Santé bucco-dentaire et fonctions cognitives: Un lien insoupçonné avec la maladie d’Alzheimer 

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La maladie d’Alzheimer pourrait-elle être favorisée par une infection des gencives ? Si cette hypothèse peut sembler surprenante, plusieurs études scientifiques ont mis en évidence une corrélation entre certaines infections et le développement de cette pathologie neurodégénérative.

Cette découverte ouvre de nouvelles perspectives sur les origines possibles d’Alzheimer et pourrait orienter la recherche vers des approches innovantes en matière de prévention et de traitement.  Depuis plusieurs années, des travaux scientifiques ont exploré l’influence des infections sur le développement de la maladie d’Alzheimer. Plusieurs agents pathogènes, notamment des virus comme ceux de l’herpès, des flavivirus (Zika, Dengue, encéphalite japonaise), le VIH, les virus de l’hépatite, le SARS-CoV-2, le virus Ljungan, l’Influenza A et le virus de la maladie de Borna, ont été associés à un risque accru de développer cette affection.  En 2019, une étude parue dans la revue Science Advances a mis en avant un lien encore plus spécifique entre la maladie d’Alzheimer et une infection bactérienne des gencives. L’équipe dirigée par le microbiologiste Jan Potempa, de l’Université de Louisville, a identifié la présence de Porphyromonas gingivalis, la bactérie responsable de la parodontite chronique, dans le cerveau de patients atteints d’Alzheimer. Cette découverte renforce l’hypothèse selon laquelle une infection bucco-dentaire pourrait être un facteur contribuant au développement de la maladie.  Ces recherches ont également ouvert la voie à des pistes thérapeutiques prometteuses. Un composé mis au point par l’entreprise COR388 a démontré son efficacité lors d’expériences menées sur des souris. Ce traitement a permis de réduire la charge bactérienne d’une infection cérébrale à P. gingivalis, tout en limitant la production de plaques amyloïdes et l’inflammation neurologique, deux marqueurs caractéristiques d’Alzheimer.   « Il est essentiel d’explorer toutes les pistes possibles pour mieux comprendre et combattre des maladies comme Alzheimer », a déclaré David Reynolds, directeur scientifique de Alzheimer’s Research.  Si la possibilité d’une origine infectieuse de la maladie d’Alzheimer constitue une avancée majeure, elle nécessite encore des investigations approfondies. La complexité des interactions entre infections et neurodégénérescence reste un défi scientifique, mais ces recherches ouvrent des perspectives inédites pour mieux prévenir et traiter cette pathologie qui touche des millions de personnes à travers le monde.

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