Pour une régulation du commerce extérieur et intérieur loin des injonctions administratives

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1.-Une loi n’étant qu’une loi pouvant avoir les meilleures lois du monde mais en contradictions avec les pratiques sociales et souvent en Algérie et cela ne date pas d’aujourd’hui, les circulaires  d’application la dénaturant sous la pression du pouvoir bureaucratique et donc  de peu d’impacts pour attirer tant les investisseurs  nationaux et étrangers créateur de valeur ajoutée durable. Le  rapport officiel de l’Organisme National de la Statistique ONS du 09 août  2025, organe officiel du gouvernement, démentant certains pronostics de certains soi-disant experts organiques algériens  pour reprendre l’expression du grand philosophe italien  Gramsci  ayant annoncé 10 milliards de dollars d’exportation hors hydrocarbures en 2025 et 3O milliards de dollars en 203O( reproduction par l’agence APS) , induisant en erreur tant le président de la république que  l’opinion publique montre une baisse constante  des exportations hors hydrocarbures. Ainsi, en 2022  le montant a été 5,81 milliards de dollars, taux de change officiel moyen de 1 dollar = 142 dinars) ; . .en  2023, la valeur des exportations hors-hydrocarbures a chuté à  4,77 milliards de dollars, taux de change officiel moyen 1 dollar = 135,9 dinars) ; en   2024 la baisse a continué  avec 3,56 milliards de dollars d’exportations, taux de change officiel moyen l’année dernière de 1 dollar = 134 dinars   et au cours du premier trimestre 2025, les exportations hors-hydrocarbures ont atteint  885 millions de dollars (au taux de change officiel moyen de 1 dollar = 132 dinars) représentant  une baisse par rapport à la même période en 2024, où elles s’élevaient à 982 millions de dollars) soit en tendance annuelle  MOINS DE  3,3  milliards  de dollars fin 2025 : Sur  l’ensemble de ces montants selon les statistiques douanières, plus de 67% sont des dérivés d’hydrocarbures  et si on ajoute les semi- produits sidérurgiques le taux passe à plus de 75% donnant aux produits exportables concurrentiels  environ entre 75O et 85O millions de dollars. Sur ce montant il faudrait déduire  tous les  avantages accordés comme les  bonifications de taux d’intérêt , du coût de transport et surtout retirer le montant  des matières premières importées pour avoir le profit net pour l’Algérie. Aussi,  à moins d’une plus grande rigueur budgétaire, l’Etat devant donner l’exemple dans sa gestion,  ne signifiant pas  restriction aveugle des importations nécessaires , d’un attrait massif des IDE , d’un accroissement des recettes de Sonatrach, les tensions budgétaires, avec  comme impact des tensions sociales , donc posant le problème la sécurité nationale, il sera difficile de garder   le niveau important des transferts sociaux ,d’ailleurs injustes puisque non ciblés ,  généralisés à toutes les couches sociales quelque soit son revenu, qui selon le directeur général  de la  prévision et des politiques budgétaires au ministère des finances  dans une interview en date du 18 novembre 2024 (source APS) annonce que les  transferts sociaux représentent 37,1% du budget total de l’État ,une hausse de 9,9% par rapport à l’année 2024 ? Car dans tout pays, à moins d’une dérive sociale ne peut distribuer plus que ce qu’il produit.  En Algérie la rente des hydrocarbures influe  sur le niveau du taux de croissance, de  l‘emploi et de  l’inflation , sur le niveau des réserves de change qui risquent  de terminer, au rythme du premier trimestre 2025 , sous la barre des 5O milliards de dollars au rythme actuel des importations et des exportations et par là  sur le poids de l’Algérie dans les  relations internationales n’existant pas de sentiments mais que des intérêts . Les  investissements directs étrangers ou en partenariat  sont généralement attirés par les caractéristiques économiques fondamentales des pays d’accueil : l’existence et la taille du marché, la stabilité politique et économique, la stabilité juridique et monétaire , la libéralisation des politiques commerciales, l’état des infrastructures et des institutions. Dans cette optique, le rapport de l’ONU sur le commerce et le développement  met en relief la liberté économique, la solidité des institutions et l’état de droit comme des  facteurs cruciaux pour attirer des investissements étranger. Étant entendu que cette liberté ne signifie pas anarchie l’Etat régulateur  ayant un rôle stratégique conciliant les coûts sociaux et les coûts privés, les politiques parlent de la  symbiose de l’efficacité économique et de la  régulation sociale, l’analyse s’appuie sur trois dimensions principales : économique, politique et juridique : premièrement, la liberté économique qui  inclut des indicateurs tels que l’efficacité réglementaire et les droits de propriété ; deuxièmement, la liberté politique qui  est mesurée par des éléments comme la transparence électorale et les droits politiques ; troisièmement,  la liberté juridique couvre des aspects comme l’indépendance judiciaire et la lutte contre la corruption via la dominance de  la sphère informelle produit de la bureaucratie  et des dysfonctionnements des différents appareils de l’Etats.

2. Dans l’optique stratégique de diversification de l’économie algérienne, ;la  fonction  du Ministère du  commerce extérieur, ou actuellement c’est en grande partie un ministère des importations ,moins de 2-3% hors hydrocarbures en soustrayant les dérivées d’hydrocarbures,  les exportations d’hydrocarbures principales ressources exportables  du pays  relevant de Sonatrach, est de servir de FACILITATEUR et non de pondre des circulaires coercitives  bloquant les initiatives créatrices.ce qui ne fera qu’amplifier encore la sphre informelle qui contrôle selon les données de la Banque d’Algérie plus de 33% de la masse monétaire en circulation fin 2024  La dynamisation du commerce extérieur relevant d’autres départements ministériels est fonction   de l’existence d’entreprises compétitives  en termes de cout et de qualité tenant compte de la  concurrence mondiale, où  à l’avenir elle touchera surtout le contient Afrique où commence à se jouer  les rivalités des grandes puissances et des pays émergents et en n‘oubliant pas les pays du Golfe.  La  dernière  décision  du ministère du commerce extérieur, en date du 11 aout 2025,  donnant jusqu’au 20 aout 2025 a ajouté les  nouveaux investisseurs pour déposer leur programme  d’importation  risque encore de freiner le  peu d’attrait d’investissement national et même international n’ayant pas tenu  compte  des impacts négatifs des précédentes décisions  durant le mois de juillet 2025, qui a rendu nécessaire une intervention des plus hautes autorités du pays   le 04 aout 2025 de débloquer les marchandises bloquées provisoirement, qui ont entrainé  une anarchie dans les ports aéroports et les centres  sous douane,  avec des ruptures d’approvisionnement   de bon nombre d’ unités de production et de pénuries  avec de pertes se chiffrant en centaines de milliards de dinars. Force est de constater que ces directives administratives autoritaires sans  débats productifs,  que même les fondateurs du communisme  ont abandonné comme la Russie et la Chine  , du fait de la culture bureaucratique rentière,  alors que le monde  connait un profond bouleversement géostratégique et économique, que le véritable manager , agit  en fonction des  fluctuations tant du marché interne qu’extérieur  la régulation d’ensemble de l’économie relevant d ‘une planifications stratégique globale intersectorielle. Il existe outre, les  services de sécurité,  d‘autres organismes de contrôle de lutte contre les surfacturations, n’appartenant  pas  au ministère du commerce extérieur – cela n’existant  nulle  de s’ériger en tutelle  . Cela   n’étant pas  propre à ‘Algérie,   tout autorisation administrative d’en haut sans tenir compte des réalités est à l’origine de délits d’initiés et de corruption. Il semble qu’il  y a une  confusion des rôles  car il appartient à l’organisme  national de la statistique et non au ministère du commerce extérieur , souhaitant qu’à l’avenir existe un seul centre de décision réunissant le  commerce extérieur et le commerce intérieur,   et pourquoi pas  un grand ministère de l’économie, à l’aide des nouvelles techniques  dont l’intelligence artificielle, d‘évaluer la quantité et les  prix produit par  produit par mois, par trimestre et durant l’ année  avec un tableau de bord prévisionnel  tant la production nationale  que les produits importés servant de référence pour tous les secteurs afin de couvrir  les besoins nationaux renvoyant à la nécessaire rénovation du système d’information.

En conclusion ,la confiance en l’avenir  et  la liberté  d’entreprendre étant le fondement de l’innovation créatrice, le  pilier de tout investissement  faisons confiance aux managers publics et privés algériens ayant de brillantes compétences ,la preuve leur réussite l’étranger, l’exode de cerveaux étant une hémorragie bien plus importante que la fuite des capitaux  en se focalisant sur la baisse de réserves de change qui ne sont qu’une richesse virtuelle de surcroît  ne provenant pas  du travail mais de la rente,   en levant toutes les  entraves bureaucratiques- l’Etat devant  se limiter à son rôle de régulateur au sein d’une planification stratégique.

Professeur des universités, docteur d’Etat en gestion 1974- expert international Abderrahmane MEBTOUL

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