Un rapport analysant la conduite de l’armée d’occupation sioniste à Ghaza depuis octobre 2023 révèle la destruction quasi-totale de la vie civile dans l’enclave palestinienne suite à une campagne « systématique et organisée » de destruction des conditions et de l’infrastructure nécessaires à la vie.
Le rapport de 827 pages élaboré par le groupe de recherche « Forensic Architecture », basé à l’Université de Londres, examine l’ampleur et la nature des attaques, l’étendue des dommages et le nombre de victimes, ainsi que la nature organisée des actes de violence et l’improbabilité de leur survenance au hasard.Ce rapport, élaboré pour le compte de l’équipe juridique de l’Afrique du Sud qui a dénoncé devant la Cour international de Justice (CIJ) le génocide contre le peuple palestinien par l’entité sioniste, indique que « ces attaques sont conçues, de manière formelle ou informelle, plutôt que de se produire au hasard ».Il soutient même que l’entité sioniste frappe « au moment où l’on s’attend à ce qu’une plus grande densité de civils soit présente », soulignant que « les zones résidentielles ont été frappées davantage la nuit, les espaces commerciaux pendant les heures d’ouverture ». Le document révèle, dans ce contexte, la mise en place, par l’entité sioniste, d’un nouveau système de contrôle spatial à Ghaza, remodelant le territoire en détruisant des terres agricoles et des bâtiments afin de créer des infrastructures pour une présence militaire permanente. « La superficie totale détruite et déboisée pour l’établissement de la zone tampon, des routes de raid, du corridor de Netzarim (carrefour des Martyrs) et du corridor de Philadelphie est de 131,7 km², soit 36 % de la superficie de la bande de Ghaza », précise le rapport. Selon ce document, l’armée d’occupation sioniste s’est servie des ordres d’évacuation pour déplacer à plusieurs reprises des civils vers des zones qui ont ensuite été attaquées, soulignant que les zones vers lesquelles l’armée a ordonné aux civils de se déplacer, y compris la « zone humanitaire » désignée par l’entité sioniste, ont diminué de manière significative entre octobre 2023 et août 2024, passant de 228,2 km² (62,5 % de Ghaza) à 47,4 km² (13 % de Ghaza).L’armée sioniste « a continuellement attaqué toutes les zones de Ghaza: les zones de destination (y compris la +zone humanitaire+), les +itinéraires sûrs+ désignés par elle même, les zones non définies (y compris les abris civils), les civils à l’intérieur des zones d’évacuation », souligne le rapport.Le groupe de recherche « Forensic Architecture » conclut également que l’armée sioniste « a détruit l’agriculture et les ressources en eau dans toute la bande de Ghaza, d’une manière cumulative, répétitive et avec des effets à long terme ».Il précise, qu’entre le 7 octobre 2023 et le 30 juin 2024, environ 83 % de toute la vie végétale de Ghaza a été détruite, environ 70 % des terres agricoles de Ghaza, soit 104 km² (sur 150 km²) de champs et de vergers, ont été détruites, et plus de 3 700 structures de serres dans l’enclave palestinienne, soit 45 % du total, ont été détruites.Affirmant que l’entité sioniste a pris pour cible à plusieurs reprises des hôpitaux et d’autres infrastructures médicales, le rapport conclut que la conduite de l’armée d’occupation « laisse penser qu’elle avait l’intention de détruire le système médical de Ghaza ». Ainsi, 35 sur les 36 hôpitaux que compte l’enclave palestinienne ont été mis hors service au moins une fois, révèle le rapport, faisant remarquer que 31 ont été directement ciblés et 11 assiégés dont 5 assiégés deux fois, alors que 10 ont été envahis dont 4 envahis deux fois.Il précise, à ce titre, qu’entre le 7 octobre 2023 et le 6 juillet 2024, 57% des établissements de santé, 71% des abris, 53% des services publics, 75% des écoles, 81% des installations universitaires, 82% des bâtiments gouvernementaux et 91% des sites culturels ont été attaqués.Le groupe de recherche « Forensic Architecture » a dénombré, par ailleurs, 322 incidents visant l’aide humanitaire, affirmant que l’entité sioniste a pris pour cible les sites et les systèmes d’acheminement et de distribution de l’aide humanitaire « au moment et à l’endroit où ils sont devenus le principal mode de facilitation de l’aide.