Le ministre de la Santé, de la population et de la réforme hospitalière, Mokhtar Hasbellaoui a affirmé, mardi à Alger, que la révision du caractère obligatoire du service civil pour les médecins résidents n’est pas à l’ordre du jour actuellement.
Les représentants des médecins résidents, en grève depuis novembre dernier, ont été reçus début février dernier par des représentants du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Cette réunion qui entrait dans le cadre des travaux du comité intersectoriel chargé du dossier, notamment l’épineuse question relative au service civil a été consolidée par la tenue, ce mardi, d’une autre réunion regroupant le ministre de la Santé, Mokhtar Hasbellaoui, et les représentants. S’exprimant à l’issue de cette rencontre, le ministre a indiqué qu’il était «exclu à l’heure actuelle de revoir le caractère obligatoire du service civil». Le ministre explique que ce dernier étant le «seul service pouvant garantir une couverture sanitaire globale pour l’ensemble des citoyens». Cependant le ministre n’écarte pas la possibilité de recourir à quelques mesures pour faciliter du service. Il sera donc question de recourir une révision de la durée du service civile. Il a fait savoir à ce sujet que le «champs reste ouvert pour la révision de sa durée» et ce, «en fonction des régions dans lesquelles sont affectés les résidents».
Ce point en particulier se joindra aux autres soulevés lors de la rencontre du 1er avril dont la prise en charge, selon le ministre exige la mise en place d’une commission mixte composée, notamment des représentants des médecins résidents. La tâche réservée à cette commission consiste en la révision du statut particulier de ce corps, notamment son volet juridique «sans toucher aux mesures à caractère financier», a expliqué le ministre. Citons entre autres la distribution de logements aux médecins résidents affectés au service civil. La distribution de ces logements, avait expliqué le coordinateur du comité intersectoriel en charge du dossier des médecins résidents, Salah Eddine Bendib, peut être perçue comme mesure permettant aux médecins résidants «d’exercer leur fonction dans les meilleures conditions». Notons à ce sujet que le ministère de la Santé s’engage à «garantir un logement décent individuel et équipé pour les praticiens assujettis au service civil dans les wilayas du Sud et des Hauts-Plateaux».
Pour ceux effectuant leur service dans les wilayas du nord, le ministère garantira un logement «lorsque la distance entre le domicile du praticien spécialiste et son lieu d’affectation dépasse 50 km», ou encore au «niveau de l’établissement de santé, en cas de la disponibilité du logement». S’inscrivant dans ce même cadre, il a été décidé l’octroi d’une prime mensuelle qui «variera entre 20.000 DA et 60.000 DA, selon les zones à la charge des collectivités locales pendant la durée du service civil». Le ministre a par ailleurs informé que les demandes de recours de réaffectation, dont le motif est «l’inadéquation ou l’indisponibilité du plateau technique avec la spécialité», seront automatiquement acceptées. Le ministère informe aussi qu’un «accord de principe a été donné pour faire bénéficier le praticien spécialiste assujetti au service civil de deux demi-journées par semaine pour exercer une activité lucrative sans conditions d’ancienneté dans les wilayas du Sud et des Hauts Plateaux».
Pour rappel les médecins résidents de différentes spécialités, avaient décidé d’entamer une grève et de boycotter les épreuves du Diplôme d’études médicales spécialisées (DEMS) qui sanctionne le cycle de la formation en spécialité. La date de l’épreuve a été fixée du 18 mars au 12 avril 2018 par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Cette grève de plus de cinq mois a engendré de grandes perturbations dans de nombreux établissements hospitaliers et ce, malgré le service minimum assuré par certains médecins.