Sahara Occidental: Le Polisario accuse  le Maroc et ses alliés d’entraver  le règlement du conflit

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Le front Polisario et les médias algériens ont amputé  la récente démission de l’envoyé personnel du Secrétaire Général de l’ONU pour la Sahara, Horst Köhler, à la France, aux Etats-Unis, à l’Union Européenne et bien entendu au Maroc, qu’il accuse tous, d’être à l’origine des manœuvres qui s’abat sur la cause sahraouie.

Refusant d’admettre les derniers revirements diplomatique  dans le conflit du Sahara, les dirigeants du Polisario et leurs partisans accusent directement  le Maroc et ses alliés de la démission de Köhler qui a quitté officiellement ses fonctions pour «raison de santé».

Par la voix de M’hamed Kheddad, son coordonnateur auprès de MINURSO,  le Polisario tout en admettant que l’émissaire de l’ONU avait bien démissionné pour des problèmes de santé, accuse la France d’avoir «carrément saboté» le travail de Köhler et d’être à l’origine de son départ précipité.

Il affirme  également preuve à l’appui, que le médiateur onusien butait sur des «obstacles» dressés aux Nations unies, notamment par Paris et Washington.

Même l’Union européenne n’a pas échappé aux critiques  du responsable sahraoui qui accuse là aussi la France d’avoir «pesé de tout son poids» pour la conclusion des nouveaux accords agricole et de pêche avec le Maroc.

Au Conseil de sécurité, il a souligné que , les efforts de l’émissaire de l’ONU ont été sabotés par la France et les Etats-Unis qui ont privé Köhler d’un soutien unanime du Conseil de sécurité «en plus du travail de sape méthodique mené par le Maroc pour empêcher que l’Union africaine joue son rôle dans le résolution de ce conflit».

Tout récemment, lors d’une conférence organisée en Algérie par le Parlement de la société civile africaine a l’occasion la Journée de l’Afrique, les représentants du Polisario ont mentionné  le fait que le Maroc continue à rejeter toute implication de l’UA dans le processus de règlement du conflit du Sahara.

Tout en condamnant l’attitude du Maroc, L’ambassadeur» du Polisario à Alger, Abdelkader Taleb Omar a fait table rase sur la pertinente décision adoptée en juillet 2018 à Nouakchott, par le 31ème sommet africain qui avait reconnu l’exclusivité de l’ONU dans le traitement de la question Saharaouie en limitant son rôle à «un soutien efficace aux efforts conduits par les Nations unies».

Dans son plaidoyer, Taleb Omar a aussi sciemment oublié de mentionner que République sahraouie n’est plus encore reconnue et soutenue par tous les pays  africains .

De son côté, l’Union européenne a fait fi des résolutions de l’Onu sur la Sahara Occidental en renouvelant ses accords agricole et de la pêche avec le Maroc en les étendant aux provinces sud du Royaume, ce qui constitue une  grave à l’autonomie du Sahara Occidental.

Des accords illégaux défendus au détriment de la légalité internationale

La démission de l’envoyé spécial de l’ONU au Sahara occidental, Horst Kohler, n’est pas liée uniquement aux problèmes de santé, mais résulte de la « complicité flagrante » de la France avec  l’occupant marocain et « l’irresponsabilité » du Conseil de sécurité à résoudre ce conflit, ont souligné des diplomates sahraouis regrettant le départ précipité de l’émissaire onusien.

Le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek, a affirmé que l’envoyé de l’ONU au Sahara Occidental, Horst Kohler s’est retrouvé dans une position politique, morale et psychologique qui le poussait à se retirer de sa mission à cause de la « complicité flagrante » de la France avec l’occupant marocain et « l’irresponsabilité » du Conseil de sécurité à résoudre ce conflit vieux de 45 ans.

« La prochaine bataille n’est pas de savoir qui sera le prochain envoyé personnel de l’ONU au Sahara occidental, mais celle de voir le Conseil de sécurité assumer ses responsabilités pour imposer la légitimité internationale comme seule solution au conflit », a souligné M. Ould Salek, dans une déclaration à la presse.

Indépendamment de la raison de santé invoquée comme une des cause du départ de M. Kohler, le chef de la diplomatie sahraouie a soutenu qu’il existe bien des faits « irréfutables » prouvant que l’envoyé personnel des Nations unies est parvenu à la même conviction que celles de ses prédécesseurs, James Baker et Christopher Ross, que la mission de la MINURSO devant aboutir au respect des engagements pris en 1991 pour organiser le référendum sur l’autodétermination du peuple sahraoui, est confrontée au « refus franc » est « fermement affiché » par la France et à « l’échec » du Conseil de sécurité à résoudre le conflit ».

« Dans certaines régions, il y a des ingérences, y compris par la guerre, pour imposer la démocratie et le respect de la légitimité du droit international et des droits de l’Homme. Dans d’autres cas, le contraire est vrai. Le peuple sahraoui est empêché d’exercer son droit inaliénable à l’autodétermination en violation flagrante de toutes les lois, législations, conventions et résolutions », a déploré le chef de la diplomatie sahraouie.

Dans le même ordre d’idées, le coordonnateur sahraoui auprès de la Mission  des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) et membre du secrétariat national du Front Polisario, M’hamed  Kheddad, a assuré que Horst Kohler a démissionné en raison des « pressions » exercées par la France sur l’envoyé spécial de l’ONU, affirmant que « Paris  a carrément saboté le travail de Horst Kohler ».

S’exprimant dans un entretien à l’agence russe Sputnik, M. Kheddad a  indiqué qu’en plus de la raison de santé évoquée par l’ex-président allemand dans sa lettre de démission, le diplomate onusien rencontrait  aussi des « obstacles, dressés notamment par Paris et Washington ».

« (…) Il faut bien signaler que depuis sa nomination au poste d’envoyé personnel du secrétaire général de l’Onu, beaucoup d’obstacles ont été érigés  sur sa route », a fait savoir le responsable sahraoui, rappelant dans ce sillage que le diplomate onusien avait toutes les qualités et les compétences nécessaires pour réussir sa mission, notamment son expérience diplomatique ainsi que sa connaissance du continent africain et de ses problèmes.

M. Kheddad a signalé, toutefois, que dès sa prise de fonction, l’ex président allemand avait rencontré beaucoup d’entraves dans l’accomplissement de sa mission notamment aux Nations unies et à l’Union européenne, dressées, a-t-il précisé, par la France qui ne voulait pas que le mandat de la Minurso soit réduit à six mois.

« C’est aussi la France qui a pesé de tout son poids pour que l’Union européenne signe de nouveaux accords incluant illégalement les territoires du Sahara occidental occupés (accord d’association UE-Maroc et l’accord d’agriculture et de pêche UE-Maroc, ndlr) en violation flagrante des décisions de la Cours de justice de l’Union européenne (CJUE) (les arrêtés de 2015, 2016 et 2018) », a souligné, en outre, le coordinateur sahraoui  auprès de la Minurso, alors que le Sahara occidental et les eaux qui lui sont adjacentes ne faisaient pas partie du territoire du Royaume du Maroc.

L’ambassadeur de la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD) en Algérie, Abdelkader Taleb Omar, a, quant à lui, assuré que les circonstances de la démission de Horst Kohler ont démontré que « le Conseil  de sécurité n’a pas pris suffisamment de mesures pour amener le Maroc à se conformer aux résolutions onusiennes ».

Intervenant lors d’une conférence organisée par le Parlement africain de  la société civile, sous le thème « le Sahara occidental, dernière colonie en  Afrique », en célébration de la Journée de l’Afrique, l’ambassadeur sahraoui a mis en garde contre le vide que laissera M. Kohler, auquel le Front  Polisario rend hommage pour ses sincères efforts en vue de créer la dynamique imprimée aux négociations.

Le régime marocain se venge des journalistes qui dévoilent ses graves  violations

La Commission  nationale sahraouie des droits de l’homme (CONASADH) a condamné les  atteintes par le régime marocain aux droits de l’Homme et aux libertés  publiques dans les régions occupées du Sahara Occidental, « verrouillées d’une main de fer devant les militants des droits de l’Homme, les  

observateurs et les journalistes sahraouis et internationaux, pour éviter  que ne soit dévoilés son vrai visage et ses graves violations ».

Dans un communiqué rendu public mardi, la CONASADH a exhorté la communauté  internationale à mettre en place un mécanisme onusien de surveillance des droits de l’Homme et à consigner dans des rapports les atteintes continues  aux droits des Sahraouis dans les territoires occupés de leur pays.

Face aux violations flagrantes de la légalité internationale, la CONASADH appelle avec instance le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme (HCDH) à accélérer la création d’un mécanisme onusien indépendant  ou à l’élargir les prérogatives de la Minurso en vue d’assurer la protection et la surveillance des droits de l’Homme dans les territoires  occupés du Sahara Occidental et à dresser des rapports y afférents, souligne le communiqué.

Par ailleurs, la CONASADH a dénoncé les interdictions imposées par  l’occupant aux associations sahraouies en matière d’organisation d’activités en faveur de la protection des droits de l’Homme et aux  observateurs et journalistes internationaux pour l’accès aux territoires occupés du Sahara Occidental.

La Ligue pour la protection des détenus sahraouis dans les prisons  marocaines (LPPS) avait fait état auparavant de son interdiction par les  autorités marocaines, pour la deuxième fois, d’organiser les actions de son  programme du Ramadhan dans les prisons marocaines, et ce dans le cadre de la politique coloniale de transgression des droits de l’homme dans les  territoires sahraouis occupés.

D’autre part, la CONASADH a exprimé sa solidarité aux avocats expulsés par  les autorités de l’occupant marocain et à la journaliste Nouzha Al Khaledi poursuivie pour des chefs d’accusations « fabriqués de toutes pièces par la  justice marocaine, érigée en machine de représailles contre les

journalistes sahraouis qui dévoilent le vrai visage du régime marocain, et  ses graves violations des droits de l’homme », affirmé le communiqué.

En conclusion, le CONASADH a affiché sa solidaire avec tous les détenus  politiques sahraouis dans les geôles marocaines, appelant le gouvernement marocain à la libération immédiate et inconditionnelle de tous les  activistes et détenus politiques et des 150 prisonniers de guerre et à lever le voile sur le sort des disparus sahraouis.                                                                              

Violation des droits de l’homme dans les prisons marocains

La Ligue pour la protection des  prisonniers sahraouis dans les prisons marocaines (LPPS) a condamné jeudi  l’arrestation arbitraire de son président, membre du groupe Gdeim Izik, Abderrahmane Zayou, exigeant l’intervention urgente d’organisations  internationales pour faire pression sur l’Etat marocain afin qu’il renonce aux mesures d’expulsion et de déplacement illégales.

Le LPPS a, dans un communiqué publié pour l’occasion, expliqué que « les  autorités d’occupation marocaines ont arbitrairement expulsé le président  de la Ligue pour la protection des prisonniers sahraouis dans les prisons marocaines (LPPS) le 29 mai 2019, le responsable du parti politique  

sahraoui et membre du groupe Gdeim Izik, Abderrahmane Zayou, travail à la  Délégation du logement à El Ayoun occupée vers la ville de Kalaat Sraghna au centre du Maroc ».

« Cette mesure arbitraire intervient quelques jours après que les autorités  d’occupation marocaines aient interdit l’organisation de la (Plate-forme du ramadan) par la Ligue pour la protection des prisonniers sahraouis au siège  de l’ASVDH. La même mesure intervient également après l’expulsion

arbitraire du vice-président de la même organisation, Hasanna Douihi, vers  la ville de Boujdour occupée », a souligné la Ligue, soutenant que « ces faits révèlent lÆintention de vengeance des autorités d’occupation  marocaines vis-à-vis des activistes sahraouis qui défendent le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui ».

A la Ligue pour la protection des prisonniers sahraouis dans les prisons  marocaines, « nous dénonçons la politique systématique d’expulsion et de déplacement arbitraires menée par l’occupation marocaine à l’encontre de  militants sahraouis, et nous exprimons notre solidarité inconditionnelle avec les victimes de cette politique qu’Abderrahmane Zayou fut la dernière  d’elles. »

La Ligue a tenu à exprimer sa « solidarité inconditionnelle avec le  président de la Ligue et toutes les victimes de la politique d’expulsion et  de déplacement et toutes les victimes de la politique d’expulsion et de déplacement », exigeant « l’intervention urgente d’organisations  internationales pour faire pression sur l’Etat marocain afin qu’il renonce aux mesures d’expulsion et de déplacement illégales ». « Notre adhésion à tous les moyens légaux pour lutter contre les procédures  illégales d’occupation marocaine », a conclu la LPP.

    Ahsene Saaid/ SPS