Tahar Hadjar, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique : «L’université est une locomotive de développement scientifique et technologique»

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Photo L'Echo d'Algérie@

L’université doit s’adapter aux exigences de son environnement en matière de la formation et de l’emploi, en devenant un pôle d’excellence dans la filière enseignée, selon le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Tahar Hadjar.

Pour le ministre, l’université doit être une locomotive de développement scientifique et technologique. Dans ce cadre le ministère a demandé à chaque université de préparer un «projet d’établissement» dont les résultats seront présentés le mois de juin prochain, a-t-il indiqué, hier, lors d’une conférence de presse animée à l’issue la réunion nationale des univesités. Cette procédure s’articule sur la création d’une synergie entre l’université et son entourage. «Ce qui veut dire que l’université à travers ses structures scientifiques et administratives étudiera son environnement à l’aide du Plan national du développement du territoire et le Plan de la wilaya, en collaboration avec des autorités locales, l’environnement social et économique», a souligné Hadjar ajoutant que le but est d’arriver à décider le type de la formation à offrir.

Dans ce sens, le ministre a donné l’exemple de la wilaya de Bordj Bou- Arréridj où un nombre important d’entreprises y exerçent. D’après Hadjar, la région est devenue «un pôle d’excellence» dans les industries électroniques, notamment dans les domaines de la téléphonie mobile, l’électroménager… «J’ai eu l’occasion de visiter les lieux, et j’ai constaté que ces entreprises ont besoin de main-d’œuvre qualifiée et spécialisée dans ces domaines», a-t-il ajouté. Dans ce sens, le ministre a souhaité que l’université de Bordj BouArréridj rentre dans cette optique et forme des diplômés qui sont recrutés par la suite au niveau de ces entreprises. Selon le ministre, l’université doit répondre en 1e lieu aux besoins de son environnement proche où elle est implantée, ensuite satisfaire les exigences régionales, puis nationales, et cela en fonction de ses capacités.

Qu’est-ce-qu’on attend de cette opération nationale ?

Selon le ministre, le but est d’organiser le secteur et de changer la cartographie universitaire pour devenir «utile» et «performante». Pour Hadjar, cette procédure permettre d’un côté d’ouvrir de nouvelles filières et fermer les filières dont l’établissement universitaire n’a plus besoin. Elle permettra également de mieux exploiter le potentiel humain existant dans la région afin d’arriver à une complémentarité entre les différentes wilayas. Le fait de trouver la même filière dans toutes les universités, notamment dans la même région, ajoute Hadjar, mènera vers l’éparpillement des capacités matérielles et humaines. A cet effet, ajoute-t-il, chaque université offrant une formation diplômante dans une filière précise, doit en faire un pôle d’excellence. Par ailleurs, le ministre a noté qu’il n’y a pas d’université privée en Algérie, mais on parle plutôt d’établissements privés. Selon le ministre jusqu’à maintenant «aucun établissement n’est arrivé au rang d’université». Actuellement 9 établissements universitaires sont agrées. Ces derniers spécialisés dans l’enseignement des langues, le management, la mécanique, finances et comptabilités… accueillent tous en total 1000 étudiants. A une question sur l’émergence du phé- nomène des cours particuliers dans la sphère universitaire, le ministre s’est dit désolé de cette situation et préconise l’existence d’un «dysfonctionnement dans le système d’une manière générale».

Selon le ministre avoir recours aux cours particuliers étant à l’université, émane du «non respect de l’éthique professionnelle (…) c’est un phénomène qui demande une étude sociale et pédagogique pour définir les raisons qui ont mené à cette situation», a-t-il dit. S’agissant de la grève qui touche les Ecoles normales supérieures (ENS) depuis novembre dernier, a déclaré qu’il n’y aura pas d’année blanche. Selon le premier responsable du secteur, cette grève est partielle et «ce ne sont pas tous les étudiants qui sont en grève», ajoutant que «le concept d’une grève illimitée n’existe dans la législation du travail et les textes régissant l’activité syndicale», a déclaré le ministre qui prévient que les étudiants cumulant deux ans d’échec, «ne peuvent bénéficier d’un recrutement au sein des établissements scolaires dépendant du ministère de l’Education nationale».