L’expert en questions sécuritaires et stratégiques, Ahmed Mizab, a estimé, hier, à Boumerdès, que la force pressante engendrée par la puissance douce constitue actuellement le seul véritable mécanisme réaliste susceptible d’obliger l’occupant marocain à revenir à la table des négociations avec les Sahraouis, et de mettre fin au statu quo caractérisant la cause depuis un certain temps.
Dans une communication sur les enjeux de la question du Sahara occidental dans le contexte international et régional, animée au titre des travaux de la 8e université d’été des cadres du Front Polisario et de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), le Dr Mizab a souligné l’impératif d’adopter une stratégie de combat basée sur la puissance douce, en tant que moyen de pression diplomatique pour affronter la politique de l’occupant marocain, qui, lui, gère la crise par l’intrigue et la manipulation. Le conférencier, également président de la Commission algéro-africaine pour la paix et la réconciliation, considère que la puissance douce est une véritable arme, que les Sahraouis se doivent d’exploiter à bon escient, en vue de gagner l’opinion publique internationale et la mobiliser au profit de leur cause. Il a cité parmi les alternatives offertes par cette puissance douce, la force de négociation en s’appuyant sur une armée d’informaticiens et d’hommes de presse susceptibles de faire la promotion de la cause sahraouie auprès des diplomates et des élites mondiales. Il faut, aussi, gagner la bataille du pillage des ressources sahraouies en y mettant un terme, car il s’agit d’un enjeu d’importance dans le contexte socio-économique actuel a indiqué le Dr Mizab, appelant, également, le peuple sahraoui à batailler sur le front des Droits de l’Homme, car c’est un facteur de pression, qui peut jouer en faveur de sa cause.
A son tour, le Dr Omar Seddouk (conférencier en droit international à l’université de Tizi-Ouzou) a rappelé dans sa communication intitulée Droit des peuples à l’autodétermination dans le droit international : cas du peuple sahraoui, l’échec depuis plus de 50 ans de toutes les tentatives d’application du droit à l’autodétermination dans le territoire du Sahara occidental. Après avoir soutenu l’inscription du règlement du conflit sahraoui par référendum au titre des questions de Droit international au volet du règlement pacifique des conflits mondiaux et de l’application du droit des peuples à l’autodétermination, il a souligné l’engagement fait par tous les Etats d’appliquer les résolutions de l’article 38 du Statut de la Cour permanente de justice internationale portant sur les principes généraux du droit dans la jurisprudence internationale. Déplorant que les entraves faites par le régime marocain à la cause sahraouie aient retardé l’application de telles résolutions, il a affirmé le devoir qui incombe (légalement) au Conseil de sécurité des Nations unies de prendre des mesures immédiates pour consacrer l’application véritable du droit des peuples à l’autodétermination.
Le Dr Mesbah Menas (université d’Alger) a, pour sa part, évoqué dans sa communication sur les mutations mondiales et territoriales et leur impact sur l’avenir de la question sahraouie, les changements accélérés survenant actuellement tant dans le droit international, que la situation mondiale, ainsi que leur impact (positif ou négatif) sur le Monde arabe, dont le Sahara occidental. Il a appelé les Sahraouis à s’adapter à ces données transitoires en les exploitant à leur profit, tout en tirant profit du jeu des équilibres entre les puissances mondiales, qui sont actuellement en état de reconstitution.