Décidément, la CAF aime jouer avec les dates particulièrement quand il s’agit du calendrier de la CAN. C’est la troisième fois de suite que la plus grande compétition africaine est reportée pour une raison ou pour une autre.
La CAN 2025 au Maroc sera, donc, décalée de plusieurs mois, après la CAN 2021 au Cameroun (décalée à janvier-février 2022 à cause de la pandémie de la Covid-19) et la CAN 2023 en Côte d’Ivoire (repoussée à janvier-février 2024 en raison d’une forte pluviométrie l’été dans le pays). Cette fois, elle aura lieu à cheval sur deux années civiles, avec le début de la phase des poules le 21 décembre 2025, alors que la finale se tiendra le 18 janvier 2026. Une période inédite, car habituellement, la CAN se déroulait entre janvier et février. Mais il faut savoir que l’édition au Maroc était initialement programmée pour l’été 2025. Les dirigeants de la CAF ayant donné leur aval, mais c’était avant l’intervention du boss du football mondial, Gianni Infantino qui ne voulait pas qu’il y ait un chevauchement ou un embouteillage entre sa Coupe du monde des clubs, prévue à la même période de l’année, et la CAN. Est-ce à dire que la CAN est dévalorisée par rapport à la nouvelle compétition que compte lancer Infantino ? La réponse est facile à deviner, puisqu’elle se trouve dans le report de la CAN, officialisé, ce vendredi, lors d’une visioconférence du comité exécutif de la CAF. Plus qu’un souhait de la Fifa, c’est un ordre que les vassaux d’Infantino ont dû exécuter. Ils n’avaient pas vraiment le choix, eux qui ont un fil à la patte et dont la nomination dans les hautes sphères de la CAF a été orchestrée par le patron de la Fifa en personne. Aujourd’hui, ils lui sont redevables. On pense notamment au Président Patrice Motsepe et son acolyte, l’homme de toutes les intrigues, Faouzi Lekjaâ. S’ils n’ont pas de compte à rendre à personne au niveau africain, Motsepe et Lekjaâ restent néanmoins au service de leur parrain Infantino. Un triumvirat qui a signé un pacte secret lors de l’élection de l’homme d’affaires sud-africain à la tête de la CAF. Du coup, les grosses décisions concernant le football africain se prennent à Zurich. Cela dit, quelles sont les conséquences de ce changement de calendrier de la CAN par rapport aux sélections ? Sachant que la Coupe d’Afrique des nations se disputera quelques mois avec le Mondial 2026, il faut s’attendre à ce que les neuf équipes africaines, voire les dix, qualifiées à la Coupe du monde, jouent la CAN avec le frein à main, préférant se réserver au rendez-vous planétaire de football. Il y a lieu de penser aussi que des clubs européens ne seront pas du tout ravis de libérer leurs joueurs africains au début de mois de décembre en pleine compétition. Mais ce problème est récurrent et se pose à chaque CAN qui se dispute en hiver. Néanmoins, il aurait pu être évité si la compétition africaine s’était tenue durant l’été comme prévu initialement. Mais Infantino n’en a cure, la priorité pour lui c’est le Mondial des clubs. Le fait du prince.
Ali Nezlioui
