Pour accroître ses exportations l’Algérie entend développer le projet du gazoduc trans-saharien NIGAL, d’une longueur de 4128 kilomètres (qui suppose la résolution du conflit au Niger) et d’une capacité annuelle de trente milliards de mètres cubes. et également le projet de Galsi, via la Sardaigne et la Corse, gelé depuis 2012 et qui annonçait alors une capacité de 8 milliards de mètres cubes gazeux pour un investissement de 3 milliards de dollars, cout de 2012, devant être relié à la Corse (cf. conférence du Pr A.Mebtoul à la CCI de Corse et son déplacement en Sardaigne pour défendre ce projet).
Le quatrième axe est lié au développement des énergies renouvelables combinant l’Énergie hydraulique, l’’Énergie éolienne, l’Énergie solaire.(3000 heures de soleil) la Biomasse et la géothermie. Avec plus de 3 000 heures d’ensoleillement par an. Le programme algérien consiste à installer une puissance d’origine renouvelable de près de 22 000 MW, dont 12 000 MW seront dédiés à couvrir la demande nationale de l’électricité et 10 000 MW à l’exportation, d’ici 2030, l’objectif étant de produire 40% des besoins internes en électricité à partir des énergies renouvelables alors qu’en 2023, cela représente seulement 1% nécessitant d’importants financements et un savoir faire. Dans le cadre de sa transition énergétique l’Algérie mise sur le développement de l’hydrogène vert et bleu prévoyant 20 à 25 milliards de dollars 2030/2040 prévoyant de produire 30 à 40 TWh d’hydrogène gazeux et liquide, avec un mix à la fois composé d’hydrogène bleu, produit à partir de gaz, et d’hydrogène vert fabriqué par électrolyse grâce aux importantes ressources solaires du pays, avec pour objectif de fournir à l’Europe 10/15% de ses besoins en hydrogène vert, d’ici à 2035. Le cinquième axe, selon la déclaration de plusieurs ministres de l’Énergie entre 2013/2023, l’Algérie compte construire sa première centrale nucléaire en 2025 à des fins pacifiques, pour faire face à une demande d’électricité galopante Les réserves prouvées de l’Algérie en uranium avoisinent les 29 000 tonnes, c’est de quoi faire fonctionner deux centrales nucléaires d’une capacité de 1 000 Mégawatts chacune pour une durée de 60 ans. Le sixième axe, selon les études américaines, l’Algérie possède le troisième réservoir mondial de pétrole-gaz de schiste, environ 19 500 milliards de mètres cubes gazeux, mais cela nécessite, outre un consensus social interne, de lourds investissements, la maîtrise des nouvelles technologies et des partenariats avec des firmes de renom.. C’est une étude que j’ai eu à diriger assisté des cadres de Sonatrach sous le titre : gaz de schiste, opportunités et risques et la nécessaire transition énergétique 8 volume 780 pages premier ministère 2015) . Le gaz naturel, comme les autres énergies «historiques», sera amené à cohabiter avec d’autres sources d’énergie .Les prévisions du ministre algérien de l’énergie en ce mois de mai 2024, et du PDG de Sonatrach, contrairement à certaines supputions annonçant 2026, ce qui est impossible, sont réalistes, sous réserve de la réalisation des six axe précédents selon lesquelles qu’entre 2028/2030 , une production de 200 milliards de mètres cubes gazeux .C’est que les prévisions de Sonelgaz prévoient 80 milliards de mètres cubes gazeux pour la consommation intérieure du fait de la forte pression démographique , plus de 50 millions d’habitants en 2030 et bon nombre de secteurs nouveaux consommateur d’énergie , et 100 entre 2035/2040, mais devant injecter 20% soit 20 milliards de mètres cubes gazeux dans les puits pour éviter leur épuisement. Ne devant pas confondre chiffre d’affaires et profit net devant soustraire les coûts, les recettes de Sonatrach pourraient s’accroître de 30 à 40% horizon 2030, et à prix constant 2023, atteindre 80/100 milliards de dollars/an.
4- Quelles perspectives pour l’économie algérienne 2025/2030 ?
(‘intervention le 31 mai 2024 à la chaine publique Radio Algérie Internationale) L’objectif stratégique est d’éviter de dépendre d’une ressource éphémère ce qui suppose que les recettes des hydrocarbures permettent d’asseoir une économie diversifiée, condition d’une économie émergente, et non mono exportatrice dans le cadre des avantages comparatifs mondiaux. Rappelons que selon les sources du FMI l’Algérie a engrangé entre 2000/2023 plus de 1100 milliards de dollars en devises alors que le taux de croissance moyen a été entre 2/3% mauvaise gestion ou corruption ou les deux à la fois ) et pour les années 2023/2024, comme depuis 1970 à 2022, avec les dérivées comptabilisées dans la rubrique hors hydrocarbures pour plus de 65% , 97/98% des recettes en devises proviennent de Sonatrach :et donc sur le plan économique, l’Algérie c’est Sonatrach et Sonatrach c’est l’Algérie. Irrigant tout le corps social et économique directement et indirectement : directement ou indirectement via la dépense publique, influant sur le taux de croissance , le taux d’emploi et le niveau des réserves de change. Cependant évitons toutes tant l’autosatisfaction que la sinistrose sous réserves de profondes réformes et d’une mobilisation générale de la population, tenant compte des différentes sensibilités, l’unanimisme étant source de décadence de toute société car tout projet est forcément porté par des forces sociales et ,l’Economie comme nous l’ont enseigné les classiques de l’Economie étant avant tout politique.. Les perspectives économiques sont optimistes selon les institutions internationales. La croissance de l’économie algérienne devrait atteindre un taux de 4% en 2024, selon le rapport des perspectives économiques en Afrique de la Banque africaine de développement (BAD),du 30 mai 2024 à Nairobi (Kenya), taux proche de celui du FMI qui prévoit 3,8% en 2024 et 3,1% en 2025 contre 4,2% en 2023, soutenue par essentiellement al dépense budgétaire via la rente de hydrocarbures. Le niveau de réserves de change est de 69 milliards de dollars fin 2023, dépassant les 80 milliards de dollars fin 2023 y compris les 173 tonnes d’or avec une dette extérieure inférieure à 1,6% du PIB. Le dernier rapport du FMI, prévoit pour 2023, un PIB de 243 milliards de dollars au taux de change d’un dollar pour 137 DA, qui devrait passer en 2024 à 268 milliards de dollars (la troisième puissance africaine) à 293 milliards de dollars en 2025, à 318 milliards de dollars en 2026 et à 370 milliards de dollars en 2028. L’Algérie peut atteindre 400 milliards de dollars de PIB horizon 2029/2030, , elle en a les potentialités mais ce montant est conditionné par sept facteurs, un code d’investissement étant limité si l’on ne s’attaque pas au blocage essentiel l’éco- système, ne devant plus assainir des entreprises publiques qui n’ont aucun avenir en référence à la concurrence internationale qui ont couté au trésor public 250 milliards de dollars selon un rapport du premier ministère durant les trente derniers années à fin 2020 ( source APS) :
Premièrement
La mise en œuvre concrète des projets économiques notamment industriels , les infrastructures servant de soutien où selon le ministère des finances entre 2021 et 2023 l’investissement dans les infrastructures a été de 48 milliards de dollars étant prévu entre 2024/2027 un montant de 48 milliards de dollars, qui n’atteindront le seuil de rentabilité que vers 2028/2030, un minimum de cinq années pour les projets hautement capitalistiques à commencer par la mise en exploitation ; sans être exhaustifs , nous avons , la raffinerie de Hassi Messaoud et d‘autres projets pétrochimiques à forte valeur ajoutée , le projet de Phosphate de Tébessa avec les réserves estimées entre 2,2 et 2,6 milliards de tonnes dont seulement 24 % de pentoxyde de phosphate, celui du zinc Tala Hamza-Oued Amizour ( réserves de 34 millions de tonnes ) et le fer de Gara Djebilet, des réserves estimées à 3,5 milliards de tonnes, dont 1,7 milliard de tonnes ( la quatrième réserve du monde) dont la teneur est de 58% mais présentant une forte teneur en phosphore nécessitant pour obtenir un minerai de qualité, une opération dite de déphosphoration pour le porter de 0,8% à 0,03%, et la ligne de chemin de fer qui ne sera opérationnelle que fin 2026, mais pour ces trois derniers projets outre leurs impacts polluants , descendre à l’aval pour la production de produits nobles et non exporter les produits à l’ état brut à et sans oublier les immenses potentialités de l’agriculture saharienne grâce à l’importante nappe phréatique, un océan un des vaste au monde 53.000 milliards de mètres cubes, 70% en Algérie, 20% en Libye et 10% en Tunisie, mais devant être réaliste – vent de sable, majorité eau saumâtre, cout de transport et préservation des produits périssables) devant avant tout préserver le s meilleures terres au Nord qui diminuent comme une peau de chagrin face à une urbanisation effréné .
Deuxièmement
De profondes réformes structurelles institutionnelles et miro- économique, devant s’attaquer au blocage numéro un de l’économie algérienne, l’hydre bureaucratique source des surcoûts des projets, dont devant synchroniser la gouvernance globale, la méso gouvernance intermédiaire, et la micro gouvernance passant par un système d’information rénové et donc la réforme des institutions centrales et locales pour plus de cohérence. touchant les institutions allant vers un réelle décentralisation pour une participation citoyenne par la création de six à sept grands pôles économiques régionaux , les ministres et Walis devant servir de régulateur et non de gestionnaires,
Troisièmement
L’intégration de la sphère l’intégration de la informelle la circulation fiduciaire hors banque, selon le rapport officiel de la Banque d’Algérie de fin novembre 2023 au cours de 135 dinars un dollar étant passé de 49,71 milliards de dollars à 54,77 milliards de dollars contrôlant une grande partie des circuits de distribution soit 33,35 % du total de la masse monétaire à fin septembre 2022, contre 33,47% à fin 2021, cette circulation fiduciaire hors banques, s’étant accrue de 10,18% entre les deux périodes, ( voir étude réalisée sous la direction du professeur Abderrahmane Mebtoul sur le poids de la sphère informelle au Maghreb pour l’Institut Français des Relations Internationales IFRI/Paris 2013 reproduit dans la revue stratégie IMPED /Ministère de la défense nationale MDN Alger octobre 2019 et conférence à l’Etat major de la gendarmerie nationale).
Quatrièmement
Favoriser une réelle décentralisation pour une participation citoyenne par la création de six à sept grands pôles économiques régionaux , les ministres et Walis devant servir de régulateur et non de gestionnaires.
Cinquièmement
Réformer le système financier, dans toute sa composante, (douane, fiscalité, domaine, banques ) enjeu énorme du pouvoir, poumon des réformes, lieu de la distribution de la rente.
Sixièmement
Bien que des améliorations ont été introduites favoriser un nouveau management de Sonatrach lieu de la production de la rente qui à terme devra être coté en bourse au niveau international.
Septièmement
Réformer le système socio éducatif du primaire au secondaire en passant par formation professionnelle , lieu de la production de la valeur devant miser sur la qualité et non la quantité par la maîtrise des nouvelles technologies en s’adaptant à l’environnement pour éviter des diplômés chômeurs et la considération du savoir pour éviter l’exode massif des cerveaux, une société sans son élie étant comme un corps sans âme.
Huitièmement.
Résoudre l’épineux problème du foncier avec toutes les utilités. Si on résout ces huit facteurs, l’Algérie peuvent avoir un taux de croissance de 8/9%, entre 2025/2030 , nécessaire selon la majorité des experts internationaux, pour absorber le flux additionnel de demande d’emplois de 350000/400000 /an qui s’ajoute au de chômage actuel. Seules des réformes profondes. Les réformes doivent contribuer grâce à l’accroissement de la production et de la productivité à l’appréciation de la valeur du dinar qui est passé de 5 dinars un dollar en 1970, à 76 dinars un dollar vers les années 2000 et est coté le 01 juin 2024 à 134 dinars un dollar, 145 dinars un euro avec un écart de plus de 60% sur le marché parallèle – cours achat – 241 dinars un euro et 221 dinars un dollar et par là diminuer le taux d’inflation qui lamine le pouvoir d’achat de la majorité, le versement de salaires sans contreparties productives accélérant la dérive inflationniste. Il s’agira d’améliorer le climat des affaires afin de dynamiser les entreprises publiques et privées nationales et étrangères concurrentielles créatrices de valeur ajoutée maîtrisant les nouvelles technologies en dépénalisant l’acte de gestion. Selon la majorité des observateurs internationaux, grâce à une économie diversifiée, un pays n’étant respecté , exemple la Chine, que s’il a une économie forte, l’Algérie peut devenir un pays pivot et donc un acteur majeur de stabilité et de pont entre l’Europe et les espaces méditerranéens et africains . En bref, ne devant jamais oublier que dans la pratique des affaires et des relations internationales n’existent pas de sentiments mais, que des intérêts, chaque pays défendant ses intérêts propres, les nouvelles dynamiques économiques entre 2025/2030/2040 modifieront les rapports de force à l’échelle mondiale et affecteront également les recompositions politiques à l’intérieur des États comme à l’échelle des espaces régionaux.
Suite et fin