Dans tous leurs journaux télévisés, les chaînes européennes ont fait la part belle à l’attentat de Munich et des informations passent en boucle, avec le nombre des victimes, les élans de solidarité, les hommages de la population et des hommes politiques… Le même jour a eu lieu un autre attentat qui a fait 61 victimes à Kaboul. Cette ville est si lointaine et de plus, elle est confinée dans une macabre habitude, elle qui est secouée régulièrement par les explosions des kamikazes. Alors, les télés de France et d’Europe n’en soufflent mot. Ce genre d’infos n’est pas porteur. L’Afghanistan a énormément régressé depuis l’invasion US qui n’avait pour objectif que de démanteler l’ancien empire soviétique et qui, en définitive, a généré un chaos qui se comptabilise aux nombreux morts qui tombent jusqu’à aujourd’hui. Les talibans sont solidement ancrés dans ce pays et il faut rappeler que c’est en ces lieux qu’ont été formés les chefs terroristes qui ont semé l’horreur en Algérie dans les années 90. Aujourd’hui, ces assassins que les capitales occidentales accueillaient à bras ouverts en tant qu’opposants et réfugiés politiques, ont donc élargi leur champ d’action à cette bonne vieille Europe en y commettant des attentats spectaculaires. Et il ne faut surtout pas croire que c’est en signe de représailles de l’intervention militaire des armées occidentales au Moyen-Orient et au Maghreb. C’est ce qu’on veut faire croire alors que de nombreuses zones d’ombre persistent, car en définitive, ces attentats arrangent énormément les affaires de l’industrie de l’armement qui voit ses commandes augmenter sensiblement pour «défendre la démocratie». Pendant ce temps, à Mossoul, à Damas, à Kaboul des attentats font quotidiennement de nombreuses victimes. Mais celles-ci font partie des «pertes et profits» et leur sort n’intéresse pas l’opinion européenne occupée à compter les siens de morts. Et la télévision s’en charge avec brio.