément l’administration fiscale, moderniser l’administration domaniale, actualiser les registres des domaines et moderniser le système comptable de l’Etat». Il est question aussi de «la moralisation de la vie publique au regard de son importance dans le rétablissement de la confiance entre le citoyen et les institutions de l’Etat». «L’intensification de la prévention et la lutte contre la corruption, la récupération des fonds détournés par tous les mécanismes et moyens appropriés, la récupération du foncier industriel, touristique et agricole détourné et sa réintégration dans les réserves foncières de l’Etat» figurent également parmi les engagements du gouvernement, a ajouté le Premier ministre.

T. Benslimane