Des centaines d’étudiants, venus de plusieurs facultés d’Alger, ont organisé hier à la place Maurice Audin (Alger centre) un nouveau rassemblement pour demander le changement politique. Des étudiants, issus notamment de la Fac centrale, des universités de Bab Ezzouar et de Bouzareah et de la faculté de Médecine, se sont regroupés à la place Maurice Audin, près de la Fac centrale, et ont tenté d’improviser une marche sur le boulevard Mohamed V.
Les manifestants ont scandé notamment des slogans appelant au changement politique, à la démocratie et contre la candidature du président sortant pour un nouveau mandat Aucun affrontement entre les forces de l’ordre et les manifestants, qui scandaient « Djeich Chaab Khaoua Khaoua » (Armée et peuple sont des frères) et « Silmiya-Silmiya (pacifique-pacifique) », n’a été enregistré. Cette manifestation des étudiants, qui a fortement perturbé la circulation automobile à Alger centre notamment autour de la Fac centrale, s’est poursuivie dans le calme, en présence d’un important dispositif des forces de l’ordre, qui, par moments, ont du utiliser des bombes lacrymogènes pour disperser les manifestants et parer à tout acte de vandalisme. La réaction des étudiants n’est concertée qu’au sein des facultés. Au niveau national et même au niveau des wilayas, les appels à réagir divergent, d’un département à l’autre, aussi bien sur le type d’action à mener que sur leurs dates. À l’Université de Bab Ezzouar (USTHB), la plus importante à Alger, les étudiants ont décidé de réagir en désertant les amphithéâtres. Le campus était resté désert tout au long de la journée d’hier. À la Fac centrale d’Alger, ils ont opté pour l’action de rue. Les étudiants ont manifesté dans la matinée à l’intérieur de leur campus avant de sortir dans la rue. Quelques centaines d’entre eux ont continué à marcher sur la rue Didouche Mourad jusqu’à la fin de l’après-midi, encadrés, sans usage de la force, pas la police toujours déployée en grand nombre dans la capitale Les étudiants de plusieurs universités du pays sont massivement sortis dans la rue. À Ain Témouchent, Constantine, Batna, Bouira, Guelma, Annaba et Blida notamment, les étudiants sont sortis par milliers pour manifester contre la candidature de Bouteflika et le pouvoir en place. En déclenchant ces manifestations auxquelles se joignent souvent les citoyens de ces villes, les étudiants donnent du souffle au mouvement de protestation et maintiennent la pression entre les marches bien plus importantes des vendredis. Hier à Ben Aknoun, là où, à quelques encablures du siège du Conseil Constitutionnel se situent les facultés de Médecine et de Droit, seuls les étudiants ont donné de la voix contre la candidature de Bouteflika. Des manifestations de plusieurs centaines d’étudiants ont été constatées dans les rues voisines du Conseil Constitutionnel et autour des facultés et les affrontements opposant les forces de l’ordre aux étudiants ont duré une bonne partie de la journée, sans faire de victimes.