Temmar : « 470.000 logements AADL coûtent près de 2.500 milliards de DA au Trésor  public »

0
992

Le programme de logement de type location-vente  (AADL) qui compte 470.000 unités de logements a coûté au Trésor public  2.465 milliards de DA, a fait savoir, hier  à Alger, le ministre de  l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, Abdelwahid Temmar. 

  Dans le cadre de ce programme, 111.073 unités ont été réalisées et 285.726  unités sont en cours de réalisation, en attendant le lancement de la  réalisation de 73.201 autres unités, a relevé le ministre lors d’une  rencontre avec 37 associations et représentations des souscripteurs de  cette formule sur un total de 46 associations conviées. Le secteur compte lancer la réalisation du programme 2019 qui prévoit la  afin de prendre en charge tous les souscripteurs ayant versé la première  tranche du prix du logement, a indiqué le ministre. Il a souligné, à ce propos, que ces rencontres avaient permis de régler 18  points communs et de définir 104 autres représentants des préoccupations personnelles, dont certaines ont été prises en charge.  Rappelant l’inscription, au titre de l’exercice 2019, d’un programme de  90.000 logements avec un montant de 472 milliards DA, « en dépit des  difficultés financières du pays », M. Temmar a fait état d’une décision pour  la prise en charge des souscripteurs inscrits en 2001-2002 ayant atteint 70  ans dans le cadre de la Kafala et de la note ministérielle du mois d’avril  2018.   Le secteur a accordé le choix des sites, en prenant en considération la  date du dépôt, la distance entre le lieu de travail et le lieu de  résidence, la disponibilité des logements au niveau des différents sites et  la disponibilité du foncier, a ajouté le ministre. Concernant les entreprises ayant accusé du retard dans la réalisation  des projets (70.000 unités à fin août 2017), M. Temmar a fait état de la  résiliation des contrats de près de 10.000 logements dont la réalisation  est confiée à 8 entreprises, dont 4 étrangères dans les wilayas de Biskra,  Bouira, Tebessa, Tlemcen, Guelma, Mascara, Tissemsilt et Ain Defla. Dans le même cadre, les travaux de réalisation ont été relancés pour plus  de 35.000 logements en sus du règlement du problème du foncier dans la  majorité des wilayas à l’exception d’Alger et Tizi-Ouzou où des efforts  consentis pour y remédier.  Concernant les recours, quelque 54.460 recours ont été enregistrés dont  18.226 ont été acceptés, 3.273 autres acceptés sous réserves et 15.833 en  cours d’examen concernant notamment le programme AADL 2, en attendant  l’annonce des résultats fin mars 2019.  Le total des recours enregistrés dans le cadre du programme AADL 1 s’élève  à 14.486 recours, dont 9991 acceptés, 3415 refusés, et 1080 sous réserves. Tandis que le nombre de recours enregistrés dans le cadre du programme  AADL 2 est estimé à 39.974, dont 8235 acceptés, 13.713 refusés et 2193 sous  réserves.   Dans le volet informatique, le ministre a fait état de la mise en place  d’une application permettant aux souscripteurs de suivre leurs dossiers sur  internet, de retirer leurs propres documents, d’envoyer les papiers  nécessaires à l’agence et de consulter les résultats finaux de leurs  démarches. Par ailleurs, le ministre a invité les souscripteurs ayant récupéré les  clefs de leurs logements à payer les loyers de façon régulière pour  permettre à l’agence de prendre en charge les frais de maintenance, de  faciliter le travail des agents de nettoyage. De même qu’il a recommandé la  mobilisation de tous les membres des familles pour préserver l’ensemble de  ces cités notamment les espaces extérieurs. Lors de cette rencontre, le ministre a pris note des préoccupations des  représentants de deux associations et de deux cas de souscripteurs exclus  réintégrés dans le cadre d’une note ministérielle rendue publique en avril  dernier. A noter que les représentants ont été répartis sur quatre (4)  ateliers afin d’examiner leurs réclamations.  Les ateliers tenus au terme de l’ouverture de cette rencontre, et à  travers lesquels les préoccupations seront rapportées au ministre, ont  porté sur la maintenance et la gestion immobilière, la situation légale, le  financement, et le suivi des projets. Pour sa part, le directeur général de l’AADL, Said Rouba a mis en avant  les efforts consentis par l’Etat en matière de financement des programmes  de logement.  Il a expliqué, dans ce cadre, que les souscripteurs au programme AADL 1  bénéficiaient d’une aide de l’Etat à hauteur de 69% contre le paiement d’un  taux de 31% pendant une durée de 25 ans, les souscripteurs au programme  AADL 2 bénéficient, quant à eux, d’une aide de l’Etat à hauteur de 61%  contre le paiement de 31% de la valeur du logement, et ce pendant la même  durée.  Le même responsable a rappelé, à cet égard, le programme inscrit au titre  de l’exercice 2018 pour la réalisation de 120.000 unités, un programme qui  a vu le lancement de 70.000 unités et l’étude de 33.000 autres.    Il a fait état, sur ce point, de la préparation, par l’agence, d’un  « projet d’affectation d’un acte », un document, a-t-il précisé, qui  accompagnera le souscripteur de la phase « ordre de paiement » jusqu’à  l’attribution du logement.  S’exprimant à cette occasion, le président de l’Association pour la  protection du consommateur et son environnement (APOCE), Mustapha Zebdi a  affirmé que cette rencontre témoignait d’un « courage politique » intervenu  suite aux mesures initiées depuis plusieurs années, soulignant que cette  réunion doit être couronnée par des décisions applicables sur le terrain.  Mettant en avant l’importance de trouver des mécanismes adéquats aux  problèmes soulevées, M. Zebdi a fait part de « réserves quant aux mécanismes  proposés pour solutionner les problèmes pointés. Nous avions convenu d’une  feuille de route avec le ministère mais rien n’a été fait pour l’heure ».   Il a assuré, à ce propos, l’attachement de son association à accompagner  les souscripteurs et à les orienter en matière, notamment, de procédures  administratives.  « Nous ne remettons pas en question les intentions mais plusieurs questions  doivent être réglées, notamment les actes, en préparation, qui contiennent  plusieurs dispositions abusives qu’il y a lieu de revoir », a ajouté M.  Zebdi.   A noter que cette rencontre a vu la participation des présidents de  commissions à l’Assemblée populaire nationale (APN), des députés, des  présidents d’associations de protection du consommateur, des présidents  d’associations des souscripteurs AADL et plusieurs responsables du secteur  de l’habitat.

M.T