Relance de l’économie, rationalisation des dépenses, préservation des acquis sociaux… : Les nouveaux défis du gouvernement Ouyahia

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Le gouvernement dirigé par Ahmed Ouyahia aura de nouveaux défis dans cette conjoncture difficile en vue d’améliorer la gouvernance financière du pays, en passant par la modernisation de l’administration des finances, du secteur bancaire et du marché financier, dont notamment une nouvelle mesure qui consiste dans le recours exceptionnel et transitoire au financement non conventionnel destiné exclusivement au budget d’investissement.

Pour ce qui est des finances publiques, la démarche du gouvernement s’articule sur trois axes, à savoir la maîtrise de la dépense publique, l’amélioration de la collecte des ressources fiscales ordinaires, ainsi que l’amélioration de la gestion du domaine public de l’Etat. Ainsi, le gouvernement poursuivra, dans la mise en œuvre de son plan d’action adopté, mercredi, par le Conseil des ministres, la démarche de redressement des équilibres du budget de l’Etat, en s’appuyant sur la feuille de route adoptée en Conseil des ministres en juillet 2016, une démarche qui devient, selon le document, «plus impérative que jamais».

Cette feuille de route prévoit plusieurs réformes qui se déclinent à travers une réforme de l’administration fiscale pour améliorer les recouvrements, la mise en place de la fiscalité locale, une gestion pluriannuelle du budget de l’Etat, une rationalisation des dépenses publiques limitant au minimum les dépenses de fonctionnement et une réforme de la politique des subventions publiques. Le redressement des équilibres budgétaires est dicté par les contraintes qui pèsent sur les finances publiques et le recours exceptionnel et transitoire (d’une durée de cinq ans) à des financements non conventionnels, notamment le financement direct du Trésor public auprès de la Banque d’Algérie, pour garantir le maintien de la dynamique de développement économique et social. Le Président Bouteflika instruit le gouvernement à œuvrer pour répondre aux attentes des citoyens. Intervenant lors du Conseil des ministres qu’il a présidé mercredi dernier, le Président Bouteflika a instruit le gouvernement de travailler «avec diligence et détermination» en vue de répondre aux attentes de la population, à faire progresser le processus de réforme et de modernisation du pays dans tous les domaines et à faire avancer la construction d’une économie «de plus en plus diversifiée».

Le chef de l’Etat a également chargé le gouvernement d’accompagner ses efforts d’une communication dynamique, afin d’expliquer le «véritable sens» des réformes qui seront mises en route, à l’effet d’y faire adhérer la société, en cette phase où le pays est confronté à de nombreux défis.

A cette occasion, le plan d’action du gouvernement qui s’inspire du programme du président de la République, a été examiné et adopté. Ce plan qui s’appuie également sur le nouveau modèle de croissance adopté par le Conseil des ministres en juillet 2016, s’engage d’abord sur la préservation de la sécurité, de la stabilité et de l’unité du pays et insiste aussi sur la consolidation de la démocratie, y compris par une bonne organisation des élections locales du mois de novembre 2017. Il affirme également la promotion de l’Etat de droit et de la bonne gouvernance dans tous les domaines de la vie nationale. Au plan économique, et conformément aux directives du président de la République, le plan d’action expose, notamment une politique d’intensification de la croissance, grâce à l’amélioration de l’environnement des affaires, à la promotion de l’investissement dans tous les secteurs, au soutien au développement agricole et rural, ainsi qu’à la valorisation du développement local. Dans le domaine social, le gouvernement poursuivra, notamment la réforme du système national d’éducation et de formation ainsi que du système de santé. Il veillera également à la résorption du déficit en logements et à l’amélioration du cadre de vie de la population. Un accent particulier est accordé à la promotion de l’emploi, à la jeunesse et à la culture.

La justice sociale et la solidarité nationale, demeureront au centre de l’action du gouvernement. Ce plan intervient dans une conjoncture financière difficile exigeant une mobilisation, une solidarité, une cohésion et un dialogue continu entre le gouvernement et ses partenaires sociaux et économiques pour faire face à la crise induite par la chute des prix du pétrole depuis plus de trois ans. Pour ce faire, le gouvernement compte procéder à une profonde révision des méthodes de mise en œuvre budgétaire sur les plans central et local et mettre en place des mécanismes souples et efficaces à l’effet de suivre les programmes de développement et définir les priorités économiques. Il vise à changer le mode économique selon les exigences actuelles sans pour autant renoncer aux acquis sociaux réalisés pour garantir une transition souple vers un système économique moderne qui se libère progressivement de la dépendance aux hydrocarbures.

Le gouvernement, tout en étant conscient qu’un consensus autour des questions nationales majeures facilitera grandement la réalisation des objectifs tracés dans son plan d’action pour la mise en œuvre du programme du président de la République, compte accélérer la cadence de réalisation des projets, notamment ceux de logement et la relance du développement local à travers l’augmentation de l’enveloppe financière consacrée aux programmes des communes. Mettant en avant les tes tensions financières auxquelles fait face le pays, Ouyahia avait expliqué que la feuille de route qui lui a été tracée par le président de la République, vise à mobiliser des financements internes non conventionnels, maintenir le soutien à la croissance dans tous les secteurs, y compris l’industrie, les services et l’agriculture, préserver et rationaliser la politique publique de justice sociale et de solidarité nationale. Le gouvernement, dira-t-il, ne ménagera aucun effort pour améliorer le cadre de l’investissement et cultiver des relations sereines avec les entreprises dans le cadre de la loi.