Bien avant l’entrée en vigueur de la loi de finances 2017, de très nombreux commerçants et autres prestataires de services ont sensiblement majoré les prix de leurs produits et trouvent vite la parade auprès des clients qui rouspètent : ce sont les grossistes qui ont augmenté les prix. Il n’empêche que ce racket à ciel ouvert se fait dans l’impunité la plus totale et, légalement, tout commerçant contrevenant doit être poursuivi en justice par les services de fraude. Mais devant la généralisation de cette arnaque qui n’a pas attendu le mois de janvier pour appliquer les nouveaux prix, les services étatiques de contrôle sont dépassés par l’ampleur du délit collectif. Résultat: c’est le citoyen seul qui fait face à cette mafia qui se drape de blanc le vendredi pour aller prier à la mosquée et qui dans son échoppe, passe en boucle les Sourates du Coran entre deux escroqueries. Même les services intermédiaires qui foisonnent alentour des nouvelles cités et que sont les taxis clandestins, ont tous augmenté leurs tarifs et ils vous disent droit dans les yeux que l’essence est plus chère. Soit. Pourquoi payer 5 DA de plus le litre de carburant et taxer le client de 50 DA en plus du prix de la course? Même chose pour les bus privés qui ont aussitôt majoré le prix du ticket (qu’ils ne remettent pas au client) de plusieurs dinars. Certains praticiens privés ne se gênent pas pour augmenter leurs honoraires de 500 voire de 1.000 DA la visite. Nous sommes dans une configuration sociale où le plus faible est à la merci de tout un système mercantile prompt à le dépouiller. Ce qui a fait dire à un smicard «et moi qu’est-ce que je vais augmenter?».
La voilà donc l’année qui s’annonce, porteuse de toutes les déceptions et qui promet d’être dure. Très dure.