La présidence palestinienne et le Hamas ont accusé l’armée israélienne d’avoir commis un « massacre » après avoir visé, dimanche soir, un camp pour déplacés géré par l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens près de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza. Le ministère de la Santé du Hamas annonce un bilan de 45 morts.
De son côté, l’armée israélienne affirme avoir visé « un complexe » du mouvement islamiste palestinien. Voici ce que l’on sait de cette frappe meurtrière. Une frappe aérienne israélienne a visé, dimanche 27 mai, un camp de déplacés situé dans le quartier de Tal al-Sultan, dans le nord-ouest de la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, et fait de nombreuses victimes – au moins 45 personnes tuées et des dizaines de blessés, selon le dernier bilan communiqué par le ministère de la Santé du Hamas.Des images relayées dans la nuit sur les réseaux sociaux montrent des lieux dévastés, des tentes en proie aux flammes ainsi que des cadavres d’adultes et d’enfants déchiquetés et calcinés. Le Croissant-Rouge palestinien a indiqué dans la nuit que ses ambulances avaient transporté « un grand nombre » de personnes tuées ou blessées lors de l’attaque. »Les équipes d’ambulanciers du Croissant-Rouge palestinien transportent un grand nombre de martyrs et de blessés après que l’occupation [Israël] a ciblé les tentes des personnes déplacées près du siège des Nations unies, au nord-ouest de Rafah », a déclaré le Croissant-Rouge sur X. Des centaines de milliers de civils fuyant les combats entre le Hamas et l’armée israélienne dans la bande de Gaza s’étaient réfugiés dans cette zone.L’agence des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (Unrwa) a qualifié, lundi, d' »horribles » les informations sur des attaques contre des familles à Rafah. »Des rapports font état de nombreuses victimes, dont des enfants et des femmes. Gaza est un enfer sur terre. Les images de la nuit dernière en témoignent une fois de plus », a écrit l’organisation sur X. »Cet atroce massacre perpétré par les forces d’occupation israéliennes est un défi à toutes les résolutions internationales », a écrit la présidence palestinienne dans un communiqué, accusant Israël d’avoir « délibérément visé » le camp de personnes déplacées de Barkasat, géré par l’Unrwa, au nord-ouest de Rafah. »La frappe a été menée contre des cibles légitimes au regard du droit international, grâce à l’utilisation de munitions précises et sur la base de renseignements précis », a-t-elle également indiqué. Elle a en outre ajouté « avoir connaissance d’informations selon lesquelles plusieurs civils dans la zone ont été blessés », et indiqué que « l’incident est en cours d’examen ». »D’après les premiers éléments, un incendie s’est déclaré après l’attaque. Ces ‘terroristes’ se cachaient en sous-sol », a déclaré Avi Hyman, porte-parole du gouvernement israélien, lors d’un point presse. « Nous examinons la question. C’était vraiment grave. Toute perte de vie, de vie civile est quelque chose de grave et d’affreux », a ajouté Avi Hyman, en affirmant par ailleurs qu’Israël cherchait à « limiter les pertes civiles ».Quelques heures avant la frappe, le Hamas a déclaré avoir ciblé Tel-Aviv, où les sirènes ont retenti pour la première fois en quatre mois, « avec un important barrage de roquettes en réponse aux massacres sionistes contre les civils ».Une annonce confirmée par l’armée israélienne qui a indiqué que huit roquettes, tirées depuis Rafah, ont déclenché des sirènes d’alerte à Tel-Aviv et dans le centre d’Israël pour la première fois depuis des mois.