L’Algérie a condamné « avec fermeté » l’attaque aérienne ayant ciblé les locaux du consulat iranien à Damas (Syrie), indique mercredi un communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger.
L’Algérie « dénonce vigoureusement cet acte criminel qui constitue une violation flagrante des lois et des us internationaux relatifs à l’inviolabilité des missions diplomatiques et consulaires, en plus d’être une grave atteinte à la souveraineté de la République arabe syrienne, pays frère », lit-on dans le communiqué.
Dans ce contexte, l’Algérie « présente ses sincères condoléances aux familles des victimes, les assurant de sa compassion, et souhaite un prompt rétablissement aux blessés », selon la même source. Elle réaffirme également « sa solidarité totale avec la République islamique d’Iran ainsi qu’avec la République arabe syrienne face à cette ignoble agression, qui risque d’entraîner une escalade de la situation et d’exacerber l’insécurité et l’instabilité dans la région tout entière », conclut le communiqué.
Le bilan provisoire des victimes du violent séisme en Syrie est passé à 326 morts et 1042 blessés, selon le ministère syrien de la Santé, cité par l’agence de presse syrienne Sana. Dans un précédent bilan, le ministère de la Santé a fait état de 237 morts et 639 blessés. Les victimes ont été recensées à Alep, deuxième ville syrienne dans le nord du pays, ainsi qu’à Hama (centre) et Lattakié et Tartous, sur la côte méditerranéenne. L’épicentre du séisme de magnitude 7,8 a été localisé dans la région Pazarcik, dans la province de Kahramanmaras, dans le sud de la Turquie.
Le bilan du violent séisme qui a frappé le sud-est de la Turquie lundi est passé à 912 morts et au moins 5.385 blessés, selon les données communiquées par le président turc, Recep Tayyip Erdogan. Selon lui, 2.818 immeubles se sont effondrés, ce qui laisse redouter des bilans encore plus lourds qui s’ajoutent aux centaines de morts en Syrie voisine. Un précédent bilan donné par le vice-président turc, Fuat Oktay, a fait état de 284 morts et au moins 2.323 blessés.
Un accord a été conclu entre le gouvernement syrien et des terroristes pour leur évacuation d’une zone de la banlieue sud de Damas, adjacente à un bastion du groupe terroriste autoproclamé «Etat islamique» (Daech), ont indiqué, ce dimanche, les médias officiels syriens.
L’ annonce intervient alors que le gouvernement mène une vaste opération militaire depuis plus d’une semaine pour chasser les terroristes de l’EI de leur dernier réduit dans l’agglomération de Damas, qui comprend le camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk. Les terroristes du quartier de Yalda, dans Damas, ainsi que ceux des localités de Babila et Beit Sahem, situées dans la banlieue sud de la capitale, ont accepté de quitter le secteur, a annoncé, ce dimanche, l’agence de presse officielle syrienne Sana. Toutes ces zones sont situées à l’est du camp de Yarmouk où se déroulent les combats entre l’EI et les forces régulières syriennes. «L’accord prévoit le
départ des terroristes qui souhaitent partir avec leurs familles» tandis que d’autres pourront «rester sur place après avoir remis leurs armes», a indiqué Sana. Un déploiement des forces loyalistes à l’est de Yarmouk permettrait au gouvernement de resserrer l’étau sur l’EI. Les forces gouvernementales progressent actuellement à l’ouest du camp palestinien, selon l’Observatoire syrien des Droits de l’Homme (OSDH). Ces deux derniers jours, l’armée a repris une grande partie du quartier de Qadam, sur le flanc ouest de Yarmouk, a indiqué l’OSDH. En dix jours de combats dans le sud de l’agglomération damascène, au moins 74 terroristes de l’EI ont été tués, selon l’Observatoire.
Le Parti des travailleurs (PT) a vivement condamné les bombardements de la coalition occidentale contre la Syrie. Dans une déclaration rendue publique, ce parti dirigé par Louisa Hanoune, foncièrement opposé à toute forme d’ingérence dans les affaires internes des Etats, a dénoncé le diktat des puissants qui imposent au monde leur vision et agissent par la violence pour préserver leurs intérêts stratégiques au détriment des Etats et des peuples.
«Les gouvernements successifs des grandes puissances créent les conditions de guerre», a relevé le PT, s’élevant contre cette supercherie, selon laquelle ils agissent pour protéger les populations civiles : «Ils interviennent directement ou par procuration, ils les alimentent, ils vendent les armes souvent à tous les belligérants et lorsque la guerre tire vers une fin qui leur est pas favorable ou encore si elle n’a pas atteint l’objectif qui lui a été assigné, ils la relancent.» Pour le PT, «avec ou sans mandat de l’ONU, les gouvernements américain, britannique et français n’ont aucun droit d’intervenir en Syrie ou ailleurs». «Ce sont les intérêts stratégiques, économiques, politiques de ces grandes puissances qui dictent cette intervention militaire. Les peuples du monde entier, y compris américain, britannique et français, n’ont aucun intérêt dans ces guerres, bien au contraire», a souligné ce parti. Les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France ont bombardé dans la nuit de vendredi à samedi des sites militaires syriens, prétextant cette agression par une supposée attaque chimique contre des populations civiles. Ces trois pays membres du Conseil de sécurité ont outrepassé le droit international et fait fi des Nations unies. L’Algérie a regretté cette agression.
Les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni ont lancé ce samedi des frappes ciblées en Syrie pour punir le régime de Bachar al-Assad accusé par Donald Trump d’avoir mené des attaques chimiques « monstrueuses ».
Au moment même où le président américain annonçait ces frappes depuis la Maison Blanche, des détonations ont été entendues à Damas, marquant un nouveau chapitre dans ce pays ravagé par une guerre sanglante et complexe qui dure depuis sept ans. Selon une correspondante de l’AFP à Damas, centre du pouvoir de M. Assad, les explosions ont été suivies par des bruits d’avions tandis que des colonnes de fumée se sont élevées du nord-est de la capitale syrienne. « J’ai ordonné aux forces armées des Etats-Unis de lancer des frappes de précision sur des cibles associées aux capacités du dictateur syrien Bachar al-Assad en matière d’armes chimiques », a lancé M. Trump. « Une opération combinée est désormais en cours avec la France et le Royaume-Uni, nous les remercions tous les deux », a-t-il ajouté. Le régime syrien a dénoncé une « agression barbare et brutale » des Occidentaux, qu’il a accusés de chercher à entraver une mission de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) dont une équipe doit entamer samedi son enquête à Douma sur l’attaque chimique présumée du 7 avril. Selon la télévision d’Etat, la défense anti-aérienne syrienne est entrée en action contre les avions occidentaux, et des missiles contre une position militaire à Homs ont été interceptés. Au lever du soleil à Damas, des dizaines de partisans du régime arborant des drapeaux syriens, se sont rassemblés sur l’emblématique place des Omeyyades, au son des klaxons et de musiques patriotiques. Les voitures, décorées aux couleurs rouge, noire et blanche, ont même formé un petit embouteillage autour de la fontaine au centre de la place. Certains font le V de la victoire, d’autres font des selfies ou dansent sur la chaussée.
« Insulte » à la Russie
C’est une attaque présumée aux « gaz toxiques » dans le dernier bastion rebelle de Douma près de Damas, qui est à l’origine des frappes déclenchées après une mobilisation de la communauté internationale, déjà saisie par l’horreur d’une guerre civile qui a fait plus de 350.000 morts depuis mars 2011. Elle a fait plus de 40 morts selon des secouristes à Douma. Le régime et l’allié russe ont démenti en dénonçant des « fabrications ». Selon le général Joe Dunford, chef d’état-major américain, les forces occidentales ont visé à 01H00 GMT (04H00 en Syrie), trois cibles liées au programme d’armement chimique syrien, l’une près de Damas et les deux autres dans la région de Homs (centre).Il a précisé qu’aucune autre opération militaire visant la Syrie n’était prévue à ce stade. « Il est clair que le régime Assad n’avait pas reçu le message l’an dernier », a dit le ministre américain de la Défense Jim Mattis, rappelant la frappe américaine d’avril 2017 sur la base militaire d’Al-Chaayrate près de Homs, après une autre attaque chimique imputée à Damas qui avait fait plus de 80 morts à Khan Cheikhoun (nord-ouest) quelques jours auparavant. »Nous avons été très précis et la réponse était proportionnée, mais, en même temps, ce fut une frappe lourde », a-t-il ajouté, précisant que les forces américaines avaient employé deux fois plus de munitions que l’an dernier. Aucune perte américaine n’a été rapportée, selon le Pentagone. Allié indéfectible du régime syrien, la Russie a réagi par la voix de son ambassadeur aux Etats-Unis, Anatoli Antonov, aux frappes occidentales. « Nos mises en garde n’ont pas été entendues » et ces frappes sont une « insulte » au président Vladimir Poutine, selon lui. Selon le ministère de la Défense à Moscou, 100 missiles ont été tirés sur la Syrie, dont « un nombre significatif » ont été interceptés par les forces syriennes. Aucune des frappes n’a atteint les abords des bases aériennes et navale russes en Syrie.
Frégates et avions de chasse
Londres a annoncé que quatre avions de chasse Tornado GR4 de la Royal Air Force avaient bombardé un « complexe militaire » près de Homs. Paris a indiqué que la France avait frappé avec des frégates multimissions en Méditerranée et des avions de chasse. Selon le président Emmanuel Macron, les frappes ont été « circonscrites aux capacités du régime syrien permettant la production et l’emploi d’armes chimiques ». Dans sa déclaration, Donald Trump a mis en garde l’Iran et la Russie, qui ont déployé des milliers d’hommes et du matériel en Syrie pour aider M. Assad face aux rebelles et jihadistes, contre leurs liens avec le pouvoir syrien. Il a affirmé que la Russie avait « trahi ses promesses » de 2013 sur l’élimination des armes chimiques syriennes. Avant le lancement des frappes, le département d’Etat avait assuré avoir « la preuve » de l’utilisation d’armes chimiques par le régime Assad. Après avoir exprimé la crainte d’une « escalade militaire totale », le patron de l’ONU Antonio Guterres a appelé à la retenue « dans ces circonstances dangereuses ». Autre principal acteur du conflit en Syrie et ennemi juré des Etats-Unis, l’Iran a lui mis en garde contre les « conséquences régionales » des frappes occidentales, en dénonçant une « action aventuriste ».
Aucune victime à déplorer lors des frappes
L’armée russe a affirmé samedi que les frappes menées par les Etats-Unis et leurs alliés contre la Syrie n’avaient fait « aucune victime » civile ou militaire. « Selon des informations préliminaires, il n’y a aucune victime au sein de la population civile ou de l’armée syrienne », a déclaré le général Sergueï Roudskoï lors d’une conférence de presse. Le ministère russe de la Défense a affirmé samedi que les Etats-Unis et leurs alliés ont tiré plus de 100 missiles sur la Syrie, et « un nombre significatif » d’entre eux, soit 71 engins, ont été interceptés par les forces syriennes. Le ministère russe a indiqué que les missiles avaient été tirés depuis des navires américains en mer Rouge, par des avions volant au-dessus de la Méditerranée et par des bombardiers stratégiques américains venus de la base aérienne d’Al-Tanf, dans le sud-est de la Syrie. L’intervention militaire occidentale contre la Syrie n’a pas été autorisée par le Conseil de sécurité de l’ONU.
Le plus important convoi évacuant des rebelles et des civils a quitté la Ghouta Orientale dans la nuit de lundi à mardi, a rapporté un média d’Etat syrien.
Cent bus transportant quelque 6749 personnes dont le quart d’entre-elles sont des rebelles ont quitté dans la nuit une poche de l’enclave tenue par le groupe rebelle Faylaq al-Rahmane, a indiqué l’agence officielle syrienne Sana. Ces évacuations font partie d’un accord conclu la semaine dernière entre ce groupe rebelle et la Russie, après une opération aérienne et terrestre des forces syriennes lancée le 18 février, qui a mis à genoux le fief rebelle, soumis depuis 2013 à un siège asphyxiant. Les forces gouvernementales ont déjà reconquis plus de 90% de ce fief rebelle. Ecrasés par un déluge de feu et affaiblis par un siège de cinq ans, les mouvements rebelles ont accepté un à un d’abandonner leurs positions dans la Ghouta pour se retirer dans la province d’Idleb (nord-ouest), qui échappe encore au contrôle des forces syriennes.
Six otages libérés lors de l’évacuation des rebelles de la Ghouta orientale
Six personnes captives des rebelles dans la Ghouta orientale, à l’est de Damas, ont été libérées lundi soir à la faveur d’un nouvel accord d’évacuation de cette zone, a rapporté l’agence de presse d’Etat SANA. L’agence syrienne a publié les noms des otages libérés dans la ville d’Arbine dans le cadre de cet accord d’évacuation, lequel stipulait que les rebelles devaient rendre leur liberté aux personnes enlevées. Les ex-otages ont été transférés par ambulance à Panorama, un faubourg d’Arbine contrôlé par les forces gouvernementales. Il s’agit de la seconde libération d’otages, deux jours après que huit autres ont été libérés par les rebelles à Arbine. Selon SANA, une troisième fournée de rebelles se préparent à quitter la Ghouta orientale via Arbine à destination de la province d’Idleb (nord-ouest) contrôlée par les rebelles.
Un premier convoi de bus transportant des combattans rebelles et leurs familles a quitté samedi l’avant-dernière enclave dissidente dans la Ghouta orientale, aux portes de Damas, alors que le régime a repris en cinq semaines le contrôle de 90% de l’ancien bastion insurgé, déserté par 107.000 civils. La Russie supervise l’opération.
« Dix-sept bus transportant 981 personnes, y compris des combattants et des membres de leurs familles, ont quitté la ville d’Arbine en direction de la province d’Idleb », a annoncé samedi soir l’agence officielle syrienne Sana. « Après la fouille des personnes évacuées, celles-ci ont été accompagnées par un soldat russe cagoulé dans chaque bus, tandis que les membres du Croissant-Rouge syrien distribuaient de la nourriture », a constaté un correspondant de l’AFP, selon lequel l’opération est directement supervisée par les Russes. Accablés par un déluge de feu et affaiblis par un siège de cinq ans, les groupes rebelles acceptent un à un d’abandonner leurs positions pour se retirer dans la province d’Idleb (nord-ouest), la dernière qui échappe au contrôle du régime. Plus de 1.600 civils ont été tués depuis le lancement de cette campagne d’une rare violence, le 18 février, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), qui a aussi dénombré la mort d’au moins 485 soldats du régime et de 310 rebelles. L’opération, qui concerne quatre localités de la poche Sud de l’enclave rebelle – Ain Tarma, Zamalka, Arbine et Jobar – a été retardée de plusieurs heures samedi, notamment pour pouvoir ouvrir un passage parmi « les mines disséminées par les terroristes sur la route menant à la ville d’Arbine » selon Sana.Un « arrangement » avec la Russie. Cette nouvelle vague d’évacuations, qui devrait se poursuivre dimanche et concerner au total 7.000 personnes, s’inscrit dans le cadre d’un accord conclu entre le groupe islamiste Faylaq al-Rahmane et la Russie, alliée du régime de Bachar al-Assad. Cet accord prévoit, parmi d’autres conditions préalables à l’évacuation, la libération d’otages détenus par les rebelles et l’abandon d’une partie de leur équipement par les combattants. Samedi, la télévision syrienne a montré un bus transportant huit prisonniers relâchés par les insurgés. Selon l’OSDH, 100 combattants de Hayat Tahrir al-Cham, un groupe jihadiste dominé par l’ex-branche syrienne d’Al-Qaïda, feront également partie des vagues d’évacuation. Ils seront transférés des abords du camp palestinien de Yarmouk, au sud de Damas, vers Idleb. « Cet arrangement a été ajouté à l’accord initial entre les Russes et Faylaq al-Rahmane », a indiqué à l’AFP le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane. Cette nouvelle vague de départs vers Idleb survient après le transfert ces deux derniers jours vers cette même zone de plus de 4.000 personnes dont 1.400 combattants du groupe salafiste Ahrar al-Cham.