Le Conseil de sécurité de l’ONU tiendra un briefing ouvert mardi pour discuter de la situation humanitaire au Soudan, en proie à un conflit entre l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide (RSF) depuis avril 2023, qui a fait près de 19.000 morts et environ 10 millions de déplacés et de réfugiés.
Le directeur de la division des opérations et du plaidoyer du Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), Edem Wosornu, et le directeur exécutif adjoint du Programme alimentaire mondial (PAM) pour le lieu de travail et la gestion, Stephen Omollo, devraient faire des exposés. La réunion a été demandée par le Royaume-Uni (le porte-plume sur le dossier), rejoint par la Guyane et la Suisse (les points focaux informels du Conseil sur les conflits et la faim). Le Soudan devrait participer en vertu de l’article 37 du règlement intérieur provisoire du Conseil. Le conflit entre les Forces armées soudanaises et les RSF a déclenché une crise humanitaire dévastatrice au Soudan, avec notamment d’importantes pertes civiles, des déplacements massifs, de graves pénuries de nourriture et d’eau, et l’effondrement des soins de santé et des services essentiels. La réunion de mardi sera probablement axée sur le rapport du 1er août du comité d’examen de la famine de la phase de classification intégrée de la sécurité alimentaire (IPC), qui analyse les niveaux actuels et prévus d’insécurité alimentaire dans le camp de Zamzam pour les personnes déplacées à l’intérieur du pays, situé près d’El Fasher, l’Etat soudanais du Darfour du Nord. Le document établit que des conditions de famine sont présentes dans le camp, qui abrite environ 500.000 personnes, et qu’elles devraient persister d’août à octobre. Il ajoute que la probabilité que la famine persiste dans le camp de novembre à janvier 2025 reste élevée, en raison notamment de la poursuite probable du conflit, des restrictions d’accès et de la mauvaise récolte attendue. Le rapport note également que des conditions similaires sont susceptibles de prévaloir dans d’autres sites de personnes déplacées dans la région d’El Fasher, notamment dans les camps d’Abu Shouk et d’Al Salam. Lors de la réunion, les briefers devraient mettre en évidence les obstacles à l’accès humanitaire et souligner l’importance d’assurer un accès humanitaire complet et rapide par le biais de toutes les modalités (à travers les lignes de conflit à l’intérieur du Soudan, et également les frontières du Soudan avec certains de ses pays voisins). A cet égard, les briefers et plusieurs membres du Conseil devraient réitérer leurs appels aux parties belligérantes pour qu’elles cessent immédiatement les hostilités et s’engagent à nouveau dans des négociations.
