Le ministre de l’Industrie pharmaceutique, Ouacim Kouidri, a affirmé lundi à Alger que la numérisation du secteur et la gestion électronique du dossier des médicaments figurent parmi les priorités stratégiques de son département. Cette démarche vise à garantir la disponibilité des médicaments et à mieux contrôler leur commercialisation.
Lors de son allocution d’ouverture de la 18ᵉ Conférence nationale de la pharmacie, M. Kouidri a expliqué que son ministère « accorde un intérêt particulier à la numérisation et à la gestion électronique du suivi du marché pharmaceutique, en identifiant rapidement les situations de pénurie et en régulant l’activité de commercialisation », conformément aux instructions du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, en coordination avec le Haut-Commissariat à la numérisation. Évoquant les efforts déployés pour structurer et encadrer le secteur, il a rappelé la création d’un groupe de travail chargé de revoir l’ensemble des textes législatifs et réglementaires encadrant l’activité pharmaceutique, en coordination avec tous les acteurs concernés. Cette réforme vise à adapter les lois aux évolutions du secteur et aux aspirations actuelles. Le ministre a également souligné « l’importance d’améliorer les conditions d’exercice des pharmaciens », en rappelant leur rôle clé dans la garantie de la disponibilité des médicaments et du matériel médical. Selon lui, cette conférence représente « une opportunité pour mettre en avant la contribution du pharmacien de ville dans la chaîne des soins, dans l’approvisionnement en médicaments, et dans le renforcement de la sécurité sanitaire », en phase avec les directives présidentielles appelant à une solution définitive pour la disponibilité des produits pharmaceutiques. Organisée par le Syndicat national des pharmaciens d’officine (SNAPO), sous le thème « La pharmacie entre cadre juridique et défis économiques », cette 18ᵉ Conférence nationale de la pharmacie réunit pharmaciens et professionnels de santé pour débattre de l’avenir de la profession et des enjeux qui la traversent. En parallèle aux débats, des workshops et des communications sont prévus, portant sur les aspects réglementaires, économiques et scientifiques de la pharmacie, animés par des experts du secteur. Une exposition est également organisée, avec la participation de plus de 20.000 exposants activant dans le domaine de la santé en Algérie. Dans son intervention, le président du SNAPO, Sami Tirach, a reconnu que, malgré l’existence d’un cadre réglementaire solide, certains aspects doivent encore être réformés afin de permettre aux pharmaciens de répondre pleinement à leurs nouvelles missions, surtout face aux transformations mondiales qui impactent négativement l’industrie pharmaceutique. Tirach a insisté sur la nécessité d’assurer la disponibilité et la stabilité des prix des médicaments, qui « ne doivent pas être soumis aux logiques de consommation de masse ». Il a également appelé à diversifier les sources de revenus des pharmaciens et à explorer de nouvelles opportunités en matière de prise en charge sanitaire, au-delà de la simple vente de médicaments. Pour sa part, le président du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens, Noureddine Mettioui, a exhorté les acteurs du secteur à trouver un équilibre entre les exigences économiques croissantes et le cadre réglementaire complexe imposant une prise en charge sanitaire optimale. Selon lui, les profondes mutations du secteur pharmaceutique imposent un engagement professionnel fort et un dialogue constant entre les différents intervenants, afin de faire du pharmacien un pilier central du système de santé, soutenu par l’innovation et la compétitivité économique.






