Mettant en avant les tes tensions financières auxquelles fait face le pays, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia n’a pas manqué de réaffirmer la volonté et la détermination de son équipe gouvernementale à ne ménager aucun effort pour remettre sur rails l’économie nationale et lui permettre de renouer avec la croissance.
A cet égard, le chef de l’exécutif a expliqué devant les députés de la chambre basse du parlement que la feuille de route qui lui a été tracée par le président de la République, vise à mobiliser des financements internes non conventionnels, maintenir le soutien à la croissance dans tous les secteurs, y compris l’industrie, les services et l’agriculture, préserver et rationaliser la politique publique de justice sociale et de solidarité nationale.
Il a assuré, à ce propos, que le gouvernement ne ménagera aucun effort pour améliorer le cadre de l’investissement et cultiver des relations sereines avec les entreprises dans le cadre de la loi.
Ainsi, et pour faire face à cette nouvelle conjoncture, le gouvernement s’engage dans une politique d’intensification de la croissance, grâce à l’amélioration de l’environnement des affaires, la promotion de l’investissement dans tous les secteurs, le soutien au développement agricole et rural, ainsi qu’à la valorisation du développement local et ce, conformément aux directives du président de la République.
Dans le domaine social, le gouvernement poursuivra notamment la réforme du système national d’éducation et de formation ainsi que du système de santé. Il veillera également à la résorption du déficit en logements et à l’amélioration du cadre de vie de la population.
Pour ce faire, le gouvernement compte procéder à une profonde révision des méthodes de mise en œuvre budgétaire sur les plans central et local et mettre en place des mécanismes souples et efficaces à l’effet de suivre les programmes de développement et définir les priorités économiques.
Il vise à changer le mode économique selon les exigences actuelles sans pour autant renoncer aux acquis sociaux réalisés pour garantir une transition souple vers un système économique moderne qui se libère progressivement de la dépendance aux hydrocarbures.
Le gouvernement, tout en étant conscient qu’un consensus autour des questions nationales majeures facilitera grandement la réalisation des objectifs tracés dans son plan d’action pour la mise en œuvre du programme du président de la République, compte accélérer la cadence de réalisation des projets notamment ceux de logement et la relance du développement local à travers l’augmentation de l’enveloppe financière consacrée aux programmes des communes.
Pour le Premier ministre, le défi de la sauvegarde de l’indépendance financière du pays concerne, en fait, toute la société, car, dira-t-il, « c’est ensemble que nous devons évoluer d’une société de consommation vers une véritable société productive, une société qui réhabilitera le travail et l’effort, une société assainie des pratiques parasitaires du gain facile même en dehors du cadre de la loi et même au détriment de l’intérêt de la collectivité nationale ».
Parallèlement, a-t-il poursuivi, le recours à l’endettement extérieur a été judicieusement prohibé par le président de la République pour éviter au pays le risque d’être pris dans la spirale des emprunts à l’extérieur et de se retrouver, après quelques années, en situation d’insolvabilité envers ses créanciers et en obligation de solliciter l’aide du FMI en contrepartie d’un ajustement structurel économiquement et socialement tragique.
C’est ainsi que face à cette crise financière, le gouvernement a décidé de recourir au financement non conventionnel interne comme l’ont fait d’autres pays, développés, à la suite de la crise financière mondiale d’il y a quelques années, a-t-il argumenté en indiquant qu’un projet de loi portant amendement de la loi relative à la Monnaie et au crédit a été déposée au Parlement pour autoriser la Banque d’Algérie à acquérir directement des titres qui seront émis par le Trésor.
Le Trésor public s’endettera ainsi pour financer les déficits du Budget et financera aussi le remboursement de ses importantes dettes vis-à-vis de Sonatrach ou des banques publiques engagées dans l’assainissement de Sonelgaz, de sorte que les banques publiques retrouvent des liquidités qu’elles utiliseront pour le financement de l’investissement économique.
M. Ouyahia a, toutefois, tenu à préciser que ce financement exceptionnel, qui sera limité à une durée maximale de cinq années, serait accompagné de réformes économiques et financières pour rétablir l’équilibre des finances publiques et celui de la balance des paiements.
En tout état de cause, l’Algérie vient de s’assurer ainsi la sauvegarde de son indépendance financière et la poursuite de son effort de construction nationale, selon le Premier ministre qui a réitéré l’engagement du gouvernement à accompagner cette solution avec les réformes requises pour que les finances publiques retrouvent leur équilibre.