Présidentielle du 4 juillet : L’opération de révision  exceptionnelle des listes électorales achevée

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 L’opération de révision exceptionnelle des  listes électorales, en prévision de l’élection présidentielle du 4 juillet  prochain, a pris fin hier, conformément au délai fixé par le ministère de  l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire.

Dans le cadre de cette opération ouverte le 16 avril dernier, le ministère  de l’Intérieur a invité tous les citoyens et citoyennes non-inscrits sur  les listes électorales et âgés de 18 ans révolus le jour du scrutin, soit  le 4 juillet 2019, à demander leur inscription sur la liste électorale de  la commune de résidence. Les électeurs ayant changé de résidence devaient, quant à eux, se  rapprocher de leur nouvelle commune de résidence qui prend en charge la  procédure de radiation et d’inscription. Le nombre d’électrices et d’électeurs portés sur les listes électorales  lors des élections locales du 23 novembre 2017 s’élevait à 22.883.772. Cependant, des présidents d’Assemblées populaires communales (APC) dans  certaines wilayas, telles que Tizi-Ouzou, Bejaia et Tipasa, ont annoncé  leur refus de procéder à la révision des listes électorales et de  participer à la préparation de l’élection présidentielle, estimant que  cette consultation est « rejetée » par le peuple algérien.  Des magistrats ont également annoncé leur refus de superviser l’opération  électorale, affirmant qu’ils se tiennent du côté du mouvement populaire de  contestation (Hirak) et revendiquant une justice indépendante.     Une rencontre de concertation sur les mécanismes de la mise en place d’une  instance nationale indépendante chargée de la préparation et de  l’organisation de l’élection présidentielle s’est tenue lundi à Alger. Des responsables de partis politiques, de représentants de la société  civile, des personnalités nationales, des juristes, notamment des  constitutionnalistes, ont été conviés à cette rencontre dont les travaux se  sont déroulés à huis clos. Les participants à cette rencontre ont appelé à « préserver le processus  constitutionnel et électoral et son accompagnement par des mesures  d’apaisement en direction de l’opinion publique », selon le document qui a  sanctionné leurs travaux, et dans lequel il est précisé que l’instance  nationale indépendante chargée de la préparation et de l’organisation de  l’élection présidentielle sera dotée de « larges prérogatives ». Plusieurs partis politiques et personnalités nationales ont décliné  l’invitation de la présidence de la République à cette rencontre de  concertation, considérant qu’elle n’est pas en phase avec les  revendications exprimées par le Hirak. Parmi les partis qui ont refusé de prendre part à la réunion figurent,  entre autres, TAJ et le Mouvement populaire algérien (MPA), qui faisaient  partie de l’Alliance présidentielle, le Front des forces socialistes (FFS),  le Parti des travailleurs (PT), le Rassemblement pour la culture et la  démocratie (RCD), Talaie el Hourriyet et le Mouvement de la société de la  paix (MSP). Abdelkader Bensalah, qui assume, en application des dispositions de  l’article 102 de la Constitution, les fonctions de chef de l’Etat pour une  durée de 90 jours, suite à la démission du président Abdelaziz Bouteflika,  a signé le 10 avril le décret présidentiel convoquant le corps électoral  pour l’élection présidentielle.  Selon un bilan provisoire rendu public lundi, 32 postulants ont déposé à  ce jour auprès du ministère de l’Intérieur des lettres d’intention de se  porter candidats à l’élection présidentielle du 4 juillet.  Lors d’un message à la nation, Bensalah, qui ne peut, selon la  Constitution, se porter candidat à l’élection présidentielle, a fait part  de son intention de créer, en concertation avec la classe politique et la  société civile, une institution nationale collégiale, « souveraine » dans ses

décisions, à laquelle sera dévolue la mission de réunir les conditions  d’organisation d’élections nationales « honnêtes et transparentes ».  Le chef de l’Etat a tenu à préciser que le rôle du gouvernement et des  services administratifs concernés se limitera à « soutenir et accompagner »  cette institution dans l’accomplissement de ses missions « en toute  liberté ».  Le général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense  nationale, chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP), a  assuré, de son côté, que l’ANP accompagnera la période de transition  destinée à la préparation de l’élection présidentielle et veillera à son  suivi dans « le strict respect des règles de transparence et d’intégrité et  des lois de la République ». Les partis de l’opposition ont toutefois exprimé leur rejet de  l’installation de M. Bensalah en qualité de chef de l’Etat, estimant que  cette démarche est « incompatible » avec les revendications du peuple  algérien, qui réclame un changement radical du système politique et le  départ des personnalités qui en sont les symboles. Les partis de l’opposition ont estimé aussi que l’approche  constitutionnelle dans la résolution de la crise mènera à « l’impasse », le  problème étant fondamentalement d’ordre politique.

T.M