Réduction à 1,2 million de barils par jour – Les pays Opep-non Opep accordent leurs violons

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OPEC President UAE Energy Minister Suhail al-Mazrouei (C) speaks as he sits with Minister of Energy of Russia Alexander Novak (left) and OPEC Secretary General Mohammed Sanusi Barkindo (r) of Nigeria during a meeting at the headquarters of the Organization of the Petroleum Exporting Countries (OPEC) with OPEC members and non-OPEC members in Vienna, Austria on December 7, 2018. (Photo by JOE KLAMAR / AFP) (Photo credit should read JOE KLAMAR/AFP/Getty Images)

Les pays Opep et non Opep participants à la  Déclaration de Coopération, dont la Russie, ont annoncé hier, vendredi une baisse commune de leur production de 1,2 million de barils par jour dans l’espoir  de redresser les cours.

Cet objectif, attendu fébrilement par les marchés, sera réparti à hauteur  de 800.000 barils quotidiens pour les quatorze pays de l’Opep et de 400.000  pour ses dix partenaires dont la Russie, a précisé l’organisation lors  d’une conférence de presse qui s’est tenue à son siège de Vienne. La réduction, correspondant à un peu plus de 1% de la production mondiale,  est destinée à enrayer la chute des cours, qui ont dévissé de 30% en deux  mois  dans un contexte de surproduction chronique. L’accord conclu vendredi « devrait aider le marché à atteindre un équilibre  plus tôt », a salué le ministre russe de l’Energie, Alexandre Novak, dont le  pays est le deuxième producteur mondial, reconnaissant que les discussions  avaient été « complexes ». Il aura fallu deux jours aux différents poids lourds pour accorder leurs  violons au sein de cette alliance nouée en 2016 entre l’Opep et dix autres  producteurs, dont la Russie qui est de loin le plus important.

Une première journée de réunions, jeudi, s’était terminée sans annonce.

Les pourparlers butaient sur la répartition des quotas de baisse, les  producteurs ayant tous des raisons, plus ou moins officielles, d’attendre  des  efforts de leurs partenaires. Alors que le président américain Donald Trump avait exigé mercredi de  l’Opep, qui pompe le tiers du brut mondial, qu’elle maintienne sa  production à  un niveau élevé, le ministre saoudien de l’Energie, Khaled al-Faleh, a  répondu que Washington « n'(était) pas en position » de lui dicter sa  conduite. Tenant d’une ligne dure, et rival géopolitique du royaume, l’Iran,  demandait à être exempté de toute baisse pour épargner son secteur  pétrolier  déjà affecté par les sanctions des Etats-Unis. Téhéran a annoncé vendredi  avoir obtenu satisfaction. Les prix du Brent, qui étaient passés sous les 60 dollars alors que les  tensions entre Russie, Arabie saoudite et Iran paraissaient inextricables  vendredi matin, avaient bondi de plus de 3 dollars quand de premières  informations avaient fait état dans l’après-midi d’un accord du groupe de  producteurs. La baisse de production de 1,2 million de barils par jour (mbj) pourrait  toutefois ne pas être suffisante pour éliminer la surabondance de pétrole  sur  le marché, selon certains analystes. « Une réduction de 1,5 mbj était nécessaire pour éviter une surproduction au premier semestre 2019. En conséquence, les prix devraient plutôt rester  orientés à la baisse dans les mois à venir malgré la réaction spasmodique  d’aujourd’hui » sur le marché, a prévenu un analyste. En juin, les producteurs avaient assoupli leur discipline avec pour  objectif de permettre à la Russie et à l’Arabie saoudite d’extraire  davantage  pour compenser les pertes prévues de barils iraniens en raison du  rétablissement des sanctions américaines liées au dossier nucléaire. Mais les exemptions temporaires accordées au dernier moment par les  Etats-Unis à huit pays importateurs, à des niveaux plus élevés que ne  l’attendait le marché, ont contribué au plongeon des prix de ces deux  derniers mois, effaçant les gains engrangés depuis début 2017.   Pour rappel, l’Opep et d’autres producteurs non-membres, dont la Russie,  étaient liés depuis décembre 2016 par un accord de réduction de la  production de l’or noir de 1,8 mbj sur une période de six mois à partir du 1er janvier 2017, dans une première phase. L’Opep avait ainsi accepté, pour la première fois depuis 2008, de réduire  sa production quotidienne de pétrole de 1,2 mbj tandis que 11 pays  producteurs non membres de cette organisation, avaient accepté de réduire  leur production totale de 600.000 b/j. Les 11 pays producteurs de pétrole non Opep concernés par cet accord sont  l’Azerbaïdjan, Brunei, Bahreïn, la Guinée équatoriale, le Kazakhstan, la  Malaisie, le Mexique, Oman, la Russie, le Soudan et Sud Soudan. Cet accord Opep-non Opep a été prolongé jusqu’à fin 2018 lors de la  réunion de l’organisation en novembre 2017.

M.T