Le Mausolée de Sidi Abderrahmane Thaâlibi, situé à l’antique Casbah d’Alger connaît une grande affluence des visiteurs après sa réouverture récemment au terme d’une importante opération de restauration qui lui a redonné son lustre cultuel et spirituel d’antan.
Construit au 17e siècle et classé patrimoine mondial par l’UNESCO, ce joyau patrimonial est l’un des sites spirituels les plus célèbres de la capitale. Il jouit d’une entière déférence auprès de la population algéroise qui a érigé cet éminent savant religieux Sidi Abderrahmane Thaâlibi, en père spirituel et saint protecteur de leur ville à travers les siècles.
Le site situé à la basse Casbah, attire des visiteurs de tous les âges. Ils sont nombreux à dire leur fascination par le nouveau visage de ce monument cultuel qui a une très forte symbolique pour les Algérois. Ils sont aussi nombreux à visiter les tombeaux des saints Wali Dada, Sidi Mansour, Sidi Flih et Sidi Ouadah qui s’y trouvent, mais le tombeau de Thaâlibi (1384-1479) ou du Saint patron d’Alger, comme le surnomment les habitants d’«El-Mahroussa», est le plus prisé. La coupole en bois sous laquelle repose la sépulture du Saint patron et l’étoffe de soie verte brodée de versets coraniques qui la recouvre attirent tout particulièrement l’œil des visiteurs, qui s’attardent aussi devant le Mihrab pour admirer les détails du zellige d’origine qui l’orne. Les visiteurs sont également nombreux à contempler le plafond paré de couleurs et de formes géométriques propres à l’art islamique, les colonnes de marbre, le moucharabieh et les lustres qui agrémentent le lieu, dont un en particulier, fabriqué en bronze, offert par la reine Victoria d’Angleterre, à l’occasion de la visite du site par son fils, le roi Edouard VII et son épouse, de passage à Alger. Les Khelwa (lieu de retraite et de méditation) autour du tombeau ont, elles aussi, éveillé la curiosité des visiteurs, qui ont pu apprécier les ornements de leurs portes en bois, avant de s’émerveiller encore devant le minaret de style mauresque qui surplombe la mer, et d’autres espaces emblématiques du Mausolée, notamment la Salle de prière et le Cimetière des Tolba.
Les visiteurs ont pu découvrir, à travers des brochures et autres, les us et coutumes des habitants des lieux. L’aspect historique était manifeste dans ce monument, dont les structures ont été édifiées et rénovées à travers différentes époques par les deys d’Alger. C’est aussi le lieu où sont inhumés plusieurs gouverneurs d’Alger de l’ère ottomane, dont le Dey Mustapha Pacha et Ahmed Bey, le dirigeant de la résistance populaire dans l’Est algérien, ainsi que d’éminentes personnalités culturelles à l’instar de Kaddour ben Merad Turki, dit Roudouci, fondateur de la première maison d’édition et de la première imprimerie algérienne «L’imprimerie Thaâlibia». La wilaya d’Alger avait pris en charge la restauration de ce site relevant du secteur sauvegardé de la Casbah d’Alger, classé patrimoine mondial par l’UNESCO. Cette restauration a été techniquement contrôlée et accompagnée par l’Agence nationale des secteurs sauvegardés (ANSS).
Houda H. / Ag.