L’envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, Horst Köhler, effectuera une visite aux camps de réfugiés sahraouis les 18 et 19 octobre, sa première dans la région depuis sa nomination en septembre dernier, a annoncé, ce vendredi, l’ambassade de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) à Alger. Ce sera la première visite de Kohler dans la région, depuis sa nomination en septembre par le secrétaire général, Antonio Guterres comme son envoyé personnel au Sahara occidental, en remplacement de Christopher Ross. L’émissaire onusien pour le Sahara occidental avait, rappelle-t-on, exprimé son intention de se rendre prochainement dans la région afin de relancer le processus de paix, après cinq années de gel, dû aux blocages marocains.
Le représentant du Front Polisario auprès de l’ONU, Ahmed Boukhari, avait réitéré, la semaine dernière, à New York, à la quatrième commission de l’ONU chargée de la décolonisation, l’engagement ferme de la partie sahraouie à coopérer avec le nouvel émissaire Horst Köhler, attendu dans la région en vue de relancer le processus onusien. «Notre position a été constante, claire et transparente. C’est la position des Nations unies et de l’Union africaine concernant une question de décolonisation, régie par le principe de l’autodétermination», a-t-il ajouté. Le Front Plisario avait d’ores et déjà exprimé, lors de la prise de fonction du nouvel émissaire onusien le 8 septembre à New York, sa volonté de coopérer avec Köhler pour le succès de sa mission, appelant les Nations unies à accélérer la solution juste et définitive de la question du Sahara occidental à travers le respect du droit inaliénable des Sahraouis à l’autodétermination et à l’indépendance et la mise en œuvre de la dernière résolution (2351) du Conseil de sécurité de l’ONU. Köhler, ancien président allemand, a tenu plusieurs réunions et consultations dans l’objectif de relancer les négociations entre le Front Polisario et le Maroc. Il s’était, notamment entretenu avec une délégation du Front Polisario, conduite par le coordinateur sahraoui avec la Minurso, M’hamed Khedad, des perspectives du processus onusien au Sahara occidental. Le nouvel émissaire qui succède à Christopher Ross devrait présenter son premier rapport sur le Sahara occidental dans un délai de six mois. Le chef de l’ONU a promis, en avril dernier, de relancer les négociations, à l’arrêt depuis 2012, avec «une nouvelle dynamique». Inscrit depuis 1966 sur la liste des territoires non autonomes, donc éligible à l’application de la résolution 1514 de l’Assemblée générale de l’ONU portant déclaration sur octroi de l’indépendance aux pays et peuple coloniaux, le Sahara occidental, dernière colonie d’Afrique, est occupé par le Maroc depuis 1975, soutenu par la France. Mohamed Salem Ould Salek : «Il n’y aura pas de Sommet UA-UE à Abdidjan sans la RASD» La République arabe sahraouie démocratique (RASD) sera présente au Sommet Union africaine-Union européenne (UA-UE) prévu les 29 et 30 novembre prochain à Abidjan (Côte d’Ivoire), au même titre que tous les Etats membres de l’UA, sinon il n’y aura pas de Sommet entre l’UA et l’UE, a déclaré, mercredi, à Alger, le ministre des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek.
«La RASD participera au prochain Sommet UA-UE, sur un pied d’égalité avec l’ensemble des Etats membres de l’UA», a insisté Ould Salek dans une déclaration à l’APS en marge d’une conférence de presse qu’il a animée à Alger. «Actuellement, le Maroc, avec la complicité de la France, est en train de tout faire pour bloquer la participation de la RASD à la réunion de partenariat entre l’UA et l’UE prévu prochainement dans la capitale ivoirienne, mais ce sera un autre échec qu’il va essuyer», a-t-il prévenu. Pour étayer ses propos, le ministre sahraoui a cité l’échec des tentatives marocaines visant à écarter la délégation sahraouie lors du 4e Sommet UA-Monde arabe, tenu novembre 2016 à Malabo (Guinée équatoriale), du 29e Sommet de l’UA, en juillet à Addis-Abeba, en Ethiopie», ou plus récemment encore lors le Sommet UA-Japon. Invité par la presse à commenter la récente déclaration du ministre des Affaires étrangères Français, Jean-Yves Le Drian, au sujet du prochain Sommet UA-UE, qui avait dit au cours d’une conférence de presse : «Nous voulons une solution de consensus et que seuls les Etats souverains participent à cette réunion de partenariat UA-UE», le chef de la diplomatie sahraouie a souligné que «le fait d’aller dans le sens de la confusion, que le Maroc veut créer, c’est justement montrer la complicité de la France». S’interrogeant sur le «consensus» dont parle le ministre français, Ould Salek a expliqué qu’«étant donné que l’UA se réunit avec l’UE c’est une décision conjointe de deux organisations», ajoutant qu’il ne s’agit pas là d’«un consensus». Le consensus, pour Ould Salek, est que «les deux organisations doivent se respecter, elles sont égales, l’UE a ses membres et l’UA a les siens aussi, aucune de ces deux organisations ne doit dire à l’autre d’exclure un de ses membres». Outre les entraves qu’elle a toujours mises et continue à mettre au niveau du Conseil de sécurité pour empêcher l’application des résolutions des Nations unies relatives au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, «la France exerce, à présent, des pressions sur la Côte d’Ivoire et sur les instances de l’UA afin de -virerune décision de l’UA qui consiste à faire respecter le droit de tous les Etats membres de l’Union africaine à participer à la réunion de partenariat», a ajouté le ministre. «C’est la France qui fait en sorte que soit transgressée la décision de la Cour de justice de l’UE (CJUE) qui avait établi le 21 décembre 2016 que le Sahara occidental est un territoire distinct et séparé du Maroc et que, par conséquent, les dispositions liant le Maroc à l’UE en vertu d’un accord agricole ne sont pas applicable aux produits issus de ce territoire non autonome», a encore argumenté le chef de la diplomatie sahraouie. «C’est cette même France, pays des Droits de l’Homme, qui s’oppose également à l’extension du mandat de la (mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental) Minurso à la surveillance des Droits de l’Homme», a-t-il regretté. L’UE et l’UA se sont accordées sur la relabellisation du prochain Sommet entre Européens et Africains, prévu la fin novembre prochain «sommet UEUA». Une importante délégation de l’UA, composée de plusieurs hauts responsables, dont le vice-président de la Commission de l’UA, Thomas Kwesi Quartey, et la présidente du Comité des représentants permanents auprès de l’UA (Corep), Sidibe Fatoumata Kaba, a séjourné du 14 au 16 septembre 2017 à Bruxelles. Durant ce séjour, la délégation de l’UA a tenu, dans le cadre des travaux du comité conjoint chargé de préparer le 5e Sommet UE-UA, des réunions de travail avec le Groupe africain des ambassadeurs à Bruxelles et a eu des entretiens avec de hauts responsables du Service européen pour l’action extérieure (SEAE), dont la secrétaire générale du SEAE, Helga Schmid. La délégation de l’UA a rappelé à cette occasion à la partie européenne que la question du format du prochain sommet UE-UA a été tranchée suite aux décisions adoptées par les chefs d’Etat africains, et que, par conséquent, le format de cette rencontre comprendra l’intégralité des pays représentés au sein de l’UA. La délégation de l’UA a précisé à ce titre que des invitations pour participer audit sommet seront envoyées aux 55 Etats membres de l’UA. Les représentants du SEAE ont fait savoir à leurs interlocuteurs africains que l’UE s’en tiendra à la position exprimée par la délégation de l’UA. Durant cette réunion ministérielle, la diplomatie marocaine avait essuyé un cuisant échec, suite à la mobilisation des pays africains, en s’efforçant d’empêcher de manière irrespectueuse et inconvenante la participation de la RASD à cette réunion, rappelle-t-on. La 4e commission de l’ONU réaffirme le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination La 4e commission de l’Organisation des Nations unies chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation a adopté un projet de résolution réitérant le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. La 4e commission s’est félicitée «des efforts déployés par le secrétaire général et son envoyé personnel (pour parvenir) à une solution politique qui soit mutuellement acceptable et assure l’autodétermination du peuple du Sahara occidental», souligne le projet de résolution qui rappelle la responsabilité de l’ONU à l’égard du peuple sahraoui. La commission de la décolonisation a réitéré «le droit inaliénable de tous les peuples à l’autodétermination et à l’indépendance, conformément aux principes énoncés dans la Charte des Nations unies et dans sa résolution 1514 du 14 décembre 1960, qui contient la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux». Le projet de résolution, adopté sans vote, a également réaffirmé le mandat du Comité des 24 concernant la décolonisation du territoire du Sahara occidental, désavouant l’ambassadeur du Maroc auprès de l’ONU, Omar Hillal, qui voulait le remettre en cause en prétendant faussement que le règlement du conflit au Sahara occidental était l’apanage du Conseil de sécurité. La 4e commission a prié, à ce titre, le comité spécial de décolonisation, dit Comité des 24, de continuer à suivre la situation au Sahara occidental et de lui présenter un rapport sur la question à sa 73e session. La Commission a invité le secrétaire général à lui présenter, à sa 73e session, un rapport sur l’application de la présente résolution.