Les indicateurs de l’économie algérienne , pour une population algérienne résidente qui devrait atteindre 47,3 en 2024 et 47,8 millions d’habitants en 2025 selon le gouvernement algérien , le produit intérieur brut (PIB) serait de 278,71 milliards de dollars en 2025, contre 248 en 2023, 300,71 en 2026, et 308,13 milliards de dollars en 2026, prévisions me semble t-il réaliste , où contrairement à certaines prévisions de soi disants experts annonçant sans analyses sérieuses 400 milliards de dollars de PIB en 2026 avec un taux de croissance d’environ 4% 2024/2025.
Non compris les importations de services qui ont fluctué entre 10 et dernièrement 6 entre 2019 /2023 ,les exportations de marchandises ont totalisé 55,554 milliards USD à fin décembre 2023, contre 65,716 milliards USD à la même période en 2022, soit une baisse de 10,161 milliards USD (-15,5%) dont 50 milliards de dollars hydrocarbures et sur les 5 milliards de dollars restant 67% de dérivées d’hydrocarbures inclus dans la rubrique hors hydrocarbures, les exportations de biens hors hydrocarbures ont également diminué, passant de 5,978 milliards de dollars en 2022 à 5,058 milliards de dollars en 2023, les statistiques douanières donnant un autre montant 6,9 pour 2022, .Les importations de biens ont augmenté de 10,5%, passant de 38,757 milliards de dollars fin décembre 2022 à 42,842 milliards de dollars fin décembre 2023. Selon, les loi de finances 2020/2023 le déficit budgétaire a connu un accroissement régulier divorce entre les recettes et les dépenses: 2020 16 milliards de dollars, en 2021 22 milliards de dollars, 30 milliards de dollars en 2022 , 42 milliards de dollars en 2023 et le déficit budgétaire devrait s’accentuer (–19,8% du PIB) en 2024 à (–21,8% du PIB) en 2025, soit au cours de 134 dinars un dollar 61,72 milliards de dollars. L’accroissement du déficit budgétaire , c’est une loi universelle appliquée à tous les pays, contribue à accélérer le processus inflationniste. Pour assurer son équilibre budgétaire, selon le FMI ,il faut un cours du baril de plus de 140 dollars pour la loi de finances 2023, plus de 150 pour celle de 2024 , plus que 2024 pour la loi de finances 2025, contre 110 pour celles de 2021/2022. La dépréciation du dinar officiel permet de diminuer le déficit budgétaire en augmentant artificiellement la fiscalité des hydrocarbures (reconversion des exportations d’hydrocarbures en dinars) et la fiscalité ordinaire (via les importations tant en dollars qu’en euros convertis en dinar dévalué), accentuant l’inflation des produits importés (équipements), matières premières, biens, montant accentué par la taxe douanière s’appliquant à la valeur du dinar, supportée, en fin de parcours, par le consommateur comme un impôt indirect, l’entreprise ne pouvant supporter ces mesures que si elle améliore sa productivité. Mais un cadre macro financier relativement stabilisé en déconnexion avec la sphère réelle 9/10% de taux d’inflation compressé par les transferts sociaux 37,31 milliards de dollars en 2023, plus de 1,55% du PIB , un taux de chômage variant de plus de 14% incluant les emplois dans la sphère informelle, les réserves de change fin 2023 étant estimées à 70 milliards de dollars, 83 milliards de dollars avec les réserves d’or de 173 tonnes,, une dette extérieure estimée 1,6% du PIB. Mais avec un accroissement de la dette publique brute qui selon le FMI et les organismes internationaux par rapport au produit intérieur brut a été en 2019 de 46% , en 2020 de 48,1%, en 2022, de 55,1%, en 2023 de 58,8%, en 2024 58,8% et des prévisions de 63,9% en 2025 , le gouvernement ayant réévaluée le PIB d’environ 33% de la sphère informelle, donne un ratio inférieur.
3..-Fondement de l’Accord d’Association Europe/Algérie et divergences d’interprétation
L’Accord d’association Algérie-UE en vigueur depuis le 01 septembre 2005 est pour le moins qu’on puisse dire, en stand-by. L’Algérie, qui s’estime lésée, avait demandé depuis plusieurs années, sa révision, afin d’asseoir une meilleure base d’échanges mutuellement bénéfique. Lors de son entrevue périodique avec des représentants des médias, diffusée le 05 octobre 2024, le président de la République a précisé que l’accord d’association avec l’Union européenne sera révisé à partir de 2025, soulignant que cette révision, désormais nécessaire, sera menée avec souplesse et dans un esprit amical sans entrer en conflit car, a-t-il dit, nous entretenons des relations normales avec les Etats de l’Union européenne, y compris la France . Les principes de l’Accord d’association sur le plan économique sont identiques à ceux que l’on retrouve avec les règles de l’OMC où les pays membres accaparent plus de 95 % du commerce mondial et la majorité des pays de l’OPEP et hors OPEP ainsi que la Chine et la Russie sont membres , l’Algérie ayant déposé sa demande d’adhésion (à l’époque au GATT) en juin 1987 et depuis elle n’est toujours pas entrée à l’OMC. Il y a lieu de préciser que les principales résolutions de la quatrième Conférence ministérielle, tenue à Doha, en novembre 2001, a examiné les problèmes que rencontrent les pays en développement pour mettre en œuvre les Accords actuels de l’OMC, c’est-à-dire les accords issus des négociations du Cycle d’Uruguay. La décision sur la mise en œuvre a porté au titre de la balance des paiements avec des conditions moins rigoureuses énoncées dans le GATT. Cela est applicable aux pays en développement s’ils restreignent leurs importations pour protéger l’équilibre de leur balance des paiements.. Du point de vue de l’Accord d’association, l’on devra distinguer les incidences générales des incidences sur les services énergétiques. En ce qui concerne les incidences générales : l’interdiction du recours à la « dualité des prix » pour les ressources naturelles, en particulier le pétrole (prix internes plus bas que ceux à l’exportation) ; l’élimination générale des restrictions quantitatives au commerce (à l’import et à l’export) ; obligation de mettre en place les normes de qualité pour protéger la santé tant des hommes que des animaux (règles sanitaires et phytosanitaires). Les conséquences de tels accords sont : le démantèlement des droits de douane et taxes pour les produits industriels et manufacturés sur une période de transition ; les relations de partenariat entre les deux parties seront basées sur l’initiative privée. Tous les monopoles d’Etat à caractère commercial sont ajustés progressivement pour une période à négocier. La coopération économique devra tenir compte de la composante essentielle qu’est la préservation de l’environnement et des équilibres écologiques. En ce qui concerne les incidences sur les services énergétiques, l’Algérie se doit d’être attentive à la nouvelle stratégie énergétique qui se dessine entre 2025/2030 tant au niveau européen qu’au niveau mondial. Les accords dont il est question devraient faire passer les industries algériennes du statut d’industries protégées à des industries totalement ouvertes à la concurrence internationale. Ces accords prévoient la suppression progressive des obstacles tarifaires et non tarifaires, avec d’énormes défis aux entreprises algériennes. Si ces accords ne peuvent avoir que peu d’impacts sur le marché des hydrocarbures en amont, déjà inséré dans une logique mondiale (pétrole), il en va autrement de tous les produits pétroliers à l’aval qui vont être soumis à la concurrence européenne et internationale. Ainsi, est interdite la dualité des prix, mesure par laquelle un gouvernement maintient des prix internes à des niveaux plus bas que ceux qui auraient été déterminés par les forces du marché. Autre incidence, l’ouverture à la concurrence du marché des services énergétiques qui concernent toutes les activités et l’urgence d’intégrer la sphère informelle dominante en Algérie qui contrôle selon les données officielles fin 2022 47 milliards de dollars environ un tiers de la masse monétaire en circulation. Enfin, l’environnement considéré comme un bien collectif, l’Algérie doit s’engager à mettre en œuvre les différentes recommandations contenues dans les chartes sur l’énergie. Les négociations entre l’Algérie et l’Europe concernant l’Accord d’association ont connu des divergences qui se sont accentuées suite aux décisions du gouvernement courant 2009 de postuler 51 pour cent aux Algériens dans tout projet d’investissement, qui selon la commission européenne l’Algérie aurait violé les articles 32, et 37, 39 et 54 de cet Accord- Par ailleurs, selon Bruxelles depuis quelques années la part de l’UE dans les importations de l’Algérie a régressé au bénéfice de la Chine- (voir A. Mebtoul interview le 25 mai 2022 à Chine Magazine). Pour Bruxelles , il n’est pas question de réviser l’Accord cadre, mais de négocier certaines dispositions et que pour toute évaluation, il faut inclure les importations européennes de pétrole et de gaz et dans ce cas le déséquilibre commercial est en défaveur de l’Europe et se pose cette question : en dehors des hydrocarbures brut et semi-brut que peut exporter l’Algérie en direction de l’Europe et que si l’Algérie n’a pas tiré profit de l’Accord d’Association, c’est parce que les réformes structurelles n’ont pas été menées et que cela dépend avant tout du gouvernement algérien de mener les réformes nécessaires pour profiter de l’ accord d’’Association. L’Europe n’est pas contre une révision de l’Accord mais souhaite la création d’un cadre juridique stable et transparent, propice à l’investissement, ainsi que la réduction des subventions, la modernisation du secteur financier, la levée des entraves au secteur privé, le développement du potentiel des partenariats public-privé qui font partie des réformes structurelles nécessaires qui doivent encore être menées. L’Europe a accueilli avec satisfaction, l’assouplissement introduit récemment par les autorités algériennes de la règle 51/49, pour cent au moins pour les secteurs non-stratégiques, encore qu’il faille définir avec exactitude ce qui est stratégique et ce qui ne l’est pas- Sur le plan géostratégique, pour l’Europe l’Algérie est un acteur déterminant de la stabilité régionale et de l’approvisionnement en énergie . Dans plusieurs rapports entre 2018/2023 -l’Union européenne ont salué les efforts de l’Algérie en matière de sécurité et de défense où les tensions au niveau de la région influent par ricochet, sur l’Europe, ainsi que la stabilisation de son voisinage immédiat, considérant que l’Algérie demeure un acteur-clé au niveau régional et international pour la sécurité. L’effort continu, de modernisation des équipements, ainsi que les nombreux effectifs de sécurité dont l’Algérie dispose ont permis au pays de contrer de façon efficace les menaces terroristes. L’évolution de la crise libyenne, malienne et la situation complexe dans la région du Sahel ont amené l’Armée nationale populaire (ANP) à déployer des forces de sécurité supplémentaires aux frontières cout supporté par l’Algérie . Sur le plan énergétique, l ’Algérie en 2023 est devenue le deuxième fournisseur de gaz avec 19% avant la Russie et derrière la Norvège, à travers les canalisations Medgaz via Espagne et Transmed via l’Italie, pareillement à une augmentation de la production de GNL en espérant, outre des investissements pour accroitre la production, dans le gaz /pétrole , les énergies renouvelables dont le solaire, l’hydrogène vert, bleu, blanc, son accord, étant le principal client , pour la réalisation du gazoduc Nigeria Europe via l’Algérie d’une capacité de 33 milliards de mètres cubes gazeux. Pour l’Algérie, bien que l’Accord englobe une multitude de domaines de coopération, politique, économique, culturel, la libre circulation des personnes et autres, mais c’est le volet relatif au rééquilibrage des échanges commerciaux qui motive le plus la demande de la partie algérienne à renégocier l’accord en question invoquant le titre 2 de l’accord, portant «libre circulation des marchandises». Dans son premier chapitre sur «les produits industriels» l’article 11 donne la possibilité à l’Algérie de bénéficier de «mesures exceptionnelles» de durée limitée dérogeant aux dispositions de levée des barrières douanières., bien que ces mesures ne pouvant s’appliquer qu’à des industries naissantes ou à certains secteurs en restructuration ou confrontés à de sérieuses difficultés, surtout lorsque ces difficultés entraînent de graves problèmes sociaux. Les droits de douane à l’importation applicables en Algérie à des produits originaires de la Communauté introduites par ces mesures, ne peuvent excéder 25% ad valorem et doivent maintenir un élément de préférence pour les produits originaires de la Communauté.
( à suivre )