OCI: L’Algérie appelle à la création d’un Institut international des études wakfs

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L’Algérie a appelé, jeudi lors du 3e Congrès islamique international des wakfs, à la création d’un Institut international des études Wakfs supervisé par l’Organisation de la coopération islamique (OCI), afin que «les biens wakfs puissent contribuer, à l’avenir, à se mettre au diapason de tous les domaines d’investissement possibles et qui permettront de développer l’économie nationale des pays islamiques».

S’exprimant lors de sa participation aux travaux du Congrès islamique international des wakfs, dans sa 3e session tenue en Arabie saoudite, le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Youcef Belmehdi, a indiqué que « le besoin de créer un institut international des études wakfs est désormais nécessaire, ce à quoi appelle l’Algérie, afin que les wakfs puissent contribuer, à l’avenir, à se mettre au diapason des dossiers d’investissement et de développement, que tous les pays islamiques tentent de concrétiser».

Pour   Belmehdi, la création de cet institut dont le siège serait à La Mecque et sous la supervision de l’OCI selon sa proposition, «se veut une contribution à l’habilitation des instances supervisant le développement des wakfs, tout en apportant un financement professionnel en matière de législations régissant ce secteur».

Le ministre a également appelé, dans son allocution lors de ce congrès organisé par visio-conférence, à «développer les systèmes informatiques et de contrôle et à soutenir les moyens du gouvernement dans tout ce qui a trait au dossier des biens wakfs». Indiquant que la 3e session du Congrès islamique international, «s’inscrit au titre de la recherche», appelant à parachever une grande vision dans le monde islamique concernant le système wakf, lequel se veut la pierre angulaire dans beaucoup d’économie mondiales prometteuses», Belmehdi a passé en revue, dans le même contexte, le développement des mécanismes d’application du système wakf en Algérie durant les décennies passées. Il a ajouté que «l’Algérie a œuvré, depuis les premières années de son indépendance, à la réhabilitation du rôle des wakfs qui avaient fait l’objet de pillage durant la période coloniale, avant de passer à une autre étape d’identification des propriétés». «Des efforts ont été déployés afin de récupérer et réévaluer ces biens, bien qu’ils aient été réduits pour le compte des domaines de l’Etat», a-t-il souligné. «La promotion des modes de gestion financière et administrative, l’optimisation de la valeur de location des produits des Wakfs, la recherche, la catégorisation puis la régulation de ces biens, sont autant d’objectifs atteints dans le but de protéger ce secteur en Algérie, une protection confortée par les législations foncières en vigueur», a soutenu le ministre.

Par ailleurs, Belmehdi a qualifié les actions menées dans le domaine de l’investissement dans les wakfs, de «défis communs avec les autres Etats musulmans», plaidant à ce propos pour «l’élargissement de ce segment pour englober les différents projets de développement, en sus des projets de mosquées et d’écoles coraniques», ce qui «impulsera la dynamique des économies de ces pays». Dans le même contexte, le ministre a rappelé la mise en place récente en Algérie de l’Office national des wakfs, visant «la création de leviers d’investissement en faveur de l’économie nationale», indiquant que l’Office «résoudra plusieurs problèmes ayant obstrué le développement du secteur». Il a fait état, dans ce sens, des «obstacles affrontés par plusieurs pays musulmans, dont la nature des missions confiées aux administrations chargées de la gestion du dossier des Wakfs, pourtant souvent non habilitées à gérer les investissements et les transactions commerciales». Un tel constat «entrave le développement ou encore les éventuelles contributions des wakfs à rapporter des revenus supplémentaires à même de réaliser une forte croissance économique», a-t-il conclu.

Yasmine Derbal