Ancien pilier offensif des Verts, Riyad Mahrez traverse depuis deux ans une période de disette inquiétante avec la sélection algérienne. Entre forme physique déclinante, usure mentale et pression populaire, plusieurs facteurs expliquent cette perte d’influence du capitaine emblématique.
La dernière fois que Riyad Mahrez a inscrit un but avec l’équipe nationale algérienne remonte à novembre 2023, lors de la rencontre face au Libéria, comptant pour les éliminatoires de la CAN 2025. Depuis, zéro but en six apparitions internationales. Un bilan famélique pour un joueur de son envergure, qui ne s’est distingué que par deux passes décisives, toutes deux lors du match contre le Mozambique. Autre fait marquant : lors des deux dernières rencontres des éliminatoires de la Coupe du Monde 2026, contre le Botswana et la Guinée, le sélectionneur Vladimir Petković n’a pas hésité à le remplacer dès le début de la seconde période, signe d’une confiance érodée. Selon les spécialistes, trois raisons majeures sont derrière cette baisse de régime, en tête, un déclin physique et surcharge pondérale. À 32 ans, Mahrez n’affiche plus la vivacité qui faisait sa force, notamment lors de ses années fastes avec Manchester City. Son changement de rythme semble désormais émoussé, et les kilos en trop détectés par plusieurs observateurs n’ont pas arrangé les choses. La baisse de condition physique, accentuée par un championnat saoudien moins exigeant en intensité, impacte directement son efficacité sur le terrain. L’autre raison est une saturation mentale palpable. Plusieurs spécialistes évoquent une forme de lassitude psychologique chez le joueur. Habitué aux projecteurs depuis près d’une décennie, Mahrez semble désormais manquer de motivation lorsqu’il revêt le maillot vert. Ce manque de “feu intérieur” se ressent dans son langage corporel et dans son implication pendant les matchs. Même son aventure en club avec Al-Ahli, bien que ornée d’un titre asiatique, est marquée par des performances en dents de scie. La troisième raison, selon les mêmes avis, est la pression populaire et médiatique. Les réseaux sociaux sont devenus un champ de critiques virulentes à l’encontre du capitaine des Fennecs. Les attentes énormes du public algérien, déçu par les dernières performances de son leader technique, se sont transformées en une pression constante. Chaque trêve internationale est désormais accompagnée de débats sur sa titularisation, voire sur sa place dans le groupe. Ce climat pesant semble freiner davantage un joueur en manque de confiance. Face à cette situation, la question de l’avenir de Riyad Mahrez avec la sélection algérienne se pose avec de plus en plus d’insistance. Faut-il envisager une passation de pouvoir ? Peut-il retrouver son meilleur niveau physique et mental pour redevenir décisif ? Le choix appartiendra à Petković, qui devra trancher entre fidélité à l’expérience ou pari sur une nouvelle génération plus affûtée. Riyad Mahrez reste l’un des joueurs les plus emblématiques de l’histoire du football algérien. Mais l’heure semble venue pour lui de se réinventer, ou de passer le relais. Quoi qu’il advienne, le respect de son parcours ne saurait occulter les exigences du présent, alors que l’Algérie vise une qualification historique pour le Mondial 2026.
Quand la guigne des blessures poursuit les Verts
En effet, après Ait-Nouri, déjà forfait lors des deux précédentes rencontres des Verts et qui sera indisponible pour cinq semaines, et Amine Gouiri, blessé ce week-end, c’est au tour de Mohamed Amine Amoura de rejoindre l’infirmerie de son club allemand, Wolfsburg. Amoura, l’un des espoirs les plus prometteurs du football algérien, a une nouvelle fois marqué les esprits en Bundesliga. Titulaire avec le VfL Wolfsburg lors de la 3e journée du championnat allemand face au FC Cologne, l’attaquant s’est distingué par un superbe but de la tête… avant de quitter le terrain sur blessure, ravivant le spectre des pépins musculaires. Face à Cologne, Amoura a ouvert son compteur en championnat d’une manière éclatante. Malgré sa taille modeste, le natif de Jijel a inscrit un magnifique but de la tête, illustrant son timing parfait et sa capacité impressionnante à s’imposer dans les duels aériens. Une action qui rappelle sa récente performance avec les Verts, où il avait également marqué dans des conditions similaires. Mais la joie fut de courte durée. À la 70e minute, Amoura a demandé à être remplacé après avoir ressenti une douleur au niveau de la cuisse. Le staff médical du club allemand, par mesure de précaution, a décidé de ne prendre aucun risque avec l’attaquant algérien, déjà victime d’une blessure similaire durant l’été dernier, qui l’avait éloignée des terrains plusieurs semaines. Des examens médicaux approfondis sont prévus dans les prochaines heures pour évaluer la gravité de la blessure. Un coup dur pour le joueur, surtout à quelques semaines des deux dernières journées cruciales des éliminatoires africaines pour la Coupe du monde 2026. Depuis le début de la saison 2025-2026, Amoura affiche des statistiques prometteuses avec 2 buts en 3 matchs. Une efficacité qui lui avait valu d’être courtisé par le Benfica Lisbonne durant le dernier mercato estival, un transfert finalement avorté de justesse. Actuellement, il est considéré comme le meilleur attaquant algérien évoluant en Europe, un statut qu’il doit désormais défendre malgré une condition physique qui reste fragile. Cette nouvelle blessure tombe mal pour la sélection algérienne, qui devra déjà composer sans Rayan Aït-Nouri, autre cadre du groupe. L’arrière gauche de Manchester City sera absent pour cinq semaines, comme l’a confirmé son entraîneur Pep Guardiola, à la suite d’une blessure contractée récemment. Le sélectionneur national Vladimir Petkovic se retrouve ainsi confronté à un défi majeur : reconstruire un secteur offensif performant, alors que l’Algérie joue sa qualification pour le Mondial 2026 dans un climat d’incertitude autour de certains de ses joueurs-clés.
Bessa N
