C’est devenu une macabre litanie. Chaque jour que Dieu fait nous lisons avec une cruelle indifférence le nombre de morts sur la route, annoncé laconiquement par les journaux. Aucune région, aucune catégorie d’âge n’est épargnée quoique les statistiques placent les jeunes conducteurs ainsi que certaines contrées comme Sétif en tête du nombre d’accidents. Qu’importe! Il se trouve tout simplement que l’Algérie «caracole» parmi le peloton en tête des pays les plus meurtriers de la route. Ce triste record s’explique par l’irrespect total du code de la route, la vitesse excessive, l’état des routes ainsi que d’autres facteurs qui contribuent à endeuiller quotidiennement des familles. C’est pour cela que le nouveau code de la route entré en vigueur le 19 mars, ne peut qu’atténuer voire diminuer le nombre d’accidents à défaut de les réduire à néant. Parce qu’il est à caractère exclusivement répressif, touchant directement la poche des contrevenants, accompagné de mesures d’incarcération en cas de délit grave. Puisque le retrait du permis de conduire, l’amende ainsi que la mise en fourrière n’ont pas dissuadé les chauffards, on passe donc à un palier supérieur en guise de sanctions. Le conducteur surpris le téléphone portable collé à l’oreille réfléchira deux fois avant de récidiver puisqu’il devra casquer 5000 dinars. Quant aux délits graves, ils sont passibles d’emprisonnement ainsi que d’une lourde amende. Voilà qui va contribuer très certainement à faire de nos routes des havres de paix. A condition toutefois que la nouvelle réglementation soit appliquée dans toute sa rigueur. Ce qui n’est pas évident quand on sait la mentalité solide qui règne en guise de passe-droits dans une société qui est loin d’être un modèle de vertu question corruption. Pourtant nous n’avons plus le choix. Il y a trop de morts sur nos routes. On a compté 3300 victimes des accidents en 2016. La même année, la Suède a comptabilisé…zéro mort! C’est donc possible!
