Rancœurs tenaces

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Tandis que l’ANP porte des coups décisifs au terrorisme en démantelant quotidiennement des caches, en saisissant des armes et des munitions en provenance de pays limitrophes, en éliminant des éléments encore actifs du terrorisme, la France déconseille à ses citoyens de se rendre en Algérie classée «pays à risque au même titre que la Libye et la Syrie !» A l’évidence, le Maroc et la Tunisie sont épargnés de cette classification de la dangerosité. On comprend parfaitement que la France veuille ménager le royaume chérifien vu les intérêts immenses qu’elle y possède et les nombreuses résidences secondaire de sa diaspora et son élite notamment à Marrakech. La Tunisie non plus n’a jamais été un gros souci pour la France même au plus fort du terrorisme qui y sévit encore. Mais l’Algérie, c’est un vieux contentieux, une vieille histoire d’indépendance jamais digérée et qui continue d’être déconseillée aux ressortissants français comme au temps de la décennie noire quand la France servait de terre d’accueil à ces mêmes terroristes qu’elle combat aujourd’hui! A juste titre, l’Algérie aurait pu déconseiller à ses ressortissants de se rendre en France l’on risque sa vie en mangeant une pizza, en assistant à un concert ou à un feu d’artifice… Pourtant, le Quai d’Orsay tente de mettre un bémol dans sa mise en garde en précisant que «même si la situation sécuritaire s’est considérablement améliorée en Algérie depuis la fin de la «décennie noire» et si les grandes villes, et en particulier la capitale Alger, bénéficient d’un dispositif de sécurisation très développé, le pays reste exposé à la menace terroriste» en admettant que la menace serait régionale. Comme quoi les présidents se suivent et se ressemblent dans cette France qui, quelle que soit l’obédience de son gouvernement, de gauche, de droite ou centriste comme l’actuel, l’histoire finit toujours par prendre le dessus et les vieilles rancœurs à réapparaitre.