Le retrait des Etats-Unis d’un traité encadrant les armes nucléaires, conclu avec la Russie pendant la Guerre froide, est motivé par leur « rêve » de dominer seuls le monde, a dénoncé dimanche une source au ministère des Affaires étrangères russe. « La motivation principale est le rêve d’un monde unipolaire.
Deviendra-t-il réalité? Non », a déclaré cette source citée par l’agence de presse gouvernementale RIA Novosti. Washington « se rapprochait de cette étape depuis plusieurs années en détruisant délibérément et pas à pas la base de cet accord », a affirmé la source du ministère russe des Affaires étrangères, citée par les trois principales agences de presse russes. « Cette décision entre dans le cadre de la politique américaine de retrait des accords internationaux légaux qui lui donnent autant de responsabilité qu’à ses partenaires et fragilise donc l’idée de sa propre exception », a poursuivi cette source. Le retrait américain « est le deuxième plus gros coup porté contre tout le système de stabilité mondiale », a affirmé un sénateur russe, Alexeï Pouchkov, le premier étant le retrait américain en 2001 du traité ABM sur les missiles antibalistiques. « Et encore une fois, ce sont les Etats-Unis qui prennent l’initiative de dissoudre l’accord », a-t-il poursuivi sur Twitter. Donald Trump a fait cette annonce alors même que son conseiller à la Sécurité nationale, John Bolton, s’était rendu à Moscou samedi pour « poursuivre » le dialogue controversé entamé en juillet entre le président des Etats-Unis et son homologue russe Vladimir Poutine. Le conseiller, connu pour ses positions fermes, avait notamment prévu d’y rencontrer le ministre russe de Affaires étrangères Sergueï Lavrov et le secrétaire du Conseil de sécurité Nikolaï Patrouchev. Selon le Guardian, c’est M. Bolton lui-même qui fait pression sur le président américain pour un retrait du traité INF. C’est aussi lui qui bloque toute négociation pour une extension du traité New Start sur les missiles stratégiques, qui arrive à expiration en 2021 et que Moscou cherche à prolonger. Le président américain avait promis avant son élection de renouer de meilleures relations avec la Russie. En juillet, Donald Trump s’était montré extrêmement conciliant à l’égard de son homologue russe Vladimir Poutine lors d’une conférence de presse commune à Helsinki, après leur premier sommet bilatéral en Finlande. Le 11 novembre, les deux présidents se retrouveront à Paris pour les commémorations de la fin de la Première guerre mondiale.






