Sellal rassure les Algériens : Tous les acquis sociaux seront maintenus

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Avec un langage franc et direct, le Premier ministre Abdelmalek Sellal a tenu à rassurer les citoyens quant aux engagements pris par le gouvernement, en affirmant que les acquis sociaux seront maintenus et que la politique de l’Etat vis-à-vis des couches défavorisées ne sera pas affectée par les mesures contenues dans la loi de finances 2017.

Sellal, qui était «invité spécial» de la Télévision nationale mercredi dernier, a indiqué que la stratégie des pouvoirs publics dans le domaine économique s’articulait autour du changement du mode économique de manière à libérer l’économie nationale de la dépendance aux hydrocarbures, rassurant que la rationalisation des dépenses n’affectera pas les acquis sociaux. «La stratégie des pouvoirs publics à l’horizon 2019 est claire : le pétrole ne constituera plus l’unique source de richesse et nous aspirons à changer de modèle économique et à diversifier l’économie nationale», a soutenu le Premier ministre, assurant que ce changement «dicté par le recul, depuis 2014, des prix du pétrole n’induira aucun retour sur les acquis sociaux». «Les dispositions de la loi de finances 2017 ont pour objet de réaliser un saut qualitatif en matière de développement socioéconomique», a ajouté  Sellal qui a réaffirmé «la détermination des pouvoirs publics à maintenir la vocation sociale de l’Etat» soulignant que l’année 2017 «ne connaîtra aucun problème et que la situation socio-économique restera normale». «Il n’est pas question d’austérité mais de rationalisation des dépenses, le but étant de parvenir à une économie émergente à l’horizon 2019», a-t-il martelé. «Les transferts sociaux passeront de 1.300 milliards de dinars en 2016 à 1.630 milliards en 2017», a insisté Sellal avant de poursuivre qu’ «en dépit de la chute vertigineuse des prix de pétrole, les conditions de vie des Algériens ne se sont pas détériorées». Concernant le front social, le Premier ministre a fait état d’une légère hausse des prix du carburant induisant une réduction de la consommation une conséquence positive, précisant, toutefois que les prix du diesel n’ont pas été augmentés afin de ne pas impacter les tarifs de transports et des produits agricoles. L’année 2017 connaîtra une abondance des marchandises et une importante dynamique économique, a-t-il rassuré, insistant qu’«il n’y aura aucun recul par rapport soutien des prix de produits de base destinés aux citoyens». Les prix de plusieurs produits de consommation -agricoles notamment- n’ont pas beaucoup changé ces dernières années, hormis ceux d’importation, a fait remarquer Sellal qui a mis en garde contre la fraude commerciale, avertissant à cet égard que les autorités publiques veillaient sur la santé des citoyens tout en œuvrant à préserver son pouvoir d’achat. Pour ce qui est des salaires, le Premier ministre a affirmé qu’il n’était pas possible de procéder à une augmentation de ces derniers. «Nous avons proposé à des institutions de procéder, sans aucune contrainte, à des réductions de salaires de leurs fonctionnaires. Certaines ont répondu favorablement», s’est-il félicité avant d’annoncer que la Caisse nationale d’assurances sociales (CNAS) «se solidarisera avec la Caisse nationale des retraites (CNR) pour combler le déficit afin de couvrir les pensions de retraite en 2017». Quelque 300 917 unités de logements ont été distribuées en 2016, en attendant la réception en 2017 d’au moins 300 000 unités, toutes formules confondues, a estimé le Premier ministre. «Je rassure les Algériens que le gouvernement ne renoncera pas à la politique de soutien social, à laquelle nous avons alloué une enveloppe de 18 milliards de dollars», a souligné Sellal, précisant que «les projets lancés dans les domaines de l’Education, l’Habitat et l’Enseignement supérieur ne seront pas suspendus». Et d’ajouter : «Le rôle de l’Etat consiste à consacrer la justice sociale, à prendre en charge les catégories vulnérables et démunies et celles au faible et moyen revenus». A une question sur la possibilité de concrétiser le système de subvention ciblée destiné exclusivement aux catégories au faible revenu, Sellal a indiqué qu’«il s’agit là du mode idéal exigeant une administration organisée et des élus qualifiés».

La politique de soutien aux agriculteurs en matière de production céréalière actuellement en vigueur, en sus de l’exclusion du Sud de l’augmentation des tarifs d’électricité, constitue l’étape précédant l’adoption du système de subvention ciblée. Concernant l’emploi, le Premier ministre a indiqué que «le taux de chômage a baissé à  9,9%, rappelant la création 734 000 micro-entreprises dans les différentes formules de l’emploi. Evoquant les facilitées destinés à l’investissement, le Premier ministre a affirmé une amélioration du financement bancaire des entreprises, le montant des crédits ayant atteint près de 5.000 milliards de dinars en 2015 est passé à 9.000 milliards de dinars en 2016.

Les crédits accordés aux entreprises économiques devraient atteindre 11.400 milliards de dinars en 2017, ce qui dénote «une amélioration dans le financement de l’économie, en dépit des problèmes de liquidités». Il a, en outre, insisté sur la nécessité de lutter contre la bureaucratie, à travers l’allégement des dossiers administratifs et le recours à la numérisation de l’administration, notamment en termes de procédures d’investissement. Concernant les efforts de diversification de l’économie nationale visant à faire de cette dernière une économie émergente à l’horizon 2019,  Sellal a indiqué que l’Algérie a réalisé une avancée considérable dans plusieurs filières de l’industrie, à l’instar de l’industrie automobile, la sidérurgie et les matériaux de construction, affirmant que l’objectif est d’investir les marchés extérieurs notamment africains. «Le secteur de l’automobile a connu une forte dynamique au cours des deux dernières années. Outre l’exportation des véhicules, on pourra exporter également un produit industriel militaire algérien, a affirmé Sellal qui a souligné l’existence de négociations sur des projets de partenariat entre Sonatrach et des sociétés émiraties et saoudiennes dans le domaine de la pétrochimie. Concernant la dette,  Sellal a ajouté qu’elle est estimée actuellement à trois milliards de dollars, ajoutant qu’il s’agit essentiellement de dettes d’entreprises privées et non pas de dettes publiques. Au cas où l’Algérie recourrait à l’emprunt extérieur en 2017, il sera destiné à des projets précis tels que le Port du Centre.