PLF 2019: Raouya présente le texte devant le Conseil de la nation

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 Le ministre des Finances, Abderrahmane Raouya a  présenté, hier, le projet de loi de Finances (PLF 2019) devant le  Conseil de la nation, lors d’une plénière présidée par Abdelkader Bensalah,  en présence de membres du gouvernement.

Lors de la présentation, M. Raouya a rappelé la non intégration de  nouveaux impôts dans le texte de cette loi qui a préservé également le  caractère social du budget, et ce malgré la crise financière. Un texte qui  traduit, dans sa globalité, la continuité les efforts consentis par l’Etat  visant à alléger les effets de la récession des ressources financières sur  l’économie nationale dans un contexte caractérisé par des tensions pesant  sur les équilibres internes et externes du pays sous l’influence du recul  des cours du pétrole. Les dispositions législatives prévues dans le projet de loi, a-t-il  expliqué, ont pour objectifs l’amélioration des revenus de l’Etat, la  coordination et la simplification des procédures, la lutte contre la  corruption et l’évasion fiscale, outre l’encouragement et la promotion de  l’investissement productif et la bonification des taux d’intérêts bancaires  au profit des citoyens. Le texte consacre, à cet effet, la poursuite du contrôle de la dépense  publique dans le but de limiter l’impact de ces tensions sur le trésor  public.  A cette occasion, le ministre a fait état de certains indices  économiques qui ayant marqué les neufs premiers mois de 2018, rappelant le  ralentissement de la moyenne d’inflation de l’ordre de 4,45%, contre 5,65 %  durant la même période de 2017. Le déficit de la balance commerciale du pays a baissé lors de cette  période à 3.7 milliards USD, contre 8.5 milliards USD en 2017. Cette baisse s’explique par la hausse des exportations des hydrocarbures  d’un taux de 14.5 %, ainsi que les exportations hors hydrocarbures  s’élevant à quelques 60 % pour passer à 2,78 milliards USD fin septembre  2018, et ce en parallèle avec un recul très léger en matière d’importation. La moyenne du prix du baril du pétrole a atteint, lors de la même période,  72,5 dollars, contre 51.3 dollars durant la même période de 2017.  Pour ce qui est du taux de change du dinar par rapport au dollar  américain (USD), il a été fixé à 115.95 DA/1 dollars américain (USD), en  baisse de (-5.41 %), par rapport à la même période de l’année 2017) et à  123.74 DA/ 1 Euro, soit en baisse de (- 11.84 %). Le ministre a indiqué que les réserves de change ont atteint 88.61 mds  UDS, fin juin 2018. Le PLF 2019 prévoit un recul des réserves de change à  62 mds USD en 2019, puis à 47.8 mds USD en  2020, ensuite à 33.8 mds USD en  2021. S’agissant des recettes de l’Etat, le ministre a rappelé leur hausse de  plus de 4.477 mds DA fin juillet 2018, soit en hausse de ( +11.2%),  comparativement à la même période de l’année 2017).  Rappelant les principaux chiffres du texte de loi, le ministre a fait  savoir que le PLF 2019 prévoit une croissance de  2,9% pour l’exercice  2019, contre une croissance hors-hydrocarbures de 3,2%. Il a été élaboré  sur la base d’un prix référentiel de 50 dollars (USD)/baril de pétrole  algérien « Sahara Blend » et sur la base du prix du marché à 60 USD.  Pour ce qui est du taux de change du dinar algérien, le même texte de loi  indique qu’il devrait se situer autour de 118 dinars/dollar, prix moyen  annuel pour la période 2019-2021 avec une inflation de 4,5 % en 2019 et  3,9% en 2020 et 3,5% en 2021.  Devant des prévisions faisant état d’un recul des exportations des  hydrocarbures de 1% en termes de volume, pour s’établir à 33,2 mds USD en  2019, il est prévu une croissance hors hydrocarbures en termes de volume,  grâce à la contribution des secteurs du bâtiment et des travaux publics à  hauteur de 4,7%, l’industrie (5%), l’agriculture (3,7%) et les services  marchands (4%) et les services non-marchands (1,8%).  A moyen terme, la croissance économique augmentera à 3,4% en 2020 et 3,2 % en 2021 avec une moyenne de croissance hors hydrocarbures de 3,1% en  2020-2021, a ajouté le ministre.  Le ministre prévoit également une hausse du volume d’exportations des  hydrocarbures de 4,2% en 2020 avec des recettes estimées à 34.5 mds USD et  de 2% en 2021 avec 35,5 mds USD de recettes.  Reflétant les mesures engagées par le gouvernement en vue d’encadrer les  importations, le projet de loi prévoit, poursuit M. Raouya, un recul de  l’importation des marchandises) 44 mds USD en 2019, 42.9 mds USD en 2020  et de 41.8 mds USD en 2021.  De ce fait, le déficit de la balance commerciale ralentira progressivement  pour passer de 10.4 mds USD en 2019, à 8.2 mds USD en 2020 et 6.4 mds USD  en 2021.  Pour la période 2019-2021, le PLF prévoit une baisse continue de la  balance des paiements qui devrait passer de 17.2 mds USD en 2019, à 14.2  mds USD en 2020, puis 14 mds USD en 2021.

Baisse du budget d’équipement et hausse des dépenses de gestion

 Le PLF 2019 prévoit une baisse de 10,9 % des dépenses d’équipement et une  hausse de 8,1 % des dépenses de fonctionnement, induisant un déficit du  trésor de -10,4 % par rapport au produit intérieur brut (PIB) (contre -11 %  en 2018). Sur un total de dépenses estimé à 8.557,2 milliards DA, le projet de loi  prévoit une hausse des dépenses de fonctionnement de 4.954,5 milliards DA  en 2019 (+8,1 %) contre des dépenses d’équipement estimées à 3.602,7  milliards DA (-10,9%). Les recettes budgétaires prévues pour 2019 s’élèvent à 6.507,9 milliards  DA, dont 2.714, 5 milliards DA de fiscalité pétrolière inscrite au budget. La fiscalité pétrolière devrait atteindre 3.201,4 milliards DA en 2019. Toutefois, le déficit du trésor prévu par rapport au Produit intérieur brut  (PIB) baissera à -5,7 % en 2020 et à -5 % en 2021, selon les prévisions du  ministère des Finances. Le financement du déficit du trésor entre 2019 et 2021 « connaîtra une  sorte de pression, en dépit du recours au financement non conventionnel et  au prélèvement à partir du Fonds de Régulation des Recettes (FRR) durant  cette période ». Cependant, le besoin au financement non conventionnel « baissera », en  passant à 1.874,4 milliards DA en 2019, 746,5 milliards DA en 2020 et  796,5 milliards DA en 2021, précise le ministre. Au terme de la présentation du ministre, le rapporteur de la commission  des Finances et du budget de l’assemblée a procédé à la lecture du rapport  préliminaire de la commission sur le projet de loi avant l’entame du débat  par les membres  du conseil. Le ministre répondra, lundi, aux interrogations des membres du conseil. Le  texte sera voté lors d’une séance plénière prévue mercredi 28 novembre.